Chapitre 17; Part 2

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     Je me couche sur mon lit. Déçue de cette visite. J'ai envie de pleurer, vraiment. Je prends conscience que c'est peut-être la fin pour elle. Ma gorge se serre et je commence à verser quelques larmes. Bajra est à son lit, en train de lire un magazine prit au kiosque. Je le rejoins et m'allonge à ses cotés.

- Ça ne va pas ?

- Non pas trop.

- Tu veux en parler ?

     Je me redresse. Bajra pose son magazine sur ses genoux et me prend la main. J'appuie ma tête contre son épaule et prends soin de ne pas parler trop fort.

- Je suis allée dehors cette après-midi.

- Ça ne t'as pas fait du bien ?

     Je pleure. Il faut croire que non.

- Non. Du tout.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je crois que ma grand-mère ne va pas tarder à mourir.

- Comment tu sais ça ?

- Ça l'a détruit.

- De quoi ?

- Mon départ.

     Je laisse mes larmes couler, tant pis. Bajra me caresse les cheveux pour me réconforter. Je m'excuse de l'importuner avec ça alors qu'il passait un bon moment.

- Tu sais, t'es pas obligée de rester.

     Je lâche un rire.

- Ha oui ? Et comment je pars ? Ils doivent sûrement savoir où j'habite. Il leur suffirait de chercher dans les marqués pour trouver mon nom.

- Explique-leur.

- Ouais bien sûr. Je ne pense pas qu'ils en aient quelque chose à faire.

     Bajra passe un moment à me réconforter. Je me sens plus légère une fois la discussion terminée. Il a raison. Peut-être a-t-elle passé une mauvaise journée lorsque je suis passée. Les marques sur son dos sont de simples rougeurs, j'avais oublié qu'une fois petite j'en avais eues mais impossible de me rappeler pourquoi. Peut-être une allergie à une des plantes. Ça devait sûrement être ça. Elle avait l'air un peu en forme, elle se préparait à manger quand je suis passée. J'essaie de me réconforter avec ça, mais c'est difficile de tenir le coup quand on ne peut pas prendre de nouvelles. Je ne suis pas censée reprendre contact avec elle et c'est surtout ça qui m'inquiète pour la suite. Mais je trouverais un moyen il n'y a pas de raison.

     Ce soir c'est la fête. Les natifs sont rentrés pour nous préparer quelque chose avant notre premier jour. Histoire de nous féliciter pour la fin de notre formation. J'espère que c'est plus agréable que notre soirée d'intégration. Pour l'heure, nous sommes conviés dans le Prétoire pour célébrer notre fin de parcours en présence de nos instructeurs. Les vingt-quatre recrues sont là. Finalement les gars de l'informatique ne sont pas si nuls, on ne les croisait plus vers la fin de la formation. On se voyait le midi au réfectoire et le soir aux Arceaux. Nous nous rassemblons près d'une table où les boissons du bar ont été descendues, nos formateurs sont là. Kelsey nous accueille et prend la parole.

- Les recrues... Que dire ? On était inquiet lors de votre arrivée, vous étiez empotés. On a vraiment douté. Mais ça y est nous y sommes. Bravo. Vous vous êtes bien battus.

     Kelsey nous applaudit chaleureusement, rejoint par Noah. Caden hoche la tête mais sans plus. Quel con. Pourquoi on persiste à le mettre à ce poste ? Autant le mettre dans un bureau où il n'aurait personne à voir. Je crois que former des gens n'est définitivement pas pour lui. Mais comme commanditaire il serait excellent. En fait c'est pour ça qu'il reste formateur, dès le début des contrats, il pourra commencer à nous donner des ordres.

     Le ton de la soirée est à la fête. Chacun se serre un verre, Noah et Kelsey discutent avec leurs recrues, Caden s'approche de nous, j'ai tellement hâte de savoir ce qui l'amène.

- Vous êtes prêts pour demain ?

- Je suis prêt depuis que j'ai franchis ces portes, dit Born en parlant de celles de l'Organisation.

- Je reste perplexe.

     Personne n'ose vraiment lui répondre. C'est pathétique, toutes les autres recrues discutent avec leurs instructeurs. Et pas forcément que de ce qui nous attend demain mais de leurs angoisses, de leurs difficultés... C'est une bonne relation. Face au silence, Caden est sur le point de partir avant de se retourner.

- Une chose. Ne buvez pas trop. La suite vous réserve d'autres surprises.

     Il nous quitte pour rejoindre les Arceaux. Il ne reste même pas pour la fête.

- Vous pensez que c'est quoi la suite ? Demande Bajra.

- Ça serait vraiment cool s'ils nous faisaient un paintball.

- Et tu veux qu'on le fasse où Born ? Dans le Prétoire, pour nettoyer le lendemain ?

- C'est sûr que si on en avait fait un, je t'aurais descendu. T'es trop chiante.

- Ouais et si jamais t'en a marre d'elle demain, descends-la avec ton flingue, le piquais-je.

- Ça va miss, on se détend. Qu'est-ce que t'as aujourd'hui ?

     Je bois une gorgée de mon verre avant d'aller m'en servir un autre. Le liquide me brûle la gorge. J'ignore ce qu'ils ont mis dedans mais ce n'est pas la même chose que d'habitude. Cirkel vient se servir un verre à son tour.

- Quel idiot ce Born, jase Cirkel.

- Je suis assez d'accord. A mon avis, c'est le fils de Caden.

- Ah ça c'est sûr, les chiens ne font pas des chats. Sérieusement il faudra le canaliser sur le terrain.

- Comment tu veux faire ?

- Il faudrait que quelqu'un reste avec lui durant les missions, chacun notre tour.

- Ok. Je resterais avec lui demain.

- Ça marche. Parles-en avec les gars, qu'ils soient au courant.

- Compte sur moi.

     On s'éloigne toutes les deux pour aller voir chacune un des garçons. Je vais vers Bajra, plus près de moi. Je lui en touche deux mots et je n'ai pas besoin d'en rajouter pour qu'il acquiesce. Le soucis avec Born c'est qu'on ne sait pas vraiment si son humour en est vraiment ou pas. Ça serait dramatique pour notre escouade et pour nous qu'il y ait un accident pendant une mission.



L'Organisation [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant