Chapitre 23 : La rumeur.

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Tous ses événements m'ont complètement bouleversé tant sur le plan émotionnel que physique.

Hier, j'avais l'espoir de voir Lorenzo. J'ose, je l'admets, je le confesse : j'aspirais même à engager une conversation avec lui.

Mais, à aucun instant, en aucune circonstance, je n'avais envisagé l'idée de l'embrasser.

Ironique. Non ?

En prime, j'assure désormais une nouvelle fonction. Je suis devenue sa nouvelle confidente.

Paradoxale. Non ?

Promotion que j'ai dû justifier, défendre, tant bien que mal.

Étonnant. Non ?

Si. Cette journée est définitivement surprenante. Et il n'est que midi. Désormais, je dois apporter les plateaux-repas aux détenus. Cette tâche est un retour à la réalité, à l'ordinaire. Curieusement, elle m'apporte du réconfort.

Comme d'habitude, le chariot m'attend devant le réfectoire. Rien n'a changé.

- Sarah ?

Ai-je parlé trop vite ?

- Oui Guillaume ?

- Comment ça va ? J'ai appris pour ton altercation avec Milla. Me demande-t-il.

- Oui, ça va merci.

Je décide de ne pas en dire plus. Je ne veux pas alimenter les commérages.

Alors, je m'apprête à partir avec le chariot, mais il me retient.

- Ne t'en fais pas, personne ne croit Milla.

De quoi parle-t-il ?

- Croire quoi ?

- Bah, que tu couches avec le détenu. Dit-il comme si c'était une évidence.

- PARDON ?! TU TE FICHES DE MOI ?! Hurlai-je.

- Euh, je, non. Tu ne le savais pas ? Me demande-t-il visiblement surpris.

- MAIS NON ! POURQUOI ELLE DIT ÇA ?! ELLE NE PEUT PAS DIRE ÇA ! Criais-je presque les larmes aux yeux.

Comment peut-elle dire ça ? Laisser courir de telles rumeurs au travail ? Je pourrais être jugée, être virée !

- Je suis désolé, je pensais que tu savais Sarah. Dit-il sincèrement.

Mais ne t'inquiète pas, vraiment personne ne la croit. Rajoute-t-il en essayant de me réconforter.

Mais c'est un échec.

Une colère immense et une profonde tristesse m'envahirent.

Je suis partagée entre l'envie de m'effondrer et de la tuer.

Quoi choisir ? Un meurtre ou des pleurs ?

Mes mains tremblent.

- Je vais la tuer. Dis-je à Guillaume.

J'ai choisi.

- Ne dis pas ça, certains sont ici pour moins que ça ... Me lance-t-il pour me faire rire.

- Je ne rigole pas Guillaume. Tu te rends compte ?? Ma réputation professionnelle est en jeu ! Tu imagines ?!

J'ai l'impression qu'il ne mesure pas la gravité de la situation.

- Je comprends Sarah ...

- Non, tu ne comprends pas ! Ce n'est pas toi qu'on accuse de coucher avec un détenu ! Simplement, parce qu'il a voulu te parler une fois !

La cellule n°3.Donde viven las historias. Descúbrelo ahora