Chapitre 32 : La verité.

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- Comment ça Milla ? Je ne comprends pas. Tu es ressortis avec lui ?

- Oui, on peut dire ça. Dit-elle simplement.

- Mais comment c'est possible ? Tu étais une surveillante, et lui un détenu.

- Je ne vais pas te faire un dessin, Sarah. Répond-elle d'un ton très arrogant.

Je tique.

- Si, fais-moi un dessin, Milla. Dis-je ironiquement, en rentrant dans son jeu.

Elle tique, mais ne dit rien.

- Tu veux que je te raconte quoi exactement ? Me lance-t-elle.

- Je ne sais pas, tout peut-être. Avouai-je.

- Tout ?

- Tout.

Elle acquiesce.

- Quand on s'est revu ce jour-là, aucun de nous n'y croyait. Commence-t-elle.

- J'imagine.

- On a parlé, beaucoup parlé. Dès qu'on le pouvait en fait. Dans le couloir, à la récréation, à la salle de musculation, dans sa cellule et cetera. On parlait énormément du passé. Sans évoquer sa famille bien sûr. Mais de nous. Continue-t-elle.

- Et c'est vrai, au début, je ne pensais pas qu'on irait plus loin. Comme tu l'as dit, j'étais une surveillante, et lui un détenu. Finit-elle par dire.

- Mais vous êtes allé plus loin ? Concluais-je.

- Oui. Avoue-t-elle.

- Je pense que ça a commencé à déraper au début des messages. Dit-elle.

- Des messages ? Demandai-je.

- Oui, j'ai vite compris que c'était lui qui les envoyer.

Je tilte.

- Attends Milla. Je te coupe. Ça veut dire que tu étais déjà au courant de l'existence de son téléphone lorsque tu as appris qu'il était placé à l'isolement à cause de cela.

- Oui, pourquoi ?

- Tu as osé accuser Pierre, alors que tu textotais avec lui ?! Dis-je furieuse.

- Je ne l'ai pas vraiment accusé. Se défend-elle.

- Si ! Tu m'as clairement dit à ce moment que tu pensais que c'était Pierre qui lui avait donné ce téléphone ! Alors qu'il te parlait depuis des mois avec.

- Parce que je pense toujours que c'est lui qui lui as donné. Et je ne l'ai pas accusé, j'ai émis des doutes. Finit-elle par dire.

- Quel culot !

- C'est toi qui dis ça ? Me demande-t-elle.

- Tu insinues quoi ? Demandai-je à mon tour.

- Que toi aussi, tu es culotté. Tu ne peux pas me juger alors que tu as fait la même chose que moi.

- Je n'ai pas fait le quart de ce que tu as fait, Milla.

- Donc tu avoues que toi aussi, tu as fait des choses avec lui ?

- Non. Du tout.

Je nie.

- Si tu le dis.

- Mais je le dis Milla. Je n'ai jamais parlé avec lui par message.

Je ne mens pas.

- C'est vrai ça ? Me demande-t-elle sincèrement.

- Oui. On n'a jamais parlé ailleurs que dans la prison.

Je ne mens toujours pas. Et je crois apercevoir un certain soulagement se dessiner sur son visage.

- Tu n'as jamais reçu de message de sa part ? Me redemande-t-elle.

- Non Milla. Dis-je sincèrement.

- Mais alors, tu n'as jamais couché avec lui ?

- Non, jamais Milla. Je te l'ai dit, on a simplement parlé quelques fois dans le couloir.

- Mais, alors pourquoi il a arrêté de m'envoyer des messages ? Ça coïncide avec ton arrivée pourtant.

- Je ne sais pas quoi te dire Milla. Il est bipolaire, tu sais. Dis-je pour la réconforter.

Elle semble désemparée. Comme si tout ce qu'elle pensait, tout ce qu'elle avait imaginé s'effondrer devant ses yeux.

- Je suis vraiment désolée, Sarah. J'étais persuadé qu'il essayait de me rendre jalouse avec toi. Alors j'ai voulu rentrer dans son jeu. Me dit-elle en fondant en larmes sur la table du bar.

- Alors qu'il m'a juste ghosté. Dit-elle encore les larmes aux yeux dans un rire nerveux.

- Mais que suis-je bête ! S'énerve-t-elle.

- Je suis désolée Milla. Dis-je presque sincèrement.

- Pourquoi ? Tu n'as rien fait ! C'est moi qui ai donné mon cul à un prisonnier pour qu'au final il me largue comme une merde ! Dit-elle encore énervée.

- Et cerise sur le gâteau, j'ai planté sa surveillante en pensant qu'elle faisait pareil pour le récupérer ! Dit-elle toujours dans un rire nerveux.

Je ne sais pas quoi dire. J'ai presque de la peine.

Presque.

- Si ça peut te réconforter, je ne porterais pas plainte contre toi.

Elle lève sa tête vers moi, et me remercie sincèrement.

Enfin, je crois.

Je décide de partir. J'en ai assez entendu.

Je la salut une dernière fois. Je vais au bar, je paye mon verre. Et je pars.

Sur la route, je réfléchis. Est-ce qu'elle a dit la vérité ?

Est-ce qu'elle était le premier amour de Lorenzo ?

Est-ce qu'elle l'a revu par hasard ?

Est-ce qu'elle est vraiment ressortis avec lui ?

Est-ce qu'elle m'a planté ce stylo par pure jalousie ?

Tout ceci me semble tiré par les cheveux.

Mon téléphone sonne. Le bruit interrompt mes pensées.

Je décide que je regarderais ce dernier en rentrant.

Mais, le téléphone sonne encore.

Je crois qu'on m'appelle. Je ralentis, et décide de décrocher.

- Allô ? Dis-je.

Je n'ai pas eu le temps de regarder qui c'était.

- Allô. Dit une voix d'homme.

La cellule n°3.Where stories live. Discover now