Chapitre 30 : La rencontre.

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À la lecture de ce message, mon cœur s'est arrêté. Je me relève immédiatement.

Ce n'est pas possible. Est-ce lui ? Vraiment ? Encore ?

Le message n'est pas signé, et le numéro m'est inconnu.

Je dois savoir.

« Oui, merci. À qui ai-je l'honneur ? » J'envoie.

J'angoisse. Et si c'était vraiment lui ? Lorenzo.

Très rapidement, la personne répond.

« Devine. »

Je tremble.

À part Lorenzo, je ne vois pas qui a pu envoyer ce message. Mais si je réponds le prénom du détenu, et que ce n'est pas lui, les conséquences seraient trop graves. Puisque c'est forcément une personne de la prison.

Je décide de ne pas jouer à son jeu.

« Je ne sais pas. » Répondis-je.

Quelques minutes plus tard, mon interlocuteur répond.

« Indice : je suis rousse ».

Comment ça, elle est rousse ?

OH MON DIEU.

« Milla ?! »

Je n'en reviens pas, je suis choquée. Je m'attendais à Lorenzo, Guillaume ou encore Bryan ! Mais pas Milla !

« Oui ». Répondit-elle simplement.

« C'est ironique de demander des nouvelles de mon bras, alors que c'est toi qui l'as planté. LOL. »

Quoi répondre d'autres ? Sérieusement, elle pense que je vais dire que c'est gentil de me demander ça, que je vais la remercier ? Mais elle rêve là. Je n'ai qu'une envie, c'est de l'insulter. Je me retiens simplement.

Malgré une rage qui monte petit à petit.

Que va répondre la pouffiasse ? J'attends.

« Je sais. Je voulais m'excuser pour mon comportement de tout à l'heure. Tu ne veux pas qu'on se retrouve dans un bar, ce soir ? J'aimerais beaucoup m'expliquer. »

Elle se fout de moi ?

« Quoi ? Pour me poignarder dans le cœur cette fois ? »

Je suis cynique ce soir.

« Je comprends si tu ne veux pas. »

« Mais évidemment que je ne veux pas Milla ! TU ES FOLLE ! » Dis-je énervée.

Que va-t-elle répondre ?

« Je comprends... J'espère que tu me pardonneras un jour. »

« Tu rêves. » Dis-je simplement.

« Si tu connaissais toute l'histoire, tu ne dirais peut-être pas ça, Sarah ... ».

Je râle à voix haute.

Pourquoi est-ce qu'elle titille ma curiosité ? C'est mon pire défaut. Qu'est-ce qu'elle sous-entend ?

Je décide de ne pas répondre.

Mais elle me renvoie un message.

« Retrouve-moi au Comte de Monté-cristo, et je te raconterais tout. Promis pas de couteau à table. »

Et en plus, elle fait de l'humour, je crois rêver.

« D'accord. » Répondis-je simplement. Je ne relève même pas le nom du bar. Je suis trop fatiguée pour ça.

Je décide donc d'y aller.

Qu'est-ce qu'elle veut me dire ? Qu'est-ce qu'elle va m'apprendre ? J'ai besoin de savoir. Si je laisse mon imagination penser, je ne pourrai plus l'arrêter. Elle est parfois cruelle.

Je décide de partir très rapidement. Je ne veux pas réfléchir plus que nécessaire.

Mais sur la route, je songe.

Est-ce que j'aurais dû prendre une arme ? Une bombe au poivre ? Un stylo ? Mais par-dessus tout je me demande ce qu'elle va me dire.

Avec toutes ces pensées, je ne vois pas le temps passer. Je suis déjà devant le bar. Je me gare.

Stressée ? Oui.

Curieuse ? Encore plus.

Je rentre dans le bar.

J'aperçois très rapidement une tête rousse parmi la foule. Elle est seule. Assise à une table. Vêtue de noir.

Je ne saurais pas la décrire émotionnellement. Est-elle triste ? En colère ? Anxieuse ?

Je m'approche de la table. Elle m'a enfin vu. Je ne prends pas la peine de la saluer, je m'assois directement en face d'elle.

- Merci d'être venue Sarah. Lance-t-elle.

- Ne passe pas par quatre-chemins Milla. Parle. Dis-je très blasée.

- Oui. Euh. D'accord. Elle bégaie. Et ça m'énerve. J'ai très peu de patience pour elle.

- Milla si tu n'arrives pas à parler, il fallait envoyer un message. C'était plus simple.

- Je préférais te le dire en face.

- Me dire quoi ?

- Te dire pourquoi j'ai réagi comme ça. Dit-elle en regardant mon bras.

Je vois qu'un serveur arrive à notre table. Alors, je décide de ne pas répondre.

- Bonjour Madame. Je vous sers quelque chose ? Dit-il en posant une bière devant Milla. Elle a déjà commandé.

- Bonjour, je vais vous prendre un jus d'ananas s'il vous plaît.

Il acquiesce et repart aussi tôt.

- Déjà, rien n'excuse ce que j'ai fait. C'est impardonnable. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Reprit-elle.

- Je croyais que si je connaissais toute l'histoire, je pourrais te pardonner ? C'est ce que tu as dit par message. Répondis-je, amère.

- Tu ne m'excuseras peut-être pas, mais j'espère que tu me comprendras.

- D'accord. Dis-je simplement.

Je suis trop fermée. Je dois me détendre.

- En fait, tout a commencé lorsqu'on a manqué de personnel. Chaque surveillant faisait des heures supplémentaires pour combler ce vide salarial. Dont moi. Commence-t-elle.

- À l'époque, c'était surtout Pierre et moi qui faisions les remplacements dans l'aile Est. Continue-t-elle.

Mais le serveur l'interrompt.

- Et voilà votre jus ! Me dit-il, souriant.

Je le remercie.
Une fois, ce dernier partit, j'invite Milla à poursuivre son histoire.

- Continue.

La cellule n°3.Where stories live. Discover now