Chapitre 48

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Point de vue de Camila

"T'aimes pas ?" M'interrogea Austin sur un ton poli presque à m'en faire vomir : "Si le saumon n'est pas cuit correctement, je peux toujours le ..."

"Non, ça va", répondis-je, affichant un sourire le plus faux, afin de dissimuler mon mal de tête, avant de me concentrer à nouveau sur mon plat coûteux.

Comme la carrière de chanteur d'Austin n'avait pas fonctionné comme il l'avait espéré, il avait repris l'ancienne entreprise de son père et était désormais le PDG reconnaissable d'une société de gestion d'immeubles. 

En raison de son niveau élevé, Austin était constamment invité à sortir pour discuter de contrats et d'autres événements futurs avec d'autres vieux hommes d'affaires prospères, ainsi qu'avec leurs épouses à l'apparence d'adolescentes,  s'étant liées à ces hommes pour la vie pour des raisons économiques apparentes.

Une fois que j'avais quitté l'hôpital, le week-end dernier, mon mari autoritaire avait saisi l'occasion et m'avait traînée dans l'un des restaurants les plus chics de la région, où je pensais que nous allions profiter d'un délicieux dîner en couple. 

Au lieu de cela, je me suis retrouvée face à la vérité de la situation, à savoir que ce n'était qu'une réunion de plus où Austin pouvait me montrer comme un trophée primé ou, dans d'autres cas, m'utiliser pour occuper la femme de l'autre homme convenable pendant qu'ils discutaient d'affaires secrètes.

"Madame Mahonne, vous allez bien ?"Demanda la femme qui m'était encore inconnue face à moi, de l'autre côté de la table du dîner décorée. Alors que les mots étaient sortis de sa bouche, elle a commencé à agiter sa main sans but devant moi pour attirer mon attention.

"Quoi ? Oh," mes joues rougirent légèrement d'embarras lorsque mon esprit était revenu au monde réel. "Désolée, je ne me sens pas si bien ce soir."

"Ce restaurant n'a pas les meilleurs cuisiniers du monde", lâcha la femme, en se penchant en avant pour tenter de faire passer la remarque dans un murmure, ses boucles blondes se balançant doucement sur ses épaules pendant l'action : "C'est peut-être une intoxication alimentaire ?"

"En fait, j'ai été libéré pour le week-end de l'hôpital Saint-Pierre hier", ai-je confirmé avec un léger ricanement, "c'est probablement juste les analgésiques qui font leur travail".

"Oooh, je vois, c'est logique !" S'exclama la femme en haussant la voix,  redressant par la même occasion sa posture, mais elle s'est aussitôt effondrée lorsque son riche mari lui a jeté un regard désapprobateur, un regard définitivement pas très subtil. 

Elle s'est à nouveau avancée avec précaution vers moi avant de poursuivre : 

"Je ne veux pas être grossière, mais si les kilos de maquillage sur votre visage étaient transformés en nourriture, nous pourrions sauver tous les enfants d'Afrique.

"Merde", maudissais-je négligemment en regardant autour de moi, avant de replonger mon attention sur la femme face à moi. "Est-ce vraiment si visible ?"

"Je suis maquilleuse" répondit finalement la femme, me regardant droit dans les yeux. J'ai soudainement sentit le réconfort qui jaillissait de ses yeux noisette et de ses paroles rassurantes "Je suis certainement la seule à l'avoir remarqué chérie." Ajouta t-elle, attrapant son verre de vin presque vide du bout des doigts, le finissant en une ultime gorgée. "Mais, si je peux me permettre, pourquoi utiliser autant de maquillage ? Est-ce pour l'impressionner" Lâcha t-elle sous un chuchotement, inclinant sa tête dans la direction d'Austin, qui ignorait simplement notre conversation, et ma présence par la même occasion.

Si J'étais un garçon (Camren fr) [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant