Chapitre 20 : L'interrogatoire.

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- Entrez ! Dit une voix grave.

J'inspire.

J'expire.

Et je rentre enfin.

- Asseyez-vous. M'ordonne froidement le directeur.

Je m'assois.

Devant la grande fenêtre, le médecin me sourit. Tente-t-il de me rassurer ? Si c'est le cas, c'est un échec.

En effet, je ressens un stress intense, immense. Mon cœur bat à un rythme effréné, et mes paumes sont moites.

Je tente de dissimuler ma nervosité en souriant à mon tour. L'air de dire : « Tout s'est très bien passé, des questions ? »

Mais je perds rapidement ce sourire.

- J'ai été surpris quand j'ai appris que le détenu Alberti, vous avez demandé. Commence le directeur.

- Moi aussi. Ajoute le docteur Zaligue.

L'atmosphère est lourde dans le bureau. Je ne réponds rien.

- Pas vous ? Reprends le directeur.

La tension est palpable, sans doute amplifiée par le stress intense que je ressens. J'ai l'impression que mes réponses seront scrutées et évaluées.
Je me ressaisis.

- Si ! Bien sûr. Je ne m'attendais pas à ce qu'on vienne me chercher.

- Non, ça, je me doute. Mais est-ce que vous vous attendiez à ce qu'il vous réclame Sarah ? C'est ma question. La voix du directeur est plus dure.

C'est clairement un interrogatoire. Non, c'est un procès ! Et je suis la présumée coupable.

Mais coupable de quoi ?

Moi, je le sais. Mais eux ?

- Non, non plus. Dis-je en bégayant.

- Pourquoi vous a-t-il demandé ?

Est-ce qu'il pense que c'est moi qui lui ai donné le téléphone ? Je sais que l'enquête est en cours, mais Lorenzo l'avait avant mon arrivée !

- Je ne sais pas du tout.

- Vraiment ? Dit-il dubitatif.

Je dois trouver une explication, mais laquelle ?

- C'est vrai qu'en le déposant devant votre cabinet, il m'a fait part de sa réticence à la séance de psychanalyse. Dis-je en regardant le docteur.

- Vous lui avez répondu quoi ? Demande le directeur, curieux.

- Qu'il n'était pas obligé de parler. Mais, je ne pensais pas qu'il n'allait prononcer aucun mot durant la séance ! Dis-je sur la défensive.

Les deux hommes se regardent.

Que pensent-ils ?

- Encore moins qu'il allait me réclamer. Finis-je.

Un silence pesant s'installe.

Curieusement, c'est finalement le docteur qui le rompt.

- Il vous a dit quoi ?

Brusquement, le directeur tourne sa tête vers moi. Manifestement, il éprouve un grand intérêt pour cette question.

Je ne peux pas répondre « rien ». Je dois assouvir leur curiosité.

- Au début, je lui ai demandé de quoi il voulait parler. De quoi il voulait ME parler. Insistais-je. Et il m'a simplement répondu « de tout ».

La cellule n°3.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant