I. Apocalypse : Monde, me voilà !

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Tournent, tournent les astres,
Craignez tous mon arrivée.
Qu'elle soit sonore ou dissimulée,
Elle annoncera un grand désastre.

Grondent, grondent les planètes
Qu'annoncé soit mon plan !
Je détruirai, n'en ferai qu'à ma tête,
Mes actes se feront sanglants.

Destruction, chante la Guerre.
Et la Mort lui répond chaos !
Du malheur, ricane Misère,
Pestilence répandra ses maux.

Mais de tous, je suis là plus sanguinaire,
Tremblez, c'est la fin de votre ère.
Ma présence à la vie fera éclipse,
Car sur vous j'étendrai l'apocalypse.

Être l'Apocalypse est une chose dementielle. Je suis éternelle et je peux causer un chaos sans nom quand vient le moment. Je possède aussi une bon nombre de pouvoirs imparables et une beauté fatale au sens propre du terme. Malheureusement il y a bien deux inconvénients : être coincée dans le corps d'une gamine d'environ quinze années quand j'en ai des millions et des milliards et ne pouvoir sortir de mon palais de ténèbre que lorsque les astres le décident. C'est fou le temps que prennent ces fichues planètes pour s'aligner. Il me tarde d'être enfin libre de créer un chaos sans nom sur cette Terre ridicule. Enfin les soixantes milles lunes se sont écoulées.

Un grésillement se fait entendre : Guerre, vient de franchir le portail. Ce qui est ridicule c'est qu'eux ont le droit de sortir semer la pagaille dans le monde alors que moi je suis coincée dans cet immense prison aux allures royales. C'est d'un ennui mortel. Mes seules distractions sont de les observer s'amuser avec les humains et les visites d'Arcadias.
Mon cher ange de la guerre s'agenouille devant moi avant de se relever à mon invitation.

<<Tout est prêt Apocalypse.

- Vraiment tout ?

Il opine du chef avant de sourire et d'avancer en pleine lumière. Le premier de mes cavaliers se caractérise par ses cheveux gris argenté et son crâne à moitier rasé.

- Y a t'il autre chose ?

Son sourire s'accenture et il se retourne. Une grande silhouette avance dans l'ombre. C'est à mon tour de sourire. Je me lève et descend les quelques marches de l'estrade sur laquelle se trouve mon trône avant de me planter devant Arcadias, le grand seigneur des ténèbres. L'équivalent de ce que ces misérables humains appellent le diable. Et il en en a bien l'air. Ses long cheveux noirs et ondulés contrastent avec sa peau aussi pâle que la lune. Ses yeux rouges sang ressortent tel deux rubis. Il a l'apparence d'un jeune homme de 25 ans. Croisant mon regard, il souffle :

- Tu as l'air en forme.

- Bientôt enfin, je serai libre. Libre de tout détruire.

J'arrive tout près de lui et me plante sous son visage. Sa main caresse un instant mes cheveux avant que ses doigts ne s'égarent autour de ma gorge. Il me rapproche encore plus de lui :

- Prends garde, ton temps est limité. Tu ne voudrais pas à nouveau être enfermée ?

Un sourire taquin illumine son visage, ajoutant à son charme maléfique. Je pose ma main sur son poignet avant de murmurer :

- Aucune chance que cela n'arrive : j'ai prévu quelque chose de bien pire que la dernière fois...

Un rictus vicieux étire mes lèvres et il baisse un instant le regard.

- Sois gentille veux-tu ? Ne me donne pas trop de boulot. Les enfers se portent assez bien sans que tu n'y crée un ras de marée.

- Il faut bien que tu ais du travail cher démon. Je ne t'ai pas donné tous ce pouvoir pour que tu t'amuses à faire ta petite guéguerre avec ces anges de lumières...>>

Une lueur s'allume dans son regard avant qu'il ne presse ses lèvres contre les miennes en un baiser luxurieux auquel je reponds avec amusement. Soudain le portail se met à irradier d'une puissante lumière dorée. Je recule d'un pas, repoussant mon amant. Aussitôt les trois autres cavaliers - Mort, Misère et Maladie - apparaissent à côté de Guerre.

J'avance vers le portail et y pose doucement ma main. Au lieu de la décharge foudroyante habituelle, mes doigts s'enfoncent dans le champs d'énergie jusqu'à le traverser. Je retire ma main puis fait face à mes quatre cavaliers et Arcadias, un sourire victorieux sur les lèvres. Je me tourne vers le portail et le franchit. La lumière blanche s'intensifie emplissant toute la caverne et la foudre frappe.

Monde, me voilà !

En vous remerciant d'avoir lu et en esperant que ça vous ait plu !
Dredre.

22 avril 2018

ApocalypseWhere stories live. Discover now