L'Organisation [ TERMINÉE ]

Chapitre 21; Part 1

ADE

Je rejoins l'humidité du Prétoire aux aurores. Ce n'est pas encore l'heure du lever donc je ne vais croiser personne dans les couloirs. Je traîne des pieds, mains dans les poches, capuche sur la tête. Je vais me poser sur une des pierres fraîches. Je cale mes jambes sur la paroi. J'essaye de faire le point sur ma situation. Est-ce que je devrais rester ici ? Techniquement je suis censée attendre le feu vert de l'Organisation pour partir, mais hors de question. Je me demande pourquoi je suis restée tout ce temps. Peut-être parce que je n'aurais pas eu mieux dehors. C'est possible, ils doivent nous recruter comme ça. Ils cherchent des gens bien désespérés et envoient leurs cartes qui nous rongent de doutes, d'incertitudes. Je pourrais quitter la ville, un bateau ça ne doit pas être plus dur à voler qu'autre chose. Sergail m'aidera, je suis sûre qu'il doit bien avoir une personne redevable dans son entourage. Il faudrait que je m'assure de prendre ce qu'il faut pour tenir une traversée. Jamais je ne le ferais. Comment je pourrais convaincre ma grand-mère de me suivre ? Je soupire en pensant à son état. Je repense à sa cécité. Comment ça a pu empirer à ce point ? La dernière fois que j'étais aller la voir, ça pouvait aller, les rougeurs dans son dos s'étaient partiellement estompées. Mais elle y voyait encore ? Je suis convaincue que non, mais elle ne m'a rien dit.Pour ne pas m'inquiéter. C'est comme ça que ça marche.

En relevant la tête, je remarque que quelqu'un est adossé aux rembarres des Arceaux. Au dernier étage. Je me concentre pour reconnaître le visage de la personne. Lorsque j'y parviens, je me lève pour quitter le Prétoire sans adresser un regard à Loan.

*

Nous sommes tous dans notre dortoir en train de nous préparer. Ce matin nous devons monter dans la tour pour être reçu. Nous sommes convoqués,chaque escouade, par notre instructeur. Quelque chose a dû mal se passer dans une de nos missions, ou alors on vient nous parler du remplacement temporaire des recrues à l'infirmerie. Quoiqu'il en soit, c'est assez étrange, je n'ai pas souvenir que l'on est déjà était convoqués de manière si formelle. Comme personne ne nous adonné d'indication, nous ne savons pas vraiment comment nous habiller. Chacun y va avec son polo de l'Organisation sans mettre au préalable les gilets par-balles, l'armement qui va avec...

Nous gagnons les ascenseurs où nous sommes rejoint par nos instructeurs en cour de route. On nous demande de sortir au vingt-cinquième étage. La suspicion se lit sur nos visages. Que venons-nous faire ici ?Nous repassons devant nos anciennes planques avant de rentrer dans l'une d'elles. Nous prenons place sur les chaises laissées en l'état. Il n'y en a que quelques unes, la majorité reste debout, attendant les ordres. Kelsey s'avance pour prendre la parole.

- Bien. Kisaija, Cirkel et Yossin, suivez moi.

Les trois se lèvent pour sortir de la pièce avec Kelsey. Caden déverrouille le poste de commande d'où il tape un code pour faire apparaître la projection d'une des caméras de vidéo surveillance. On y voit la salle de conférence où était notre contrat quelques jours auparavant. On le voit assit à une chaise. Une porte s'ouvre pour laisser entrer Cirkel, Kisaija et Yossin avant de se refermer derrière eux visiblement. Ils semblent surprit, interloqués. Le contrat ne bouge pas, on se doute qu'il doit être attaché. Je lance des regards à Born et Bajra comme s'ils savaient ce qu'il se passait. Chacun de nous fixe attentivement la projection pour savoir ce qu'il va se passer. Cirkel s'avance, on dirait qu'elle tient un objet dans sa main. La voix de Kelsey résonne dans notre pièce, ils ont dû être équipés des oreillettes pour recevoir des ordres.Discrètement, Caden et Noah se rapprochent de la porte pour nous barrer le passage. Je fixe Caden, surprise de ce qu'ils nous font mais il me lance un signe de tête pour que je focalise mon regard et mon attention sur l'écran. Cirkel se tourne vers ses coéquipiers pour savoir quoi faire. Yossin et Kisaija semblent médusés. Des murmures s'élèvent derrière moi, des chuchotements...