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chapitre 5 : Enola, maintenant

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- Et encore, tu n'as rien vu de Barcelone. C'est encore plus magnifique la nuit.

Croyant Julianna sur parole, je tirais un des deux sacs de courses du coffre après que l'on soit revenues du supermarché du coin. Voilà deux semaines maintenant que j'habitais chez les Gonzalez et je pouvais affirmer que c'était plutôt cool, par rapport à ce que je m'étais attendue de base.

Surtout que Pedro avait eu pas mal de matchs à l'extérieur et par conséquent, il était absent les week-ends quand j'étais chez lui, et présent la semaine quand j'avais cours à mon école. Le destin semblait enfin me sourire et je lui en serais reconnaissante de continuer à m'éclairer de sa bonne lanterne.

- Sinon, ça se passe comment en cours ? me demandait la mère de famille lorsque l'on déposait toutes les provisions sur l'îlot central de la cuisine.

- Pour le moment ça va, oui, je suis pas trop à plaindre.

- Tu arrives à suivre le rythme ?

- Moyennement. avouais-je dans une grimace, enlevant la peau d'une banane dans laquelle je croquais quelques secondes après. Mais c'est que le début, j'espère que c'est normal.

- J'en suis certaine. elle m'adressait un clin d'œil complice qui me fit sourire. Et au niveau des rencontres, tu t'es faite de nouvelles amies ?

- Une. C'est tout, j'ai pas besoin de plus.

- Ça me rappelle tes premiers jours au collège, quand tu avais du mal à aller voir les autres.

- Ouais.

Je préférais ne pas me souvenir de ça.

- Dire que c'est Pedro qui a fait en sorte que tu rencontres de nouvelles personnes, c'était l'une des choses auxquelles je m'étais le moins attendue quand vous étiez plus jeunes.

- Oui enfin, c'est ma mère qui lui a demandé.

- Ah non, du tout. mes sourcils se fronçaient alors que je levais la tête vers Julianna qui pouffait de rire. Carla ne lui a rien dit du tout, elle ne savait même pas que tu ne t'étais pas encore faite d'amies.

- Mais pourtant il m'a dit qu- Je veux dire, c'était gentil de sa part.

La grande dame au carré plongeant m'adressait un dernier sourire avant de quitter la pièce, appelant depuis le rez-de-chaussée ses fils pour qu'ils viennent ranger les courses. Totalement perdue dans mes pensées, je retraçais mon enfance pour essayer de trouver à quel moment j'avais pu croire que c'était ma mère qui était partie voir Pedro afin de lui demander de me sociabiliser.

J'étais certaine que même le brun m'avait assuré que c'était bien un coup de ma génitrice mais Julianna semblait tellement convaincue par ses propos que je n'arrivais pas à ne pas la croire.

- On a invité tout le quartier à venir manger ou quoi ? se plaignait Fernando en entrant dans la cuisine, découvrant alors la montagne de produits qui jonchaient sur le plan de travail. Salut Eno'.

- Tu vas bien ? il acquiesçait avant de se pencher vers un premier sac. T'as cours aujourd'hui ?

- Non, je pars jouer avec Pedro chez un pote à lui. Tu veux venir ?

Alors que je m'apprêtais à répondre par la négative, une silhouette se détacha du couloir et le benjamin des Gonzalez entra dans la cuisine sans me jeter une once d'un regard en coin. Il s'attaquait en silence aux provisions et j'avais même dû me décaler à un moment pour qu'il range quelque chose dans le placard au-dessus de ma tête.

𝘫𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘧𝘦́𝘳𝘢𝘪𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘵𝘰𝘪Onde histórias criam vida. Descubra agora