On s'est embrassé.
Une fois.
Et aujourd'hui, nous nous en contenterons.
C'est exactement ça.
- Alors, plus de bisous Angelo ? Dis-je faussement solennellement en lui proposant une poignée de main.
- Oui, plus de bisous Sarah. Seulement ami. Me répond-il en me serrant la main.
- Nous avons un accord Monsieur Alberti. Affirmai-je en lui adressant un grand sourire.
- Non Madame Hache, c'est un pacte ! Dit-il à son tour enjoué.
Je suis heureuse d'être sur la même longueur d'onde que Lorenzo.
Je me sens plus légère.
Je me contenterai de passer du temps avec lui, de lui parler.
Je me contenterai simplement de son amitié et de ses sourires.
Pour l'instant.
- Tu n'as pas mangé ?
Je change de sujet.
- Non, j'étais songeur.
Vague et énigmatique ?
Oui.
Mais je ne relève pas.
- Tu veux que je te laisse ton plateau ?
- Non, ne t'inquiète pas. Reprends-le. Dit-il gentiment.
- D'accord, je n'insiste pas. Répondis-je en saisissant le plateau.
- Pars vite maintenant. M'ordonne-t-il très sérieusement.
- Pardon ? Dis-je en fronçant les sourcils.
Je ne comprends pas. Je pensais qu'on avait mis les choses au clair.
- Pars vite balancer cette grognasse. Dit-il avec un grand sourire.
- Tu m'as fait peur ! J'ai cru que tu étais fâché après moi !
- Je sais que je suis bipolaire, mais pas à ce point. Plaisante-t-il.
Je ris.
- Allez, je vais balancer la grognasse. Dis-je en reprenant ses propres termes en riant.
- Tu me raconteras ?
- Promis. Dis-je partant.
J'ai refermé la porte de la cellule et posé son plateau avec les autres sur le chariot.
Je remonte l'aile Est pour rejoindre Guillaume.
Malgré le réconfort que m'a procuré la discussion avec Lorenzo, je suis anxieuse.
J'inspire, et expire, avant d'entrer dans le réfectoire.
Je ne vois pas Guillaume immédiatement.
Je l'attends donc.
Une dizaine de minutes plus tard, il arrive.
