Chapitre 33 : L'appel.

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Immédiatement, je me demande qui parle. La voix de mon interlocuteur ne me semble pas familière. Alors, je choisis de consulter l'écran de mon téléphone pour voir si le nom d'un contact ou si un numéro s'affiche.

Ni l'un ni l'autre.

C'est un appel masqué.

Gênée, je demande qui est à l'appareil. Mais personne ne répond. Je commence franchement à m'agacer.

- Bon, je raccroche. Dis-je enfin.

- Tu l'as cru ? Chuchote mon interlocuteur.

- Pardon ? Je ne comprends pas sa question.

- Est-ce que tu as cru Milla ? Dit-il un peu plus fort.

C'est avec cette dernière phrase que je devine qui il est.

Des tas de questions me submergent. Comment a-t-il eu mon numéro ? Pourquoi appelle-t-il en masquer ?

Mais une seule me hante. Comment sait-il que j'étais avec Milla ? Lui a-t-elle dit ? Est-ce qu'on m'a suivie ? Ou est-ce simplement une coïncidence qu'il m'appelle juste après la discussion ?

À cause de tous ces questionnements, j'oublie de lui répondre.

- Tu ne me réponds pas parce que tu es en train de conduire ? Me relance-t-il.

Mon cœur fait un bond. Comment sait-il que je suis en voiture ?

Cette fois-ci, alors que j'allais répondre, il me devance.

- C'était une question Sarah, pas une affirmation. Tu es en voiture alors ?

Encore une coïncidence ? Je ne crois pas.

- Oui, comment tu as deviné ? Dis-je enfin.

- Ça s'entend. Répond-il simplement.

Impossible.

- Menteur. Lâchais-je.

- Pardon ?

- Je me suis arrêtée sur le bas-côté, et je n'ai croisé aucune voiture. Tu n'as donc rien pu entendre. Affirmai-je lassée de ses mensonges.

Aucune réponse. J'entends uniquement le son de sa respiration.

Pourquoi ne répond-il rien ? Parce qu'il n'a rien à répondre. Il sait que je sais.

Je décide de le confronter.

- Tu ne réponds plus ?

Je crois l'entends pouffer.

- Tu m'as pris au dépourvu. Dit-il enfin.

- Tu as décidé de ne pas t'enfoncer dans ton mensonge ?

- J'ai hésité. C'est pour ça que j'ai mis du temps à répondre. Avoue-t-il.

- Je vois ça.

- Faute avouée est à moitié pardonnée non ?

Le culot.

- Que si on dit la vérité après Monsieur. Dis-je joueuse.

- Quelle vérité, Madame ? Répond-il tout aussi joueur.

Je souris sans même m'en rendre compte.

- Comment tu sais que je suis en voiture ? Demandais-je plus sérieusement.

- Je le sais, c'est tout.

Pas si joueur que ça.

- Et comment tu sais que j'ai parlé avec Milla ?

- Je le sais aussi, c'est tout.

- Je raccroche alors. Le menaçai-je.

Il ne répond rien.
De longues secondes passent.

La cellule n°3.Where stories live. Discover now