XXXIV. Apo' : Une glace à la mort s'il vous plait !

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J'adresse un sourire malicieux à mon cavalier de la mort. Il est toujours drapée de son immense cape et comme d'habitude il ne laisse rien de son corps apparaître à la vue de tous.

<<Que fais tu donc Apo' ?

- Je m'amuse voyons ! Je te présente mon nouvel ami, Daggan ! C'est l'un des rares ténébreux que j'ai rencontré qui ne ressemble pas à un ver de terre.

Bhàs pousse un profond soupire et s'exclame sur un ton ironique :

- Attends tu es en train de me dire que tu l'apprécies parce qu'il te manque de respect ?

- Parce qu'il ne se traine pas à mes pieds comme une serpillière. C'est sympathique de me rendre compte qu'Arcadias ne règne pas que sur de pauvres choses tout juste utile pour tuer.

Daggan se racle la gorge, sûrement gêné par notre petite discussion alors même qu'il se trouvait sur les lieux. Je me tourne vers lui, les poings sur les hanches et hausse des sourcils.

- Tu as quelque chose à dire petit corbeau ?

Il secoue la tête et reste mutique. Je fronce des sourcils et il finit par lâcher avec réticence :

- Est-ce typique de l'Apocalypse et d'un de ses cavaliers d'être aussi...

- Aussi quoi ?

Il hausse des épaules et je lui sourit, m'approchant de lui. Son souffle s'accélère mais il soutient mon regard et je pose mes doigts, griffes pointées en avant sur sa poitrine, autour de son cœur.

- Je suis l'Apocalypse, à quoi t'attends-tu petit corbeau ?

- À pas grand chose en vérité.

Daggan reste droit et ne dis plus rien. La mort capte à nouveau mon attention en sifflant :

- Que dirait ton petit Arcadias chéri si il apprenait que tu fricotais avec un de ses subalternes.

- Il le tuerai sûrement, le réduirais en cendre. Mais je ne fricote pas avec lui. Il n'est pas mon genre.

- Tu n'as jamais eut de genre Apo'. Tant que ton partenaire n'est pas laid, tu ne te formalises pas du reste. Pas même du sexe.

J'écarquille des yeux et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je me rapproche de mon cavalier. Sa cape me frôle tandis que ses yeux sont le seule chose visible au cœur de la pénombre. Une expression frustrée par ses insinuations se peint sur mon visage.

- À t'entendre, on pourrait croire que je fréquente n'importe qui. Ce n'est pas bien de faire courir de faux ragots sur ta reine, ton entité, ton amie, ta créatrice...

- Ne fais pas semblant d'être vexée, je sais très bien que tu es à mille lieues de l'être. Tu te soucies de cela comme de ta dernière victime.

- C'est faux !

J'ai pris un ton outragé qui ne trompe personne puisque Bhàs réplique :

- Ah oui et qui était-ce ?

Ma dernière victime... je ne me rappelle même plus. Je hausse des épaules. Je n'en ai fichtrement rien à faire. Je hausse des épaules et la mort s'exclame d'un ton victorieux :

- Je te l'avais dis !

Je fronce des sourcils et passe mes doigts dans mes long cheveux.

- Je te rappelle que les morts sont de ton ressort. Et je suis l'Apocalypse... pourquoi voudrais-tu que je m'en soucie ?

- Ce que je cherche à savoir c'est pourquoi est-ce que tu fais semblant que cela t'affecte...

- Parce que. Cela te suffit comme réponse ?

Il hausse des épaules et je lève les yeux au ciel. Je me tourne vers Daggan.

- Pour te récompenser d'avoir su t'éviter ma haine, tu vas assister à une chose splendide p'tit corbeau.

Mon cavalier de la mort pose sur moi des yeux intrigués tandis que le ténébreux frôle du bout de ses doigts son arme comme pour se rassurer. Je plisse des yeux et d'un petit geste, je ne transporte tous.

Nous apparaissons en plein milieu d'une grande avenue au Canada. Les gens nous jettent des regards intrigués et effrayés. Il y a de quoi : Bhàs est et porte la cape de la mort, Daggan est couvert du sang de ses victimes et je dois avoué qu'avec mes vêtements de cuirs noirs, je n'ai pas une apparence des plus normale. Ajoutons à cela que nous venons d'apparaitre de nul part en pleine rue. Les voitures ont dû freiner pour nous éviter. Des pluies de claxones s'élèvent dans les airs. Un des conducteurs passent sa tête par la fenêtre et nous hurle des insanités. Le ténébreux invoque alors un long sabre mais d'un geste de la tête je le dissuade d'agir. Ça ne semble pas arrêter le conducteur parce qu'il continue d'hurler.

- Dégagez de la route bande de fêlés !

Je fais volte face d'un geste vif et dresse ma main dans sa direction. La voiture se retrouve compactée sur elle même comme si elle avait été passée dans une broyeuse tandis que les cris de douleur du passager s'envole et je l'envoie valser une dizaine de mètres plus loin. Des regards horrifiés se posent sur moi et les humains dans la rue prennent la fuite.

Rassemblant mes mains près de mon cœur je lève mon regard argenté sur le ciel et écarte brusquement les bras.

Un vent glacial parcourt alors le pays entier. Le silence s'est fait. Et soudain des nuages noirs s'assemblent. Un vent de plus en plus glacé se met à souffler. Je fais alors un pas en vas et une vague gelée se propage, figeant tout ce qu'elle croise dans la glace sur un rayon de dix kilomètres. Un nouveau pas, et le cercle d'atteinte de la vague gelée s'aggrandie. Arbres, humains, bâtiments, êtres vivants, plantes, animaux se transforment en statue de glace. Une glace incassable et mortelle. À chaque fois que j'avance, le pays se retrouve un peu plus figé dans le givre et le gel. Je tape une dernière fois du pieds et la dernière vague gelée signe la fin du Canada. J'ai transformé tout le nord de l'Amérique en véritable banquise.

Tout amusée je me tourne vers mes deux comparses et mime une révérence. Bhàs applaudit avec amusement tandis que le ténébreux ne cache pas son sourire narquois. Je le gratifie d'un petit rictus amusé et lui souffle :

- File maintenant Daggan. Sois un bon ténébreux !

L'homme incline légèrement la tête et disparait alors que je me tourne vers la mort et passe un bras autour de ses épaules recouvertes par le lourd tissus noire.

- Quant à nous, nous avons toujours une apocalypse sous les bras !>>

Bonjour ! Nous retrouvons Apo', Bhàs et Daggan pour ma suite des aventures de nos méchants petits héros.

Merci pour votre lecture,
Dredre

9 Aout 2018

ApocalypseWhere stories live. Discover now