LVII. Arcadias : Magnifique apothéose.

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Le soleil entame sa descente vers les ténèbres et le ciel se pare d'écarlate, comme déjà tâché par le sang qui coulera bientôt. Car la fin approche, je le sens. Ce soir, au crépuscule, tout changera à jamais.

La ville en ruine dans laquelle je me balade semble avoir été dévastée par mille catastrophes. Si je m'y trouve c'est simplement pour la bonne raison qu'elle se situe dans un épicentre parfait qui en fait le lieu idéal pour anéantir le monde.
Apocalypse viendra ici pour accomplir sa mission. Il ne me reste plus qu'à l'attendre.

Les bâtiments sont effondrés, des nuages de fumés s'élèvent ça et là. Il n'y a pas un chat, pas une âme qui vive. Ce lieu semble mort. Et on pourrait presque douter du fait que la vie l'ai un jour habitée malgré les preuves de l'ancienne présence des humains. Les poubelles sont renversées dans les rues, les lampadaires brisé, les façades se trouvent désormais en milles morceaux, les voitures sont retournées en plein milieu des bpulevards. Un immense pont qui se distingue au loin est séparés en deux comme si une vague en avait emporté une partie et le clocher d'une église gise aux pieds même du monument.

Prends toi ça dans les dents Prometeos.

J'arrive dans une avenue principale. À un moment donné, la route est fragmentée et alors que je m'approche, je remarque qu'un morceau est soulevé dans les airs, tandis que l'autre se retrouve bien plus bas, comme si deux plaques s'étaient écartées, créant un dénivelé impressionnant. D'immenses blocs de pierres jonchent l'avenue, entourés de débris.

De mon perchoir, je peux observer cet endroit entièrement détruit et le chaos qui y règne. Et je m'en délecte. Jamais je n'avais vu un tel désordre. Même dans mes enfers. Qui l'eut cru !

Soudain la foudre se met à frapper la partie basse de la ville. De mon point de vue, j'apperçois les quatre cavaliers et Apocalypse apparaître. Je suis un instant frappé par son allure dominante. Elle dégage une puissance folle et... Quelque chose de nouveau. Je ne sais ce qu'elle a fait depuis notre dernière séparation mais... Elle semble plus complète. Plus puissante. Le danger se ressent rien qu'à la regarder.

Et je ne la désire que plus. Même si la situation ne s'y prête pas.

Bien décidé à attirer son attention, j'enflamme un couteau et le lance avec habilité en sa direction. Sans même se retourner, elle le saisit en plein vol. Les flammes mordent sa chaire si pâle sans pourtant la blesser. Lentement, l'impératrice du chaos se tourne dans ma direction tandis que je l'attends avec amusement. Lorsqu'elle m'aperçoit, elle penche la tête sur le côté et hausse des sourcils. J'incline la tête avant de lui lancer, la voix rauque :

<< Bonsoir Apocalypse.

Un immense sourire vient éclairer son visage tandis qu'elle lâche le couteau qui tombe au sol. Elle disparaît pour réapparaître dans mon dos en une fraction de seconde. Je me retourne. Nous sommes si proches que nos corps se frôlent.

- Bonsoir Arcadias.

Pour être bon, ce soir le sera. Je le sens aux crépitements de l'air à chaque fois que nous nous touchons. Se remémorant notre dernière conversation concernant mon subordonné, Daggan si mes souvenirs sont bons, elle interroge en un souffle :

- Alors, qu'as-tu fais ?

- Je l'ai tué.

Ses lèvres grenades s'écartent pour former un "Oh" parfait mais elle hausse des épaules et soupire :

- Tant pis, je l'aimais bien.

- Justement.

- Tu es trop jaloux Arcadias.

- Et toi, tu aimes trop jouer avec moi.

L'impératrice du néant bat des paupières avant de sourire, d'un sourire mauvais qui donne des sueurs froides :

- Jamais je ne m'en lasserai, mon cœur.

Même son surnom, pourtant niais à en mourir, est terrifiant. Peut être est-ce ce ton, limite menaçant, qu'elle emploi. On dirait qu'elle annonce mille malheur à celui pour lequel il est destiné. Pourtant, lorsque ma main effleure sa joue, elle frissonne et lâche un soupire de contentement. Les yeux plissé de satisfaction, elle concède :

- Tu m'as manqué, Arcadias.

- Toi aussi, ma reine.

Elle se met à ricaner tandis que je jubile. Puis, s'approchant un peu plus de moi, la jeune femme à la chevelure sanguine m'ordonne :

- Arrêtons ces chichis, veux tu !

Quelque chose s'embrase en moi, un élan de passion peut être et je gronde entre mes dents :

- Avec plaisir.

Les ricanements des cavaliers me parviennent mais, d'un regard si sombre qu'ils en trembleraient, Apocalypse les fait taire.

Bien fais pour eux.

Je n'ai que faire de leur mépris quand j'ai l'amour de ma sublime Apo'. Ils ne sont rien comparés à elle. D'un ton chargé d'un désir lourd, je souffle :

- Un jour, je t'emmenerai le plus loin possible d'eux et alors... Je jure de te célébrer encore et encore, jusqu'à la fin des temps.

Son rire explose dans les airs lorsqu'elle saisit l'empleur de mes paroles. Pourtant la lueur d'ardante passion qui brûle dans ses yeux me conforte quand à nos projets communs.
Le néant plonge son regard argenté dans le mien et murmure, son souffle s'echouant sur mes lèvres :

- Je n'oublie pas ma promesse. Une fois au pouvoir, tu m'auras à toi pour toute l'éternité... Nous ferons ce que tu voudras, irons où tu le désireras.

Un feu s'allume dans mes veines. Ces paroles ont animé en moi les terribles sentiments que j'éprouve à son égard. Je la saisis par la taille et l'embrasse sans faire plus attention aux cavaliers. Elle y répond immédiatement, comme si elle ne demandait que ça. Son contacte m'électrise et je prends plus, toujours plus, tout ce que ma reine a à me donner. La distance entre nous se réduit de manière à ce que son aura s'infiltre par les moindres pores de ma peau, allant jusqu'à étreindre mon âme maudite. Apo' caresse mes boucles noires s'amusant à les tirés de temps à autres, ses mains effleurent mes joues et elle me mord la lèvre inférieure. Diable, que j'aime cette entité... Je pourrais brûler pour elle, me consumer entièrement. Même les feux de mon enfer ne sont pas aussi puissants et autant dévorant. Si je le pouvais, je ferais durer ce baiser une éternité.
Mais elle se détache et m'adresse un clin d'oeil.

Apocalypse me tourne alors le dos, s'éloigne sans un seul regard en ma direction et saute pour rejoindre la partie basse de la rue brisée en deux. Ses cavaliers la rejoignent, tous aussi menaçants que des bouledogues infernaux en furie.

Du haut de mon perchoir, je la couve du regard, ne pouvant détacher mes yeux d'elle. En ce moment elle respire tant la puissance et la réussite qu'elle n'en est que plus attirante et je dois me faire violence pour ne pas céder. Ce n'est vraiment pas le moment.

Elle lève sa main enfin prête à détruire le monde. La mort règne dans cette atmosphère sombre. L'excitation de la fin grésille en chacun de nous. C'est l'apothéose, le merveilleux sommet de la destruction. Nous y sommes enfin.

Seulement au moment même où l'entité du chaos allait exécuter son geste, une voix calme résonne dans la rue tandis que je sens un contact froid et dure contre mon dos.

- Si j'étais toi Apocalypse, je ne ferai pas ça.>>

Hey !
Tic tac, la fin approche... "the end is coming !" 😉 (à qui comprendera la référence)

J'espère que cette partie vous a plu ^^

Merci de votre lecture !

À très bientôt !

Dredre

10 août 2019

ApocalypseOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz