Chapitre 39 : Le doute.

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Tw : Suicide.

Alors que je me dirige vers le bureau de Monsieur Monêtre, je ne peux m'empêcher de sourire en repensant au baiser que Lorenzo a déposé plus tôt sur ma joue. Un geste d’une rare douceur. 

Devant la porte, j'annonce ma présence d'un léger coup.
Immédiatement, une voix grave m'ordonne d'entrer, je reconnais celle du directeur. Le timbre de sa voix efface aussitôt mon sourire.

J’entre.

Je le devine, je le vois. Il est énervé.

Il a les sourcils froncés qui forment un léger pli au-dessus de ses yeux. Ses mains sont crispées, et ses pieds martèlent le sol.

- Bonjour. Dis-je d’une voix hésitante aux deux hommes présents dans la pièce.

L’un derrière son bureau, l’autre, debout, devant la fenêtre.

Seul le docteur me répond.

- Alors ? Demande le directeur impatient.

Je m’assois derrière son bureau.

- Cela s’est bien passé. Dis-je simplement.

Le docteur prend le relais.

- A-t-il répondu à toutes les questions ? Demande-t-il en détournant son regard de la fenêtre.

- Je n’ai pas utilisé votre trame. Dis-je gênée.

- Pardon ? Pourquoi ? S’énerve-t-il légèrement.

- Je suis désolée, il ne voulait pas que je l’utilise aujourd’hui. Mentis-je.

Je ne voulais pas.

En réponse, le docteur lève les yeux au ciel, exaspéré.

- D’accord, ce n’est pas grave. Répond-il machinalement, sans le penser.

- Dans ce cas, de quoi avez-vous parlé ? Demande le directeur. 

- Nous avons parlé de Milla. Avouai-je.

- De Milla ? S’interrogent-ils en même temps.

- Oui, j’ai appris qu’elle avait embrassé le détenu.

J’ai fait la même chose, mais je m’abstiens de le dire.

- Mais elle aurait également eu des relations sexuelles avec de nombreux détenus, notamment avec Liam. Continuai-je sans qu’on ne m'y invite.

Je n'aime pas jouer le rôle de la taupe. Mais j'adore balancer Milla ...

À la suite de ces révélations, les deux hommes semblent choqués, scandalisés, pire horrifiés.

Les yeux écarquillés du directeur trahissent son choc. Il doit se demander comment une telle chose avait pu se produire sous ses yeux.

À côté de lui, le docteur est tout aussi figé, mais son expression est différente. Il semble confus.

Dans le silence oppressant de la salle, j’attends. Que vont-ils dire ?

L’énervement de Monsieur Monêtre semble s’accentuer. Et Monsieur Zaligue le devine.

L’expression « rajouter de l’huile sur le feu » prend tout son sens.

Oups.

- Il va falloir faire une enquête. Affirme calmement le médecin.

J'acquiesce.

Évidemment.

En réponse, le directeur expire lentement. Trop lentement.

La cellule n°3.Where stories live. Discover now