Chapitre 3: Entre quatre murs

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Lama : Parce que j'aime pas quand c'est trop simple, j'ai bien envie de les faire galérer un peu  😅 Bonne lecture mes p'tits lamas !😘

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Début de l'apocalypse : 2 semaines

PDV de Thomas

Quand on y pense, une journée c'est plutôt long, surtout quand tu ne fais rien d'autre qu'attendre, attendre désespérément  que ton meilleur ami pousse la poignée de la porte. Deux semaines, déjà deux putains de semaines que je suis seul. Je n'ai jamais aimé être seul, tout comme je n'aime pas ne pas avoir de nouvelles de Damien. Il m'avait dit de le rejoindre dans cet endroit mais depuis son appel, rien, aucune manifestation, aucun signe de vie. Je ne suis pas con, je sais bien qu'il ne faut pas autant de temps pour venir jusqu'ici... Non je ne suis pas défaitiste mais juste réaliste. Malheureusement, c'est la triste réalité, celle qui me gâche la vie, qui me fait vivre un véritable cauchemar éveillé.  Pourquoi Damien mettait il autant de temps ?!

Je chasse mes idées noires et me redresse de ce qui est mon lit de fortune : De simples tapis de yoga en guise de matelas et un morceau de rideau comme couverture. J'attrape mon sac à dos qui se trouve non loin et fouille à l'intérieur cherchant de quoi me restaurer un peu. Je constate assez rapidement qu'il ne reste plus grand-chose, une barre de céréale pour être exacte. Dépité, je décide de la garder pour plus tard. J'avais déjà fait le tour des vestiaires et avais fouillé l'intégralité des affaires que j'avais trouvées. Je sais qu'il n'y a plus rien de bien intéressant dans cet endroit. Il faut que je trouve rapidement de quoi manger. En arrivant j'avais remarqué une épicerie pas très loin, il suffisait simplement que je descende la rue et que je tourne sur ma gauche pour y arriver. Je pris tout de même le temps de la réflexion, pesant le pour et le contre mais ce fut le grognement de mon ventre vide qui mit fin à mon débat intérieur.

Je me redresse, passe mon sac par-dessus mes épaules et empoigne le couteau de cuisine qui ne m'a pas quitté une seule seconde depuis le début de cet enfer. Je pose ma main sur la poignée, souffle un grand coup et ouvre la porte. Je jette un rapide coup d'œil à l'extérieur. La rue est déserte. Je reste cependant sur mes gardes, prêt à m'enfuir à la moindre alerte.

J'arrive sans encombre à l'intersection. L'épicerie se trouve là, sur ma gauche, à environs une centaine de mètres. Soudain, un cri de femme se fait entendre et me paralyse instantanément de peur. Il vient de derrière moi. Je me retourne rapidement. Il y a bien une femme, accompagnée d'un homme en uniforme militaire. Peut-être que l'armée avait repris les choses en main et qu'elle venait nous sauver...

Les deux individus courent dans ma direction. L'homme me fait de grand signe que je ne comprends pas immédiatement. Ce n'est que lorsque j'aperçus les monstres qui les poursuivaient que je sus qu'il essayer de me dire de m'enfuir. Ils arrivent rapidement à ma hauteur et je décide de les suivre. Le militaire se retourne de temps à autres pour tirer dans le tas mais les « infectés » étant en trop grand nombre, il lui était impossible de tous les éliminer. Au bout d'un moment, la femme commence à s'essouffler et à ralentir.

Le militaire nous crie alors d'entrer dans une maison. Je m'exécute sans rechigner. Cependant, la porte d'entrée est inexistante. L'homme nous indique une sorte de placard où nous cacher. Nous y entrons avec la femme mais le militaire reste devant celui-ci. Il ne semble pas vouloir entrer. Il me tend son arme automatique que je saisis au bout de longues secondes d'hésitation, sans vraiment comprendre.

-          Pourquoi me la donner vous ?!

-          Je vais essayer de les éloigner le plus possible d'ici. Savez-vous vous en servir ?

-          Je pense pouvoir me débrouiller mais pourquoi vous n'entrez pas ?!

-          On mourra tous les trois si on ne les éloigne pas, je vous fais confiance pour aider cette jeune fille à survivre.

Il verrouilla la porte du placard et on l'entendit reculer de quelques pas, pratiquement prêt à repartir.

-          Ne vous faîtes surtout pas mordre ou griffer, c'est comme ça que le virus se transmet ! Viser toujours la tête, c'est l'unique moyen de les éliminer !

Sur ces derniers mots il sortit de la maison et cria de façon à attirer les infectés dans sa direction et il se mit à courir. Sa voix disparue au fur et à mesure, en quelques secondes à peines. Puis on entendit le groupe de monstres passer bruyamment devant la maison avant de s'éloigner petit à petit. Une fois bien assuré qu'il n'y a plus de bruit suspect, je me tourne vers la femme. Elle est plutôt jeune. Je m'assois à côté d'elle afin de la rassurer. A peine ais-je ouvert la bouche qu'elle me coupe la parole.

-          Tuer moi.

Je la regarde avec de grands yeux, je pense avoir mal compris mais elle me répète exactement les mêmes mots, avec plus d'insistance cette fois-ci.

-          Tuer moi !

-          Mais pourquoi je devrais vous tuer ?!

Elle souleva doucement la manche de sa veste et là je vis une morsure, encore dégoulinante de sang. Je me sens mal, je suis à deux doigts de tourner de l'œil. Elle continue cependant à me parler.

-          Il faut que vous m'acheviez avant que je ne me transforme et que je ne vous fasse du mal. Je suis désolé de vous le demander mais je n'ai plus la force de me suicider.

-          Non.... Je ne peux pas...

-           Faîtes-le s'il vous plaît, je n'ai pas envie de devenir comme...

Elle se mit à cracher du sang, beaucoup trop de sang. Une fois sa crise terminée, elle me regarde avec pitié.

-          Vous voyez ?! La transformation va commencer ! Tuer moi je vous en prie ! Je ne veux pas devenir une de ces choses !

Les larmes me montent aux yeux, je n'ai pas la force mentale nécessaire pour tuer un être humain qui en plus, n'a rien fait de mal. Elle essaie de me prendre l'arme à feu que j'ai dans les mains mais elle n'a pas assez de force pour la soulever. Elle me fixe avec son regard noir de colère, elle m'en veut de ne pas l'aider. D'un coup ses yeux se fichent et sa tête tombe lourdement sur son épaule. Je comprends rapidement ce qui est en train de se passer.

-          Non, non, non ! C'est pas vrai !

Paniqué, je me recul le plus possible d'elle, jusqu'à ce que mon dos touche l'un des murs. Cependant, l'étroitesse du placard m'empêche de m'éloigner d'avantage, elle est toujours proche de moi, beaucoup trop proche à mon goût. Je pointe l'arme vers elle, vérifie que la sécurité est retiré et j'attends.

Au bout de quelques minutes, elle se redresse comme-ci de rien n'était. Elle regarde autour d'elle et ses yeux s'arrêtent sur moi. Ils sont de cette horrible couleur jaune. Je suis terrorisé. D'un coup, sans crier gare, elle se jette sur moi. Je ferme les yeux et je tire, espérant que la balle atteigne ma cible. Le bruit du tir est multiplié dans cet espace si étroit, mes oreilles sifflent de douleur. Lorsque j'ouvre de nouveau les yeux, le corps de la femme gît à mes pieds, la tête complétement explosée et des morceaux de cervelles sont collés contre le mur d'en face. Je suis recouvert de sang poisseux. Tout à coup, je suis pris de nausée et je vomis le peu de choses que contenait mon estomac.

Je venais d'ôter la vie à un être humain et le pire, c'était que j'étais soulagé que ce soit elle et pas moi.

What Lies Ahead (Terraink) #terminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant