Recherche d'âmes

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Bien sûr, Kanon avait vérifié la liste en compagnie du Balrog qui s'était précipité pour récupérer son registre. C'était bien ce qui avait semblé au bleuté, Rune ne lui avait fait cette liste que pour reprendre son précieux livre. Et le procureur avait pris soin de le ranger avant la vérification de la liste. Une perte de temps selon lui : Kanon ne trouverait rien à y redire.

-T'as rien d'autre à faire de toute façon, avait répliqué le bleuté.

Wouh !!! Outrage de la part de Kanon ! Rune répliqua aussitôt avec énergie. A qui la faute s'il ne pouvait rien faire ! Le bleuté leur avait interdit de travailler. C'était une honte ! Il ne pouvait pas geler l'activité des Enfers ! Il faudrait mettre les bouchées doubles, voir triples et même quadruples, pour rattraper le retard qui s'accumulait déjà !

Stoïque, Kanon avait regardé le Norvégien s'énerver tout seul. C'était trop facile de le sortir de ses gonds, celui-là, et le bleuté s'était demandé en combien de temps il parviendrait à l'agacer suffisamment pour qu'il décide de partir. Pour l'instant...

Kanon était enfin sorti de cette... pouvait-il vraiment la qualifier de « bibliothèque ». Rune parlait d'archives. En tout cas, le spectre semblait connaître les lieux les yeux fermés et il était efficace lorsqu'il s'agissait de lui demander un renseignement contenu dans l'un des ces livres. Le Balrog avait dû mettre dix minutes, montre en main pour montrer à Kanon chacun des noms présents sur la liste. Le bleuté avait mis bien plus de temps pour vérifier ces mêmes noms sous le regard très mécontent du procureur.

Toujours était-il, Kanon devait bien l'admettre : Rune était efficace dans son travail. Sa liste était précise et les noms étaient regroupés par châtiment. Le bleuté n'aurait pas besoin de chercher où se trouvait les âmes indiquées sur la feuille. Il lui suffirait de se rendre dans la prison correspondante. Mais Kanon s'était abstenu de faire le moindre compliment au Balrog. Le regard d'acier qui lui avait lancé ce dernier était... comment dire... rédhibitoire à la formulation du moindre compliment ou de mot gentil. Et puis, le bleuté n'était pas du gendre à faire ressortir un point positif, surtout chez les autres !

Bref, le nouveau dieu était sorti des archives avec mal à la tête. Un peu d'air lui ferait le plus grand...

Il leva la tête vers son ciel. Il sentit d'un seul coup ses épaules s'affaisser en réalisant où il se trouvait. Et pour l'air frais, il aurait beau repasser, ça ne changerait pas grand-chose. Après ça, il devrait se prévoir une petite visite à Elysion. La mer qu'il y avait créés n'était pas son rivage grec mais ça lui faisait du bien de voir des vagues se fracasser sur les rocher.

Donc, il se dirigea vers la première prison de sa liste avec toujours sur ses talons, Cerbère. À l'insu des spectres, Kanon avait appris les noms et supplices des différentes prisons lors de ses vadrouilles. Les soldats d'Hadès les lui avaient tout simplement indiqués. S'il avait fallu garder ça secret, c'était raté avec ceux-là ! Ils avaient divulgué les informations dont Kanon avait besoin et le bleuté connaissait parfaitement les lieux. Aussi bien que le sanctuaire de Poséidon et celui d'Athéna. Il était presque dommage qu'il n'ait pas l'intention de leur déclarer la guerre à ces deux-là ! Kanon avait là un bel avantage !

Bon, il devait revenir à ses moutons ou plus précisément à sa liste d'âmes damnées. Kanon avait profité de la vérification de la liste pour repérer ses volontaires désignés et il avait eu vite fait de comprendre comment Rune s'y était pris pour la rédiger. Toutes les âmes choisies n'étaient pas de grands criminels. Pas de tueurs, de pervers dans l'art de perversions innommables que Kanon avait découverts avec un profond dégoût lorsqu'il avait mis le nez dans les lois, pas de voleurs experts et autres escrocs finis. Enfin selon les critères de Kanon parce que ici, le moindre écart commis pendant la vie était puni en Enfers. Donc, cette liste était bien faite. Mais pour ça non plus, Kanon n'avait pas félicité le Balrog... rapport à son regard.

Le sourire de KanonWhere stories live. Discover now