Chapitre 6 : Le colis.

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Je sais que je devrais être terrifiée.

Car je suis seule dans la même pièce avec, disons-le, un tueur.

Mais ce n'est pas le cas. La seule chose à laquelle je pense, c'est que je vais peut-être, mieux apprendre à le connaître. A le comprendre.

Je sais qu'il m'intrigue beaucoup trop.

Est-ce que Lorenzo en est conscient ? Peut-être, puisqu'il me lance :

- Tu me fixes Sarah.

Je me défends :

- Non, je te surveille. C'est mon travail.

Il soupire, et répond :

- Menteuse.

- Moi ? Dis-je offusquée.

Il ne réplique pas tout de suite. Il se lève d'abord de son banc de musculation, pour se placer juste en face de moi. Pour finalement me lâcher :

- Oui toi. Sarah Hache.

Je tique.

- Tu connais aussi mon nom de famille ?

- Je sais tout de toi. Dit-il tout bas en se rapprochant de moi.

Nous sommes tellement proches que je dois lever ma tête pour le regarder dans les yeux.

Alors je lève lentement mon visage pour le regarder. Mais je l'avoue, je me suis d'abord arrêtée sur ses lèvres... Pour enfin arriver à ses yeux.

- C'est faux. Répondis-je, en ne le lâchant pas du regard.

- Tu penses ?

Je ne réponds pas. Pendant une demie seconde, j'ai eu un doute. Mais évidemment qu'il ne connaît pas tout de moi. Nous nous ne connaissons pas.

Il sourit face à mon silence. Et repart s'entraîner.

Un quart d'heure s'est écoulé.

Un autre surveillant est arrivé.

Je dois alors ramener Sylvestre dans sa cellule. Puis Yanis. Et enfin, je retournerais à la salle de sport pour récupérer Lorenzo.

Lorsque j'arrive à la bibliothèque pour emmener Sylvestre, le surveillant présent me sourit, et lui change les menottes. Elles sont de nouveau très courtes. Mais il ne discute pas et avance vers moi en silence. Nous allons donc en direction de l'aile Est. Durant ce trajet, il ne s'arrête étrangement pas de parler. Je comprends la moitié des choses qu'il raconte. Je me demande même si c'est à moi qu'il parle. Puis, arrivés à sa cellule, il s'arrête soudainement de parler. Il redevient muet. J'applique alors la procédure de fin de sortie.

Ensuite, je vais chercher Yanis. Lorsque j'arrive à la salle de jeux, je le vois assis sur une chaise au fond, loin de tous les jeux de société. Quand il me voit enfin, il se précipite pour rentrer. Durant tout le voyage, il n'a pas prononcé un seul mot, contrairement à Sylvestre.

Et enfin, je retourne voir Lorenzo. Il m'attend.

- Tu es en retard. Me dit-il en croisant les bras sur son torse, faussement énervé.

- Même pas un peu. Dis-je amusée.

- C'est vrai, j'avoue. Mais tu me manquais.

Le rouge me monte aux joues. Quel charmeur ...

Gênée, je change de sujet.

- On y va ?

- Si tu veux. Dit-il en emboîtant le pas. Je ferme donc la marche.

Durant le trajet, il me demande :

- Tu fais quoi ce soir ?

- Pardon !? M'écriais-je.

- C'est ton anniversaire, tu dois bien le fêter ?

- Ah non pas vraiment. Je travaille demain. Dis-je en plaisantant.

- Ca porte malheur de ne pas souffler ses bougies le jour de son anniversaire. M'explique-t-il sérieusement.

- Je ne suis pas superstitieuse. On est arrivé, Angelo. Déclarais-je.

Il fait mine de bouder, et nous appliquons la procédure. Cette fois-ci, il ne m'a pas attrapé les mains, il s'est contenté de me regarder à travers la vitre de la porte du sas.

Il est 17 h 30 passées, je vais directement à la salle commune prendre ma pause.

A 18 h, je vais récupérer le chariot des plateaux-repas à la cafétéria. Ensuite, commence la distribution.

Vers 19 h, je récupère le dernier plateau vide, celui de la cellule n ° 3.

Juste avant de refermer la porte blindée, Lorenzo me chuchote :

- Encore joyeux anniversaire Sarah.

Je le remercie sincèrement, et lui souhaite une bonne soirée.

Je retourne dans la salle commune pour dire au revoir à mes nouveaux collègues, et les prévenir de mon départ. En particulier à ma rousse préférée, Milla.

Ensuite, je vais me changer dans les vestiaires, et dépose mon uniforme. Je passe les derniers portiques de sécurité et me voilà enfin dans ma voiture. J'attends quelques minutes que mon pare-brise dégèle, puis je vais en direction de mon appartement.

20 minutes après, je suis devant ma porte d'entrée. Un colis attend sur mon palier. Étonnant, je ne me rappelle pas avoir commandé quoi que ce soit. Je le récupère et entre chez moi. Je dépose mes clés, le colis, et allume les lumières. Puis, je mets en marche mon chauffage. J'ai froid. Je vais donc me prendre une longue douche bien chaude. Une fois terminée et changée, je retourne dans mon salon. Et je décide d'ouvrir le colis. Il n'y a pas d'étiquette sur le carton. Comment savoir si ce n'est pas une erreur ?

Je l'ouvre quand même.

A l'intérieur, se trouvent des bougies et un mot écrit à la main.

« Souffle tes bougies Sarah. »

La cellule n°3.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant