XXXI. Arcadias : Les artifices du néant.

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<<Pourquoi nous retrouver ici ?

-J'ai longtemps été enfermée. Si bien que tout s'est toujours fait dans dans mon palais sans que nous ne sortions jamais...

Je me fige un instant contemplant la pleine de désolation. J'ai entendue des choses... Et une très légère pointe de jalousie se fait ressentir : je ne suis pas le premier.

-Tu emmènes souvent tes amants ici ?

-Seulement ceux qui en valent la peine.

Sa voix devient légèrement rauque. Je ne répond pas, occupé à reffreiner mes ardeurs, et elle laisse tomber son menteau, ne restant qu'avec son corset de cuir et son pantalon moulant. De sa taille part un bout de tissue qui enrobe ses jambes comme une jupe largement ouverte sur le devant. Mon regard se pose immédiatement sur ses épaules dénudées comme un nouvel appel à la tentation. Puis elle ôte tous les poignards, lames et armes qu'elle dissimule dans ses vêtement ainsi que les rares bijoux qui l'ornent.
Sortant de ma contemplation je l'interroge :

-Tu as tué Millenia n'est ce pas ?

-Qu'est ce que cela peut te faire ?

-Je tiens juste à m'assurer que la menace est éliminée.

Je m'approche jusqu'à frôler son dos sans pour autant la toucher.

-Bien rattrapé très cher, mais Tentation est là où est sa place : les pierres d'entités.

Je laisse échapper un rire vicieux. Le détachement dont fait preuve Apo' est spectaculaire pourtant pour avoir fait partit des rares personnes ayant compris ce qu'il se passait dans son esprit si étrange, j'y décèle presque un message dissimulé. Elle se tourne brusquement, me fait face et relève la tête. Nos visages ne sont qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

-Tu es complètement fou Arcadias.

-Fou de toi.

Elle sourit et s'approche encore plus, son souffle s'échouant sur ma peau. Au moment où nos lèvres allaient enfin se toucher, comme une délivrance, elle détourne la tête, me laissant sur ma faim. Cherchant à dissimuler son expression amusée, ses yeux se posent sur l'immense volcan. Haussant d'un ton, elle s'exclame :

-Est-il possible que j'ai oublié de réveiller ces géants du passé ? Eux qui m'avaient tant aidé ?

-Il semblerait que oui...

-Quelle ingrate je fais.

À nouveau un mensonge. Tout est toujours calculé chez elle même lorsqu'elle semble prendre les choses comme elles viennent. Cela se fait parfois ressentir lorsque nous sommes ensembles. Un autre que moi n'aurait sûrement rien compris à cette machination jusqu'au moindres instants. Un autre que moi en serai mort en fait. Et encore, il ne faudrait pas que je tente le diable... Se jouer de l'apocalypse est un acte puni avec violence. Le passé nous l'a bien assez demontré.

Apocalypse s'ennuyait souvent dans sa prison de ténèbre. Elle faisait souvent appel à moi : je devais alors lui ramener un démons ou deux... parfois un humains, lorsqu'elle était de bonne humeur et que torturer mes subalternes ne l'intéressaient plus autant. Je me rappelle de cette fois ou j'avais emmené l'autre. Son expression impassible avait changé du tout au tout. Jamais elle n'avait réagit ainsi. Mais aussi, pourquoi l'amener ? J'aurai du le laisser là où il était. Évoquer cette histoire provoque encore des frissons de terreur et si l'autre en est mort, ce n'est pas le cas de tout les témoins. Et cette débauche de violence envers un être aussi puissant, cette acharnement enragé contre lui avait marqué nos mémoires. Nous savions l'Apocalypse aussi destructrice mais jamais nous ne l'avions vu dans cet état. Même les quatres cavaliers qui portaient peu l'autre dans leur cœur - ils le haïssaient plus qu'ils me haïssent - ont été stupéfait par la volonté d'Apo de détruire cet être immonde. Cela nous a effrayé... nous a montré ce qu'il nous adviendrait si nous la trahissons...
Et si il y avait le moindre risque, soyez assuré que cela nous en a coupé l'envie.

ApocalypseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant