XXIII. Bhàs : Une dague à la place du coeur.

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Les murs en marbre blanc qui nous entourent me rappellent l'identité sous laquelle j'ai agis ces derniers millénaires, avant le retour d'Apocalypse. Samaël... Premier nom donné par l'entité du chaos lors de notre première tentative auprès des Hommes. Ce nom s'est figé dans certaines religions, me faisant passer pour l'ange ou le prince de la mort.

Cependant, je ne pensais pas qu'en tombant au Vatican nous aurions affaire à de réels fanatiques. Je ne parle pas du pape et de toute sa cour religieuse, mais des gens qui se dissimulent dans l'ombre de leur demeure.
Apocalypse se dresse devant cette cour de fanatiques chasseurs de surnaturels. J'ai presque envie de rire face à leurs expressions medusées. Sans leur laisser le moindre répit, elle s'exclame en frapant des mains.

<<Est-ce ainsi qu'on accueille les gens chez vous ? Je savais ce monde fou et peuplé de toute sorte de choses s'étant développées durant mon absence mais je le croyais encore un peu poli...

Aucune réponse. Alors elle parle pour combler le vide. Elle a toujours aimé parler, Apo'. Elle trouve les ténébreux stupides lorsqu'ils font des discours de vilain, puisque c'est toujours à ce moment là que le gentil reprend le dessus. Mais eux ne sont pas immortels. Elle si. Elle peut se le permettre.

-Donc résumons. Vous faites partis de la confrérie Eterna, réunissant les rares humains ayant connaissanve de l'existenve des surnaturels. Mais vous appelez tout de même les célestes "anges" et les ténébreux "démons". C'est médiocre, vraiment médiocre. Je ne saurais que dire face à tant de médiocrité. Bref, vous combattez les surnaturels. Ça aussi c'est d'un ridicule affligeant. Mais bon, vos religions le sont aussi. À ce moment là vous auriez déjà du réagir. Ce n'est pas drôle quand mes proies restent inertes...

Toutes cette pluie d'information n'a été divulguée que dans l'espoir d'en voire un essayer quelque chose. Voyant qu'ils sont toujours dans l'incompréhension la plus totale, je prends la liberté de souffler :

-Ce qu'Apocalypse veut dire, c'est que vous n'allez pas tarder à disparaître.

Elle se tourne vers moi mais mon intervention a l'effet escompté : ils se redressent tous en s'écriant.

-Vous avez dis l'Apocalypse ? Mais c'est impossible... ce ne peut être... non... Dieu ne l'aurait pas...

-Pardon ? les interrompt-elle avant de reprendre : Vous désiriez voir Dieu ? Prometeos semble légèrement occupé en ce moment. Il a bien à faire pour combattre mon cher Arcadias. Avènement - qui, il faut le dire, est votre véritable dieu, ou plutôt déesse, puisqu'elle est à votre origine, cette garce - ne fera pas le déplacement non plus. Je me demande pourquoi est-ce qu'elle vous a laissé ainsi persécuter les surnaturels... En tant normal chacun de nos enfants comptent autant les uns que les autres. N'est ce pas Bhàs ?

Elle ne me laisse pas le temps de répondre. Un de ces hommes pose ses yeux sur moi. Je retiens un rire et secoue négligemment ma longue faux.

-Elle apporte la mort avec elle !

Les murmurs reprennent, scandant "la mort" comme un écho. Le rire de l'entité du chaos résonne.

-Bas oui mes bichons, la mort ! Vous savez les quatrième cavalier de l'Apocalypse, hum... comment t'appelais tu déjà ?

-Samaël.

L'énonciation de mon ancien nom fige d'horreur tous les membres de cette ridicule assemblée. Et alors qu'Apocalypse esquisse un geste d'impatience, agacée par toutes ces jérémiades, l'un d'eux bondit sur elle. Entraînée par son poid, ils chutent au sol, lui sur elle. Cependant avant même qu'il ne puisse faire quoique ce soit, elle plonge sa main dans sa poitrine avec une inquiétante aisance et arrache le coeur de son assaillant. Elle se dégage de lui et se relève avec une rapidité spectaculaire, le coeur ensanglanté toujours en main. Après avoir jeté un regard méprisant au cadavre, elle laisse tomber l'organe au sol.
Le tout aura duré moins de dix secondes.
Les membres de la confrérie tentent alors de s'enfuir, mais un simple petit geste de main d'Apocalypse leur bloque la moindre sortie : chaque issue s'est refermée, transformant cette pièce en tombeau. Leur tombeau.

-Je pourrais laisser Samaël s'occuper de vos misérables vies. Après tout, c'est son rôle. Je pourrais aussi demander à Arcadias - aka Satan, Lucifer... enfin bref, le diable quoi - de venir ici afin que d'un seul regard, il vous tue tous. Et alors Bhà... Samaël n'aura qu'à ramasser vos âmes. Et avant que l'un de vous ne proteste en parlant de paradis et d'enfer, je vais vous expliquer un truc. Vous allez tous au même endroit : le champs des âmes. Vous y retrouverez les premières formes de vie, les dinosaures... tout, tout, tout ! Il n'y aucune raison de penser que la mort sera votre salut !

-Pourquoi s'attaquer à nous en particulier ?

-Parce que vous connaissez une partie de la vérité. Que vous venez du Vatican, du vrai Vatican. Pas de cette ridicule maison papale. j'explique à la place d'Apo'.

Elle me remercie d'un regard avant de demander d'une voix forte :

-Quelqu'un ici a t-il la moindre influence dans le monde humains ?

Aucune réponse.

-Allons, il y a bien un prophète parmis vous !

Toujours rien. J'interviens :

-Très bien. Vous allez tous m'écouter. Quand je me rends quelque part ce n'est pas pour laisser de vivant. Choisissiez maintenant : qui est celui qui apportera la bonne Nouvelle sur Terre ? Faites vite. Avant qu'Apocalypse ou moi même ne nous énervions...

L'un d'entre eux avance enfin. Sage décision. Il se déplace, tremblant, jusqu'à faire face à Apocalypse. Elle lui sourit, son visage poupin et respirant l'innocence arborant une mine satisfaite :

-Comme l'a dit mon ami ici présent, tu aportera la bonne nouvelle sur Terre. Dis leurs... Dis leur que la fin du monde arrive. Dis leur que le malheur frappera. Dis leur que ton Dieu l'a décidé.

-Cela créera des affrontements religieux !

S'excalme t-il, au comble du désespoir. Elle secoue la tête, amusée et s'exclaffe :

-Mais que crois-tu donc que soit mon but ? Alors, tu le feras ? Je suis sûre que oui. Bhàs ? Tu t'en assureras mon lapin ?

Je grimace à ce surnom et à son expression je me rends compte qu'elle se moque de moi. Puis elle se tourne devant les spectateurs et lance à la cantonade en dévoilant ses dents dans un rictus cynique :

-Prenez garde à Samaël : il n'aboit pas. Il mord.

En sortant, elle me frole et souffle :

-Samaël... Bon sang, qu'avais je bu pour te nommer ainsi ?

Je ne réponds pas. Soudain quelque chose me revient. Je l'interpelle en lui saisissant le bras :

-Et ma récompense ?

Son regard se pose sur mes doigts qui enserre son coude puis remonte vers mon visage avant de s'illuminer et un sourire mesquin étire ses lèvres. Elle se rapproche de moi, glisse sa main dans ma nuque et dépose ses lèvres contre le miennes, m'embrassant dans la pénombre de ma cape. J'y réponds à mon tour profitant de chaque parcelle de ses lèvres qu'elle nous dispense si rarement. Il s'agit d'un baiser fougueux, charnel. Une vision terriblement infligée aux fanatiques présents dans la pièce. D'autant plus que tout ce que fait Apocalypse est très sensuel et évocateurs. Un grondement sourd s'échappe de ma gorge tandis qu'elle se fige, sa bouche toujours plaquée contre la mienne. L'entité recule, se mord la lèvre et sussure :

-Satisfait ?>>

Je ne peux qu'hocher de la tête. Elle disparait dans un éclat de rire.
Que le jeu commence !

Et un petit chapitre du point de vue de notre cavalier de la mort adoré !

J'espere que vos epreuves (brevet / bac) se sont bien passées ! ^^

Merci de votre lecture,
Dredre

29 juin 2018

ApocalypseWhere stories live. Discover now