𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪

10.

chapitre 10 : Enola, avant

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La main dans celle de Sergio, je flânais dans les rues de Tegueste en direction de mon domicile. On avait tous les deux fini une heure plus tôt et, au lieu de rentrer directement et respectivement chez nous, on s'était dit que l'on pouvait toujours aller faire un tour dehors. En peu de temps, je m'étais étonnée à me rapprocher considérablement du brun et de manière beaucoup plus intime que ce à quoi j'aurais pu m'attendre.

Le garçon aux cheveux mi-longs avait su retenir mon attention alors que je la pensais uniquement attirée par mon voisin aux allures mystérieuses et qui me donnait envie d'en apprendre plus. Mais Pedro n'avait pas l'air d'être du genre à avoir des relations avec les filles, il était trop obnubilé par le foot pour calculer la gente féminine.

Et pourtant, j'en avais vu des collégiennes de notre école le regarder de temps en temps dans les couloirs quand on passait, avant de violemment me dévisager pour être constamment avec un groupe de gars. Pour ma défense, j'avais une amie, Anna, elle était dans ma classe et c'était ma binôme pour les travaux à faire en groupe.

- T'as révisé pour ton contrôle de demain ? je levais la tête vers Sergio qui venait de m'interpeller, ses doigts se resserrant autour des miens.

- Oui, t'en fais pas. ricanais-je alors qu'il souriait en me détaillant quelques secondes avant de reposer son regard sur la longue rue qui mènerait bientôt à ma maison. Et toi, t'as des devoirs ?

- Ouais mais pas trop, ça devrait aller je pense. Tu vas faire quoi en rentrant ?

- Je sais pas. Sûrement préparer les exercices de maths de Fernando et de Pedro je pense. Ça m'évitera d'arriver chez eux les mains vides.

- Ah, tu donnes toujours des cours à Pedro ? je hochais de la tête. Il s'en sort bien ?

- Oui pas mal. Il apprend vite en tout cas et c'est cool.

- Tu sais, je suis à deux doigts de me trouver des difficultés en mathématiques juste pour que tu viennes me faire des cours particuliers chez moi. je pouffais de rire quand le brun nous arrêtait devant le portail de chez moi, liant nos mains ensemble après s'être mis face à moi. T'arriverais à me caler un créneau dans ton emploi du temps de Reine d'Espagne ?

- Hmm, à voir. entrais-je dans son jeu, faisant sourire Sergio qui glissait une main dans mon dos pour se faire rapprocher nos bassins. Il est vrai que je suis vachement débordée ces derniers temps en plus.

- Madame la danseuse.

Joueuse, je roulais des épaules afin de plaisanter et d'un coup, des lèvres se plaquaient sur les miennes, me coupant tout envie de rire. Surprise et pas vraiment déçue, mes paupières s'abaissaient doucement quand mes mains montaient aux épaules de Sergio pour les agripper délicatement. Notre baiser inattendu venait me donner des frissons dans l'échine et secrètement, j'étais heureuse que mon camarade de collège ait enfin pris les devants.

Quatre semaines qu'on se cherchait et je devais avouer avoir commencé à perdre espoir quand il ne m'avait pas embrassé après notre deuxième rendez-vous au parc de la ville. J'étais rentrée chez moi avec un goût amer dans la gorge et une sensation de sècheresse sur mes lèvres. Au moins, il se rattrapait.

- Enola, tu m'intéresses... murmurait-il après que l'on se soit légèrement décalés afin de confronter nos prunelles brûlantes de désir.

- Toi aussi tu m'intéresses. mes joues chauffaient intensément sous le regard de Sergio qui ne bougeait pas d'un millimètre, pas un instant.