XXII. Apo' : Quatre badboys pour le prix d'un.

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<<Bhàs, Tinneas, Bochdainn, Cogadh ! Ramenez vos répugnantes carcasses ici. Sur le champs !

Les voilà qui apparaissent et se précipitent à moi. Ils s'agenouillent mais je grimace :

-Relevez vous, bon sang ! Comme vous avez pû le remarquez, le monde des Hommes tombe en ruine. C'est bien beau. Mais c'est finit.

Mes quatre cavaliers échangent des regards intrigués. Je m'étire un instant et le sol tremble, comme un échos de mes actions. Je laisse échapper un petit rire.

-Alors quel est le plan ? s'enquiert Tinneas.

-Le plan ? Il n'y a plus de plan Tin'. Seulement l'invincible destruction.

Bhàs relève la tête et ses yeux croisent les miens avec insistance. Disons que pour l'annonce de la nouvelle, j'ai convoqué mes quatres cavaliers dans un de mes lieu favoris et il n'est pas étrangers à certains - je pense notemment à mon cavalier de la mort.

Nous sommes sur la plaine de désolation. Je ne sais pas comment l'appellent les humains mais ce nom est très symbolique pour nous. La roche calcinée sous nos pieds, le paysage désert et dévasté, l'imense cratère... c'est le vestige de ma dernière grande Apocalypse. Ici même a frappé le glas du chaos avec une telle violence que la vie s'est instantannement éteinte. Ici même a frappé la roche tombée du ciel. Lorsque les trainées sombres, qui se trouvent sous nos pieds, se sont étendues au monde entier telle un poison, je suis redevenue l'entité en puissance, celle qu'Avènement avait échoué à arrêter. Mais aussi libre qu'elle était, elle a pu préserver la vie cette garce d'entité de l'ordre.

-Commençons par les Hommes. Le conflit est prêt à repartir. Cogadh, tu iras le déclencher. Cependant, juste avant, nous allons créer ce qui les mènera à leur propre destruction. Comme je l'ai déjà dis, leurs armes sont minimalistes, stupides et presque innofensives. La bombe atomique ? Pheu... ils pourraient tellement l'améliorer... C'est pour ça que nous sommes ici.

-Là où a commencé ta précédente apocalypse ? N'est ce pas un peu fort comme symbole Apo' ? M'interroge Dainn avec un grand sourire narquois.

Ses long cheveux dorés semblent ternis par l'obscurité de l'endroit mais cela n'enlève rien à son charme condescendant. Je lui adresse un clin d'oeil en sussurant :

-Mais mon cher Dainn, se sont les symboles qui font notre monde...

-Et donc, qu'allons nous faire ? reprend Cogadh, attendant patiemment que se soit à son tour de jouer.
Il prend un plaisir à causer des guerres comparable à celui que je ressens quand j'engendre le chaos.

Pour toute réponse je plonge mes mains dans le sol qui se transforme à mon contact en une matière molle comme la terre. Lorsque je ressors ma paume, une espèce de boule noire et verte semble y battre tel un coeur. Attrapant le poignet des mon cher cavalier de la guerre, je pose cette boule au creu de sa main avant de refermer ses doigts dessus. Je lui murmure à l'oreille en me dressant sur la pointe des pieds :

-Tu vas gentiment glisser cela dans leur formule atomique. En découvrant cette décoction de malheur,  l'avidité des chercheurs les poussera à se croire capable de dominer le monde grace à cette arme. Ils l'essaieront. Probablement dans un pays pauvre qui ne pourra pas répliquer. C'est ce qu'il se passera je le sais. Puis tu iras déclencher les affrontements. Pas de réunion de l'ONU,  tu m'as bien comprise ? La guerre devra être déclenchée à l'instant précis où cette bombe explosera.

Je le lâche, mes doigts effleurant un instant sa peau pâle et couverte de cicatrice. Un sourire nait sur ses lèvres. Si avec ma décoction atomique et l'envie de destruction de mon cavalier, la guerre n'est pas déclarée c'est que je ne mérite pas mon titre. Je me tourne vers Bochdainn.

-Misère, gentille misère...

-Oui Apo' ?

-Tu fais un si bon travail. Peut être dois tu ma clémence à ça... ou peut être pas. Quoiqu'il en soit, je compte sur toi. Il ne doit plus y avoir la moindre richesse. Je veux des crises économiques fulgurantes. Et des famines, si possible. Tu crois que c'est possible ? Tu crois que tu peux faire ça ?

-Bien sûr. Après tout c'est toi qui nous a créés. Nous pouvons pour ainsi dire tout faire !

S'exclame t-il en frappant des mains. Bhàs, resté jusque là silencieux - il reste souvent silencieux, mon petit cavalier de la mort... - avance alors :

-Que de morts en perspective. Avec cela la population humaine sera réduite à sa moitié... quelle tristesse.

Jamais tant d'hypocrisie n'avait autant transparu dans une phrase. Je ne retiens pas mon rire.

-Je me demande ce que la mort peut bien trouver à y redire.

-Tu me surcharges de travail, Apocalypse.

-Ne t'en plains pas chéri, après tout cela, il n'y aura plus rien à tuer pour au moins un millénaire ! Cela devrait de transporter de joie Bhàs. Mais qu'à cela ne tienne, tu m'accompagnera tout à l'heure. J'ai une minuscule affaire à régler, histoire d'envenimer les choses. Si tu te montres efficace tu aura une petite récompense.

-Et pas nous ?

S'exclaffe misère.

-Dainn, si tu réussis, je dédoublerai des richesses. Et te confierai les miennes. Cela te suffit-il ? Bien. Tinnneas ?

Il s'approche alors, jouant avec nonchalance avec un filet de poison.

-Tu sais ce que tu as à faire. Tu as le champs libre. Profites-en pour rivaliser d'originalité...

Il hoche de la tête, en me lançant un regard indéchiffrable par les autres. J'y réponds par un petit sourire.

-Chacun à sa mission ? Alors c'est partit !

Si avec tout cela, le monde ne s'effondre pas... je jure devant l'univers que cette Terre est la pire d'entre toutes.

-Apo' ?

La voix grave de Bhàs me tire de mes pensés. Je me tourne vers lui.

-Alors, cette chose que nous devions régler ?

-Ah oui c'est vrai. Suis moi, tu verras bien !

Il secoue la tête,  amusé et son regard se pose sur le paysage qui nous entoure.

-Nous étions obligés de revenir ici ?

-Oh arrête, ça n'est pas un mauvais souvenir tout de même...

La mort a plusieurs talents cachés que personne ne soupçonnerait. Et le talent que j'avais expérimenté il y'a quelque millénaires me plaisait tout particulièrement...

-Loin de là même. Mais disons que j'ai été distrait par... ce souvenir tout le temps qu'aura duré cette petite réunion.

Je retient mon rire et me contente de le taquiner :

-Ah oui ? Et comment crois tu qu'Arcadias fait la plupart du temps ? Il est constamment distrait.

Au contraire, lui ne se retient pas et s'exclaffe. Cependant je devine bien à quoi il pense.

-Vous, les êtres de sexe masculin êtes tous pareils, que vous soyez entité, seigneur des ténèbres, surnaturels ou simple humains.

-C'est ainsi que vous nous avez créé, toi et ta soeur...

Replique t-il. Touché...

-Aller, trêve de bavardage. On a quelques petites vies à ôter.>>

Et nous disparaissons, direction le Vatican. Rendez vous avec les fanatiques !

Nous avançons, nous avançons et l'Apocalypse gagne du terrain...
- Que peut donc vouloir faire Apocalypse au Vatican... ?

Je souhaite également bonne chance à tous ceux qui ont des examens ou qui passent leur brevet en fin de semaine ! Courage !

Merci pour votre lecture,
Dredre

26 juin 2018

ApocalypseWhere stories live. Discover now