Chapitre 31; Part 1

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KAH

     Loan est parti aussi vite qu'il est venu. Il s'est occupé de réparer quelques bricoles et a filé. Son attitude va vraiment déplaire à Bajra au point qu'il ne décide de l'exclure. Si ça devait arriver, il ne pourrait pas rester longtemps dehors, en vie. Il faut vraiment qu'il se reprenne, on ne peut pas se permettre de perdre encore des nôtres. Gaci et moi terminons de ranger les divers pots de peinture, les pinceaux secs, les boîtes des enfants qu'on laisse à sécher. Tout le matériel est entassé sur des étagères très miteuses, les enfants n'ont même pas de table ou de quoi s'asseoir, ils étudient à même le sol. Vivement que tout ça se termine, qu'ils puissent retourner en surface, avoir de bonnes conditions et vivre leurs vies.

- T'imagines si on avait étudié dans ces conditions ? Lançais-je à Gaci.

- C'est sûr qu'il y a mieux. Ma sœur travaille dans des endroits vraiment délabré, heureusement que nous avons eu plus de chance.

- Si tu n'avais pas dû aller à l'Orsath Enterprise tu aurais été « gardienne de l'éducation » ?

- Hum... Je ne crois pas. Voir la misère de ces enfants me rendrait malade. Et toi ? Si tu n'avais pas dû aller à l'Orsath Enterprise, où serais-tu allé ?

- Je pense à la gare. Ou du moins la moins pire de cette ville.

- La gare ? Qu'est-ce que t'y aurai fait ?

- La maintenance des voies, des trains. J'adore tout ce qui touche à la mécanique. J'aurai été dans mon élément là-bas.

- Très bien. Et si n'avais pas dû aller aux égouts où serais-tu aujourd'hui ?

- Certainement mort. Ou pas loin, et toi ?

- Non mais sérieusement. Moi je serai peut-être parti vers la côte, tu vois le soleil, la mer, je pense que pour se remettre d'appoint ça doit être pas mal.

- C'est sûr.

- Et toi alors ?

- Moi, je ne sais pas. Je ne pensais pas me retrouver ici à attendre l'heure de ma mort alors savoir ce que, hypothétiquement, j'aurai fait si je n'avais pas été là...

- Rappelle-moi de ne plus jouer à « si tu n'avais pas... » avec toi.

     Gaci me pousse de l'épaule en essuyant ses pots. C'est sûr que c'est délicat de planifier ce que l'ont pourrait faire une fois sorti de ce merdier. Je me projette avec beaucoup de mal. Nous terminons de ranger tout le matériel d'art créatif pour finir par le ménage de la pièce. Des cartons ont été posés à même le sol pour éviter que les enfants ne s'assoient dans la crasse. Des tuyaux fuient au dessus des livres, des flaques noires invitent à sortir et la pièce donne sur une artère de la résidence. Tous les passants peuvent voir ce qu'ils font, il n'y a pas de portes et pour ce qui est des fenêtres... Comment des gens ont-ils pu vivre ici pendant des années ?

     Nous avons tout nettoyé pour demain. Les enfants sont rentrés chez eux et leurs parents ne vont pas tarder à rentrer de leur travail. Nous n'avons plus rien à faire.

- Je t'aurais bien proposé d'aller au bar, mais ici on paye vraisemblablement avec du vrai argent.

     Gaci me sourit et nous quittons sa salle. Nous ne touchons pas d'argent en travaillant ici. Les habitants considèrent que nous sommes chanceux d'être nourris, logés et en vie alors notre travail est bénévole. Rien de plus, c'est un coup de main. Comme à l'Organisation où l'on était supposé toucher une part des contrats mais nous n'avons jamais vu la totale couleur de cet argent. Heureusement le bar nous servait à l'œil et les commerces aux Arceaux déduisaient nos achats de nos contrats. J'aurai bien compté sur cet argent pour aider ma famille mais tant pis. Je me réconforte en me disant qu'avec une bouche en moins, je pouvais les aider de cette manière.

- Ça te tente un petit entraînement ? Me demande Gaci.

- Tu tiens vraiment à ce que ta journée se termine mal ?

L'Organisation [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant