Chapitre 8 : Le trou.

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Une nouvelle journée commence.

7 h, le réveil sonne.

7 h 30, je pars.

8 h, je suis en poste.

Et je n'ai qu'un objectif en tête : questionner Lorenzo à propos de son colis.

J'attends déjà devant le réfectoire que Guillaume me donne les plateaux-repas du petit-déjeuner. J'ai déjà salué Milla, Pierre et quelques autres collègues. Guillaume me dit bonjour à son tour. Je lui souris et prends le charriot.

La distribution commence. J'essaie d'aller le plus vite possible, afin d'arriver rapidement à la cellule n°3. J'ai tellement de questions.

Il est quasiment 8 h 25 quand j'arrive enfin devant la porte de Lorenzo.

Donc, comme le veut la procédure : je toque, j'ouvre la porte blindée et pose le plateau dans la porte du sas.

Mais comme à son habitude, sa cellule est dans l'obscurité. Je ne le vois donc pas.

Je prends mon courage à deux mains et ose enfin parler :

- Angelo ? Tu es là ?

Pas de réponses.

- Angelo ? Je répète.

Toujours pas de réponses.

De plus, je ne vois ni silhouette, ni ombre. Il ne veut pas, apparemment, me parler.

Je me résigne et retourne au début de l'allée récupérer les premiers plateaux vides.

Quelques détenus me remercient, comme Sylvestre. Tandis que d'autres me saluent, comme Liam. Et certains m'ignorent, comme Lorenzo.

Je reviens par la suite sur mes pas. Me revoilà devant la cellule n°3.

J'ouvre et m'apprête à l'appeler encore une fois. Mais je constate qu'il n'a pas touché à son plateau. Je lance alors :

- Pas de problème si tu ne veux pas me parler. Mais tu pourrais au moins manger.

Silence.

Je reprends alors le plateau, encore plein, et retourne à la cafétéria.

Je ne comprends pas pourquoi il ne me répond pas. Pourquoi m'envoyer des bougies si c'est pour, finalement, m'ignorer ?

En rendant le charriot à Guillaume, je le préviens qu'il reste un plateau plein. Je lui demande alors s'il va le jeter.

- Mince ! J'ai oublié de l'enlever ce matin. Dit-il en jurant.

Je demande curieuse :

- Pourquoi tu devais l'enlever ?

- Il y a un détenu qui a été placé au trou. Pierre m'avait prévenu de mettre son plateau à part, mais j'ai oublié. Donc, : il n'a pas eu son petit-déjeuner. Je vais appeler Pierre pour le prévenir.

Il s'éloigne et appelle Pierre.

Étonnamment, je suis soulagée. Il ne m'évitait pas.

Entre-temps, je me demande en quoi consiste le « trou ». Puis, je me demande pourquoi il y est ? Et si c'est en lien avec les bougies ?

Guillaume revient me voir.

- Pierre m'a dit qu'il allait directement lui apporter. Merci Sarah de m'avoir prévenu. Me dit-il en souriant.

Je suis déçue qu'il ne me délivre pas plus d'informations. Mais je n'ose pas lui en demander davantage.

Pourtant, mon esprit ne se demande qu'une chose, pourquoi diable est-il dans ce « trou » ? Et si c'était à cause de moi ? Une pointe d'inquiétude me traverse. Mais je ne fais semblant de rien et lui réponds :

La cellule n°3.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant