XLII. Bhàs : Le prix de la vie...

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<< Tu reviens encore détruire la Terre, Ô grand cavalier ?

Cette voix m'électrise et quelque chose de violent semble s'éveiller en moi, le cavalier de la mort. Gardant mes paupières mi-closes, je ne peux m'empêcher de murmurer à l'encontre de l'intruse :

- Je ne pensais pas que tu viendrais jusqu'à moi.

- Je viendrais toujours, pourtant.

Je me retourne d'un bloc et fais face à la sublime créature qui se tient droite, m'observant de ses yeux d'un blanc pur. Ses traits angéliques sont la seule chose que laisse entrevoir sa longue cape dont les pans son rabattu autour de son corps divin. Ses cheveux séparés en deux longues nattes grises et reposent sur ses épaules. Je serre mes doigts squelettiques pour réprimer la vive pulsion qui s'empare de moi. Je savais qu'elle viendrai. Elle ne peut s'en empêcher et ce, depuis que nous nous sommes rencontrés. Ce, depuis que j'ai tenté de la tuer. Elle vient comme pour me narguer me regardant avec tant de douceur, une douceur bien différente de la violence passionnée d'Apocalypse. Je pousse un soupire glacial et lâche d'un ton neutre, profitant que la pénombre de ma cape dissimule mes traits déchaînés par les émotions. Pas de la haine...

- Je m'étais pourtant fait à l'idée que tu ne daignerai pas te montrer ma chère...

- Beatha. Je me nomme Beatha.

Je fronce des sourcils, surpris par le nom et par le choix effectué.

- Pourquoi ?

- Pourquoi non après tout ? Tu t'appelles bien Bhàs.

- C'est l'Apocalypse qui me l'a donné. Toi, personne ne te l'impose.

- Toi tu me l'impose. Comme toujours.

Elle s'approche, et plus elle s'avance, plus ma propre cape s'éclaircit, plus la sienne s'obscurcit. Jusqu'à que nos deux vêtements ne soient plus que gris. Une nuance, un équilibre. Furieusement mon palpitant se déchaîne dans ma poitrine. La femme réveille en moi des souvenirs bien anciens et inoubliables. Des souvenirs me faisant maudire apocalypse et sa sœur pour le mauvais tour qu'elles nous ont inconsciemment joué.

- Toi qui sais tout depuis qu'Apo t'a créé, il y a bien des réponses à des questions que tu dois connaître.

Elle pose son regard blanc sur moi et toutes les ténèbres autour de moi semble se disperser.

- Je t'écoute.

- Ne t'es tu jamais demandé pourquoi tu étais tant haïs par les humains et toute chose vivante ? Cette question n'a donc jamais effleurée ton esprit ?

- La réponse, tu l'as connais n'est ce pas, Beatha.

- Explique le moi. Explique moi pourquoi tu es tant crains alors même que l'on célèbre la vie, ton entité contraire dans chaque cœur, chaque esprit...

Mon regard sombre se pose sur elle tandis que je sens mon sang pulser contre mes tempes. D'un ton suffisant et presque hautain je réplique :

- Je suis une cruelle vérité, inévitable et surtout irrémédiable. Alors même que la vie est un doux mensonge, charmeur et prometteur d'espoir. Les humains craignent la vérité.

- La vie n'est-elle pas une grande entité dépendante d'Avènement, une fille de l'ordre ? Et le mensonge, une entité mineure d'Apocalypse ?

- Si. Et je me demande encore comment l'entité ennemie d'Apo peut cotionner que sa plus grande création soit en partie une entité ennemie.

Beatha se mord la lèvre inférieur et plisse des yeux, l'air sincèrement intéressée par notre débat sur moi et mon contraire. L'expression qu'affiche son visage continue d'animer en moi des ressentis puissants. Toujours plus loin de la haine...

ApocalypseOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz