Chapitre 37 : Les réponses 3/3.

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Paralysée. Un long silence éclate.

Mon cœur s’arrête une seconde. Peut-être une minute. Je ne sais pas.

Une sensation étrange, inhabituelle, envahit mon corps. Sans doute, parce que je n'avais pas entendu le prénom de mon père depuis de nombreuses années. « François ». Cela résonne dans ma tête.

D’un coup, tout ce qui me semblait figé s'accélère : les battements de mon cœur, ma respiration, tout.

Il est évident que je me demande comment il connaît son prénom. Mais pourquoi le lâcher ? Parce qu’il a été choqué par son suicide ? Ou l’a-t-il volontairement dit afin de me perturber ? J’ai l’impression qu’il veut me manipuler, que tout est déjà prévu.

Et pourquoi ne brise-t-il pas le silence ? Parce qu’évidemment, il veut que je lui pose la question, il n’attend que ça.

Par esprit de contradiction, je décide d'omettre cette question.

- Comment tu connais la date de mon anniversaire ? Demandais-je finalement.

Il sourit.

Au fond, je sais que la réponse à cette question résoudra également mon autre interrogation.

- Tu n’as pas une idée maintenant ? Répond-il avec arrogance.

Il a fait exprès de prononcer le nom de mon père. J’en suis sûre maintenant.

- Répondre à une question, par une autre question, n’est pas une réponse Angelo. Mon ton est plus froid, comme l’atmosphère.

- Je te l’ai déjà dit Sarah, je l’ai vu sur ton C.V. Dit-il blasé.

Son sourire s’est envolé.

Enfin.

- Tu mens. Lâchais-je.

Un instant, il semble étonné.

- Pourquoi tu penses ça ?

- Parce que quand j’ai fait mon C.V, je craignais que mon jeune âge me fasse défaut. Donc comme tu l’auras compris, je ne l’ai jamais mise.

J’aimerais tant voir, plus clairement, l’expression de son visage. Est-il troublé ? Étonné ? Ou ça aussi, le savait-il ?

- Pourquoi tu mens ? Repris-je.

- Tu n’as toujours pas deviné ?

Je ne prends même pas la peine de lui répondre. Son arrogance me dégoûte. Mais ce qui me dérange davantage, c’est qu’il semble apprécier la situation.

- Mais je suis ton premier amour, Sarah.

- Tu n’es pas mon premier amour, Angelo.

- Ce n’est pas parce que toi, tu ne t’en souviens pas, que moi aussi.

- Tu mens, encore.

Je ne le crois plus.

- Non, je te le jure. Dit-il simplement.

- Si je connais ta date de naissance, c’est que j’ai déjà fêté ton anniversaire. Et si je sais que ton père s’appelle François, c’est parce que tous les soirs, pendant un mois, mon père et le tien, jouaient au poker dans notre mobile home. Dit-il très calmement.

- Je te connais, c’est tout. Et si j’ai pris de la lavande comme cadeau, ce n’est pas parce que tu adores le violet. Non, je ne le savais même pas. C’est parce que ma mère m’avait dit que c’était un symbole de romance, et qu’on en mettait pour faire des potions d’amour. Et le « S » sur le sachet n’est pas un « S » pour Sarah, mais un « 5 », pour la date à laquelle on s’est embrassé pour la première fois. Finit-il.

La cellule n°3.Where stories live. Discover now