Chapitre 38 : La proposition.

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Je suis bouche bée.

Je suis tellement étonnée que je me rapproche plus près de son bras pour mieux discerner le tatouage, dans cette semi-obscurité. Ne me suis-je pas trompée ? S'agit-il vraiment de lavande ?

S'il y avait un doute, il n'y en a plus. C'est de la lavande.

Je relève enfin ma tête vers lui.

Dorénavant, seuls 5 centimètres nous séparent.

Plutôt que de reculer, je décide de lui poser une question.

- Pourquoi ?

- Pourquoi je me suis fait tatouer de la lavande ?

J'acquiesce.

Il recule. Et me tourne le dos.

Va-t-il me répondre ?

J'allais lui reposer la question, mais il décide finalement de répondre.

- À mes 16 ans, je voulais absolument un tatouage, mais je n'avais aucune idée de ce que je voulais. Et lorsque je suis allé chez le tatoueur, il m'a dit que le premier tatouage était souvent associé au premier amour. Donc j'ai pensé à toi et à cette fleur.

Les mots me manquent. Un terrible sentiment m'envahit. Lequel ? De la gêne, ou peut-être de la culpabilité. Je ne me souvenais même pas de son prénom, alors qu'il porte un tatouage en la mémoire de cet amour de jeunesse.

C'est affreux.

Je me demandais pourquoi il s'était tourné avant de répondre, je crois avoir compris. Il avait honte.

Mais c'est à moi d'être honteuse.

Je décide de prendre les devants et d'alléger l'atmosphère.

- Tu aurais pu te faire tatouer le 5 avec ! Dis-je en plaisantant.

Il rit doucement et se retourne.

- Il y est aussi. Avec ton prénom.

- Quoi ?! M'exclamais-je sans même réfléchir.

Il explose de rire.

- Je plaisante, un brin de lavande suffi, non ? Dit-il plus sérieusement en se rapprochant.

- Vraiment ?! Dis-je soulagée.

- Si tu ne me crois pas, tu peux vérifier par toi-même. Répond-il en se rapprochant davantage.

Instinctivement, mes joues s'empourprent.
Je détourne mon regard du sien.

Mais je décide de répondre quand même.

- Je scruterai tes tatouages une autre fois, monsieur. Dis-je en me tournant à mon tour.

Je suis bien décidée à m'enfuir. Car la honte d'avoir osé dire ça à voix haute est trop forte.

Mais il me retient.

- Tu peux les examiner maintenant, si tu veux. Dit-il d'une voix suave.

Immédiatement, je me retourne. Je suis à la fois outrée et charmée. Je meurs littéralement, intérieurement.

- Ne dis pas ça comme ça. Dis-je en chuchotant.

- Comment ? Dit-il avec exactement le même ton, en se rapprochant encore et encore.

- Tu l'as dit d'une certaine manière. Dis-je toujours aussi doucement.

- De quelle manière ?

- Tu l'as dit de manière sexuelle. Chuchotais-je en reculant.

Il sourit.

La cellule n°3.Where stories live. Discover now