XXVI. Apo' : Vérité, vérité chérie...

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Le silence qui m'entoure est presque reposant. Si ce n'est qu'à present, je m'ennuie. Et je n'ai rien à faire. J'ai assez torturé d'êtres vivants aujourd'hui de par mes actes, Arcadias est occupé et ma soeur est injoignable. Bon ce dernier point n'est pas une nouvelle. Nous refusons constemment de nous voir.
Cependant le sujet "Milenia/Tentation" me revient à l'esprit. Peut être pourrais-je faire en sorte qu'Ave' et moi nous entendions sur ce sujet. Avènement est relativement aussi jalouse que moi.
Si une entité sort de son rang pour aller frayer avec Prometeos sans que celui-ci ne l'informe, ça suffirait à la mettre dans une rage folle. Voilà ce que je vais faire. Et alors, elle sera bien obligée de devenir joignable !

Au coeur des flammes je l'appelle en hurlant son nom suivit d'une série de mots et d'adjectifs peu charitables. Elle apparait, toujours drappée dans son nuage doré et pourtant tout transpire la simplicité chez elle. Pheu... pourquoi se contenter de cette discretion quand on peut faire une entrée éclatante ? Elle aura pu en profiter, histoire de m'en mettre plein la vue, de m'épater, de m'intimider... quoique ce soit qui pourrait démontrer notre rivalité. Mais non.

<<Pourquoi m'invoques tu Apocalypse ?

-Je pense savoir une chose que tu ne sais pas. Et pourtant tu aimerais tellement que soit le cas.

Je la nargue. Elle fronce des sourcils. Un peu comme avec Bhàs, il n'y a que moi qui puisse distinguer son physique au travers de son aura lumineuse.

-À quoi joues-tu ?

-Aux devinettes, petite soeur. Si je te dis Milenia, tu me dis...

-Tentation...

Son regard s'illumine au moment même où ses yeux s'arrondissent, sous le choc.

-Elle n'aurait pas osé ?

Sans avoir besoins de lui expliquer quoique ce soit, Avènement a compris. Avec un rictus je lâche.

-Que crois-tu Ave' ? Elle tient de moi. Bien sûre qu'elle a osé.

Je pourrai presque être fière de cette petite. Seulement elle ne s'est pas attaquée aux bonnes personnes.
Je narre à Avènement les faits dans leurs moindres détails.

-Tu conviendras qu'il va falloir agir.

Avènement me coule un regard indéchiffrable. Je me contente de lui servir le même faux sourire.

-C'est une mini-entité Apo'. Tu l'as laissé en liberté ? 

Je hausse des épaules.

-Pour une fois que je me montrais tolérante envers quelque chose en la laissant choisir sa liberté...

-Elle a tenté d'attirer Prometeos. Et Arcadias ! Pour te fuir !

-La jalousie n'est pas un sentiment digne de toi, petite soeur.

Je me moque. L'entité de l'ordre retient du justesse une remarque sûrement acebre et prend une grande inspiration :

-Fais ce que tu as à faire Apo'. J'ai autre chose à régler.

-Mais oui c'est cela... comme aller botter le derrière de ton amant ?

J'eclate de rire sous son expression scandalisée.

-Bon Dieu si tu te voyais Ave'...

Puis reprenant mon serieux je souffle :

-Si l'accord est convenu, je récupèrerai donc l'entité qui est en elle. J'imagine que tu ne m'accompagnera pas.

-Tu imagines très bien.

Bien sûr... elle ne se salirait jamais les mains. Elle qui donne la vie, ne peut la reprendre... c'est un principe stupide auquel je ne me plie pas. Je reprend la vie avec peu d'indulgence et de compassion,  puisqu'en tant qu'entité de l'apocalypse, tuer est une seconde nature, mais je la donne aussi. Mes demons, mes cavaliers, mes créatures... certes, je ne les ai créés que pour pouvoir mieux détruire le monde par la suite mais tout de même... La cruauté dont je fais preuve est justifiée.
Je m'enquiert alors :

-T'arrives t-il d'être cruelle parfois ? D'éprouver de la haine ? Nous ne pouvons même pas nous haïr mutuellement, alors tu ne peux pas dire que tu en ressens envers moi.

-T'arrives t-il de penser à quelque chose d'autre que toi ? Tu es imbue de toi même, Apocalypse.

-Je sais pourtant me contenter de peu...

Dis-je en désignant le paysage qui nous entoure. Le feu qui crepite autour de nous offre un cadre sonore très familial... Et puis j'aime la chaleur.

-C'est ça que tu appelles peu ?

-Chacune ses perceptions Avènement.

Ses yeux se perdent sur le paysage dévasté et elle me souffle :

-Pourquoi faut-il que tu sois toujours aussi peu sérieuse ?

-Parce que contrairement à toi, je sais m'amuser. Je n'agis que pour le plaisir de le faire. Si seulement tu savais ce que tu ratais petite soeur...

Soudain elle fronce des sourcils. J'aurai presque pu voir la petite lanterne s'illuminer au dessus de sa tète comme dans les stupides dessins animés de ces stupides humains.

-C'est pour cela que tu échoues à chaque fois Apocalypse. Parce que tu ne sais pas faire la part des choses entre l'amusement et le pouvoir.

-Le deux vont de paires, chérie... sur ce, Adieu. Il me semble que j'ai des choses à faire.>>

Et brusquement, je lui claque un petit baiser sur ses lèvres avant de me reculer à ma place, amusée*. Elle est restée de marbre, habituée à mon exentricité. Nous nous toisons quelques instants. Puis elle disparait tandis que j'explose de rire. Notre guerre a reprit. Prend garde chérie, tu restes mon ennemie.

*L'auteur aimerai précisé, dans le cas où se serai incompris, qu'il s'agit là d'un acte déstiné à mettre en rogne Avènement et non autre chose de la part d'Apocalypse. Que voulez vous, tous les moyens sont bons !

Et voici la confrontation entre soeur round 2 ! Pas sûr que le prochain soit aussi pacifique...

En vous remerciant d'avoir lu,
Dredre.

8 Juillet 2018

ApocalypseWhere stories live. Discover now