Chapitre 47

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Les poches sous ses yeux révélaient une détresse évidente et le ton râpeux de sa voix, me fit réaliser que cette fille n'avait pas obtenu le sommeil dont elle avait désespérément besoin. Elle avait remarqué la position détendue et lâche dans laquelle je me trouvais. Mes jambes se relevèrent et mes bras s'enroulèrent autour de ma propre poitrine pour me protéger. Normani soupira et secoua la tête avant de s'approcher de moi lentement et à un rythme prudent.

"Je suis sérieuse, Lauren", avoua-t-elle, sa voix adoucit. "Je veux seulement parler, honnêtement. Je partirai juste après. Je le promets."

Ses pupilles brunes dilatées balayèrent la pièce de toute urgence, s'installant sur le fauteuil familier dans le coin de la zone de l'hôpital. Normani se précipita rapidement vers la chaise et la rapprocha de mon chevet, mais suffisamment loin pour atténuer le sentiment de malaise et de tension qui grandissait en moi.

Il y a eu un long moment de silence jusqu'à ce que la jeune fille perdue parle en tapant des mains : "Alors, par où veux-tu que je commence ?"

"Quoi ?" Ai-je ri de manière circonspecte, en prenant soin de ne pas éveiller les soupçons de la femme. "Sérieusement ?"

Normani a froncé les sourcils en entendant ma réponse : "Qu'est-ce qui t'arrive ? D'habitude, je reçois une morale de ta part ou une discussion qui s'apparente à un enfant qui se fait engueuler par ses parents."

"Je ne peux pas parler", avouai-je, rétrécissant mes yeux intensément dans sa direction. "Le feu. Accident". Ses yeux se sont brusquement élargit à la réalisation.

"Merde. Ai-je vraiment détruit ta voix?"

Normani regretta immédiatement ses parole et posa ses paumes des mains sur la bouche dans l'espoir de dissimuler le secret révélé, mais il était déjà trop tard.

J'avais lâché la prise sur mes jambes, et toutes douleurs avaient disparu. J'étais vite sorti de mes draps, déjà en marche vers Normani alors que la rage s'emparait enfin de moi. La réalisation des paroles de Normani m'était insupportable, comprenant immédiatement que ma meilleure amie m'avait mise en danger, m'avait presque tué, ainsi que qu'une cinquantaine d'autres personnes.

"Tu l'as fait ! Tu as mit le feu! Putain, Normani !" Criai-je, plaçant mon doigt contre sa poitrine. "Tu aurais pu me tuer ! Putain, t'aurais pu tuer Camila ! Je l'ai retrouvé au bord de la mort, écrasée par son propre plafond ? Et tu as foutu en l'air ma voix ! Les médecins ne savent même pas si je pourrai parler normalement à nouveau ! Qu'est-ce que..."

"Lauren", Normani respirait fort, la voix brisée de son amie résonnant encore dans la pièce.

"Non ! Tu m'écoutes, salope ! Tu avais prévu cela depuis le début, n'est-ce pas ? Tu savais que je prenais un nouveau médicament et que j'avais besoin de quelqu'un pour me surveiller, alors tu m'as drogué et tu m'as abandonné dès que je me suis endormi pour aller allumer le feu ! C'était intelligent, mais tu aurais pu tuer quelqu'un ! Tu as blessé tant d'innocents!".

"Lauren !" La fille à la peau sombre m'a coupé avec un ton beaucoup plus féroce et menaçant. Elle a attendu quelques secondes pour s'assurer que je ne recommencerais pas ma diatribe afin de l'expliquer : "Ta voix est de retour".

J'ouvris la bouche, non pas pour dire quoi que ce soit, mais pour révéler le choc qui résonnait en moi.

"Bon sang", je levais ma main droite pour passer mes doigts dans mes cheveux emmêlés, confuse. "Je suppose que tu m'as provoqué un électrochoc".

" Est-ce que tu peux me laisser t'expliquer ?"Normani demanda aussi poliment que possible, avec un sourire délicat. Une fois que j'étais redescendu, j'hochai la tête pour l'inviter à parler. Peut-être qu'elle avait été manipulée, ou même menacée ? Elle soupira visiblement et joignit ses mains pour arrêter la nervosité qui courait dans son corps.

Si J'étais un garçon (Camren fr) [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant