𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪

32.

chapitre 32 : Pedro, avant

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- Et ça, c'est ma chambre.

Légèrement nerveux, je contemplais Enola qui scrutait attentivement chaque recoin de la pièce où je dormais, comme si je craignais qu'un élément ne vienne entâcher la vision que l'espagnole pourrait avoir de moi. En réalité, il n'y avait pas de grande différence entre ma chambre de Tegueste et celle d'ici.

Mais je ne voulais quand même pas me faire juger sur mes choix de décorations tout de même.

- C'est mignon. finissait-elle par avouer après avoir regardé partout autour d'elle. C'est toi qui as fait la décoration ?

- Non pas tellement, on a juste changé la couleur des murs mais sinon le reste, c'est la même chose qu'à Tegueste.

Enola hochait de la tête avant de faire un tour sur elle-même et de se placer face à moi. On était séparés par une courte distance d'écart et ça me démangeait de faire ce que j'avais tant rêvé d'accomplir quand on serait enfin seuls.

Hors de question pour moi de l'embrasser devant mes parents ou devant Fernando, j'allais me manger un interrogatoire de l'enfer juste derrière s'ils nous voyaient aussi proches. Alors j'avais été patient, j'avais attendu de me retrouver seulement en tête en tête avec Enola pour lui exprimer le b bonheur que j'avais de l'avoir ici, à mes côtés à Las Palmas.

Pour être honnête, au début, j'avais eu peur que notre pseudo-relation à distance ne lui plaise pas et qu'elle choisisse de tirer un trait définitif sur nous deux. Mais quand on y pensait Las Palmas n'était pas si loin que ça de Tegueste, on avait de quoi voyager pour se retrouver en même pas deux heures.

- Fernando n'est pas encore rentré ?

Je sortais de mes pensées face à la question d'Enola, qui était plantée devant moi, ses mains se liant doucement aux miennes.

- Non, il est encore en cours. Pourquoi ?

- Rien, ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu.

- Moi aussi ça fait longtemps que tu ne m'as pas vu.

- Pedro, on se parlait tous les jours avant que tu ne débarques par surprise dans mon jardin.

- Je- Ça t'a dérangé ?

- Quoi ? Non, pas du tout, ce n'était pas dans ce sens-là, pardon.

Je soufflais longuement. Ouf.

- Sympa le cadre.

Mes yeux s'aimantaient à la photo qu'Enola pointait du doigt, soit un cliché de nous deux avec nos frères respectifs, souriant grandement devant l'objectif. Je me souvenais du contexte, c'était à l'occasion de l'anniversaire de Danny et on avait tous les quatre été obligés de prendre une photo pour immortaliser ce moment.

C'était la mère d'Enola et la mienne qui avaient tant insisté pour garder ce souvenir et là maintenant, je ne pouvais que les remercier.

- Au fait... Tu viendras me voir jouer samedi ?

Les mains croisés devant mon ventre, j'épiais la réaction de mon ancienne voisine en espérant qu'elle n'éclate pas de rire à ma question, sous peine que je me ridiculise sous ses yeux. En vérité, je ne voulais pas passer pour ce gars totalement obsédé par une fille et qui souhaitait partager tout son temps avec.