Chapitre 16: La fuite du temps

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Lama: New chapter !!! J'ai trop hâte d'arriver aux retrouvailles de Laink et Terra ;)

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Début de l'apocalypse : 5 mois et 2 semaines

PDV de Thomas

Nous nous sommes plutôt bien habitués à la vie dans la communauté, l'adaptation a été moins compliquée que je ne l'aurais pensé, même si Claire n'arrête pas de me répéter que je suis trop distant avec les autres habitants. Il est vrai que je ne fais pas vraiment d'effort pour aller vers eux, je n'en ai pas envie à vrai dire. J'ai perdu ce besoin de sociabiliser, de discuter, de faire la connaissance de nouvelles personnes. C'est trop compliqué de parler de choses banales qui n'ont aucun intérêt, surtout avec des gens qui t'appelle sans arrêt « le héros » ou « le survivant ». Les plus jeunes enfants ont même commencé à me surnommer « le petit super héros ». Sérieux, j'ai fait quoi pour mériter ça... ? Maxime, contrairement à moi, a tout de suite pris ses marques, tout le monde l'adore.

Il ne devrait d'ailleurs pas tarder à rentrer de la visite médicale qui nous a été imposé. Le chef de la communauté ne voulait pas faire entrer une quelconque maladie dans sa précieuse ville. Il fait donc vérifier l'état de santé de chaque nouveau venu. C'est un examen complet, taille, poids, prise de sang et j'en passe. C'était également, si j'avais bien compris, le moment où ils enregistrent les noms, les prénoms et toutes les informations sur chaque personne afin de les rajouter aux registres. Ayant passé ce test la veille, on m'avait attribué le numéro 119, j'étais donc officiellement la 119 nièmes personnes à avoir franchi ces murs. Maxime sera certainement le numéro 120.

Je suis actuellement en pleines réflexions, debout devant le mur où j'ai accroché le calendrier que l'on nous a offert pour notre arrivée. Autrefois, si j'avais reçu ce genre de cadeau, j'aurai ri au nez de la personne qui me l'aurait offert. Aujourd'hui, je considère que c'est l'une des plus belles choses qu'on m'ait offertes. Depuis quelques mois, le temps est devenu plus que précieux, une denrée rare que peu de gens ont réussi à conserver dans leur vie quotidienne et qui continue de les guider même dans un monde comme celui-ci. La preuve en est, que moi et Maxime, nous avions perdu sa trace, nous ne savions même pas quel mois nous étions en arrivant ici...

Le déchainement de mes pensées est interrompu par le bruit d'une porte qu'on ouvre brusquement. Sans même me retourner, je sais que c'est Maxime, je reconnais aux bruits de ses pas sa façon de marcher. Il me rejoint dans le salon et s'assoit sans délicatesse sur le canapé, l'air épuisé. Je le sais grâce au long soupir qu'il pousse une fois bien installé. Il n'est pourtant que 10 heures, il va avoir du mal à terminer la journée s'il est déjà autant fatigué. Je me décide à me retourner, de façon à lui faire face. Il tire une tronche pas possible, signe qu'il est contrarié. Je comprends que ça a dû le saouler ou qu'il s'est pris une réflexion qu'il n'a pas appréciée.

Thomas : Ça c'est pas bien passé ?

Maxime : Nan mais sérieux j'ai cru que le médecin allez faire un malaise en voyant ma cicatrice. J'te jure, j'ai j'avais vu une personne changée de couleur aussi rapidement, il était tout blanc !

Je me mets à rire. C'est pour ça qu'il fait la gueule ? On dirait un gamin des fois... Et ce n'est pas comme si j'avais réagi exactement de la même façon si ce n'est pire en la découvrant.

Thomas : Faut le comprendre aussi...

Maxime : J'en aie marre qu'on me dise que je suis un rescapé ou un miraculé je sais pas quoi. Si je suis vivant c'est parce que j'ai soigné la plaie moi-même et arrêté l'hémorragie, il y a aucun miracle la dedans. J'comprends pas pourquoi il faut absolument qu'il la montre à ses collègues, j'avais l'impression d'être un monstre de foire, c'était horrible. C'était censé être un examen médical, pas un spectacle de cirque à ce que je sache. Bref, s'était de la merde...

Thomas : Ça a juste dû le choquer, t'inquiète, dans une semaine plus personne n'en parlera.

D'un seul coup son attention à l'air de se porter sur mon activité. Il se lève et vient se placer à côté moi pour observer ce que je fais.

Maxime : Qu'est-ce que tu fais ?

Thomas : J'essaie de voir combien de temps on est resté dehors. D'ailleurs je vais m'y remettre, ne me déconcentre pas s'il te plaît...

Il me fait signe de la tête qu'il va se taire et juste regarder.

Thomas : Alors...La pandémie a débuté le 10 octobre...

Je fais de longue ligne jusqu'à atteindre la date d'aujourd'hui qui est indiqué par une croix.

Thomas : Et nous sommes aujourd'hui le 24 mars. Ce qui fait donc un total de cinq mois et deux semaines. Si on décompte le temps qu'on a passé dans la ville, c'est-à-dire 13 jours, on peut dire que l'on a survécu 5 mois et 1 jour à l'extérieur...

Maxime : Putain le temps est passé de ouf ! On a même raté un Noël et un jour de l'an...

Thomas : J'ai aussi fait ça pour savoir nos âges ...

Je lui indique la case du 4 mars sur laquelle j'ai indiqué en grosse lettre : « Anniversaire Maxime » et la case du 8 janvier où j'ai indiqué mon propre anniversaire. Il me regarde un peu nostalgique.

Maxime : On a gagné un an et on ne le savait même pas...

Thomas : Ouais c'est triste de ce dire que le jour de son anniversaire on l'a certainement passé à galérer pour survivre...

Soudain mon regard dérive sur le mois d'août et plus particulièrement sur le jour du 07. Ça me rend triste, je ne sais pas si je dois l'écrire. C'est l'une des rares dates que je n'ai pas oubliées. Je lève légèrement le bras, pose la pointe du stylo sur le papier. Je n'y arrive pas, c'est trop difficile pour moi. J'ai ramené ma main à moi, complètement perdu. Maxime me prend soudainement le stylo des mains et commence à marquer par lui-même « Anniversaire Damien ».

Je le regarde surpris.

Maxime : Bah quoi ? C'est une date importante pour toi non ? Elle a autant sa place ici que les autres.

Thomas : Mais...

Maxime : Il y a des choses que l'on ne peut pas oublier, même avec toute la volonté du monde cela reste impossible. Je sais que ça te rend triste quand tu y penses mais il faut que tu passes au-dessus Thomas. Il faut que tu te serves de cette tristesse comme une force et non comme une enclume qui t'entraine vers le fond. Il faut que tu sois fort et que tu le restes, il faut qu'à chaque fois que tu passeras devant ce calendrier et que tu verras cette date que tu te dises que c'est la raison qui t'a maintenu en vie jusqu'à maintenant et que tu n'as pas le droit d'abandonner, qu'il aurait voulu que tu continues à vivre.

Thomas : Merci...

Maxime : Quoi ?

Thomas : Merci de toujours être là pour me remonter le moral...

Maxime : C'est normal après tout d'aider son petit frère.

Il illustre sa phrase par un clin d'œil. Ce type, c'est le grand frère que j'aurais toujours voulu avoir...

Je regarde de nouveau le calendrier. Il a raison, maintenant je ne rêve que d'une chose, pouvoir marquer sur ce calendrier le jour de mes retrouvailles avec Damien...


What Lies Ahead (Terraink) #terminéWhere stories live. Discover now