VIII. Dainn : Le secret du bonheur.

592 80 23
                                    

Apo' me tuerai si elle apprenait la vérité. Sérieusement. Elle me mettrait en miette, me désintègrerait, me réduirait à néant pour ensuite me reconstituer. Tout cela afin de me redétruire. Bien sûr juste après cela, elle me ramènerait à la vie puisqu'elle a terriblement besoin de moi ne serait-ce que pour son Apocalypse. Nous quatre, les cavaliers, la complétons. Elle ne peut guère se passer de nous, ou elle se sentirait trop seule. Tout cela pour en revenir au fait qu'il ne faut pas qu'Apocalypse découvre ce que je trafique. Cela l'énerverai considérablement. Que dis-je ? Cela la mettra dans une rage noire, aussi noire que le néant absolut. Je pense subir pire qu'une apocalypse. Pourtant, si je la mettais au courant en applatissant bien le terrain, je pourrais diminuer mes risques de tortures...

Non, non, non ! Je m'égare... J'ai beau aimé de tout mon être l'apocalypse j'aimerais tout autant continuer d'exister.

Nerveusement, je fais apparaitre une pièce d'or entre mes doigts que je fais rouler tandis que je marche dans les ruelles d'une petite ville. C'est là que je remarque un tas de tissus remuer au sol. Quelqu'un ayant un coeur, quelqu'un de bon, aurait donné sa pièce au mendiant qui se cache en dessous. Mais je suis la misère. Je ne daignerai pas aider ceux que j'ai dénué de toutes richesses. Ce serait aller à l'encontre de ma nature. Au contraire d'un claquement de doigts je fais disparaitre le tas de couvertures qui lui tenait chaud. Ceux qui disent que l'argent ne fait pas le bonheur sont ceux qui n'ont jamais vécu dans le besoin. Besoin que je n'aurais jamais aux vues de la caverne d'Ali-Baba que je possède. Tous mes trésors pourraient régler tous les problèmes, toutes les misères du monde. Mais mon seul objectif est de tout prendre au plus pauvres. Puis petit à petit la gangrène s'étendra au plus aisé. Je tire un tel plaisir de cet exercice. Cela me consternera - et m'amusera il faut bien se l'avouer - toujours de voir que les plus riches ne font rien pour aider les plus pauvres.

Sous l'éclairage d'un lampadaire je claque du talon et disparais pour réapparaitre dans ma caverne d'Ali-baba. Tous mes trésors sont ici convertis en tant de chose. De gigantesques sphères d'or illuminent la grotte, éclairant mes richesses. La caverne est si grande et s'étend sur une telle surface que je peux tout y garder. Croyez le ou non mais une pyramide digne de celles d'Égypte, toute en émeraude, s'y dresse parmi d'autre imposantes statues et vestiges précieux. Tout ce que j'ai réuni là pourrait rendre chaque humain sur Terre riche. Du plus jeune des bébés au plus vieux des anciens. Les célestes tueraient pour pouvoir redistribuer tout cela aux humains, ce n'est pas un euphémisme. J'évolue rapidement entre les statues, les amas d'objets mystiques aux capacités étranges et les montagnes d'or, de pierres précieuses, de bijoux et de billets verts. Pourtant, parmi tous ces trésors, un seul d'entre eux compte réellement à mes yeux : il s'agit d'une sorte de calice d'où coule continuellement une eau crystalline. Il appartenait à la Vie. Je ne sais pas à quoi il lui servait à elle en particulier. Seulement il a de la valeur. Beaucoup de valeur. Cette eau aurait le pouvoir de donner l'éternité à qui que ce soit. Je n'en est pas besoins étant donné ma condition, cependant le posséder a une forte symbolique : je nargue ainsi la vie et, pour ainsi dire, la mort - en espérant que mon frère me pardonne un jour cet affront.

C'est alors que je dépasse une pyramide de joyaux plus grosse que la précédente pour me retrouver face à une gigantesque créature, tapie dans l'ombre, ses ailes repliées sur elles, un souffle chaud s'échappant de ses naseaux trahissant sa respiration endormie.

Quel est donc le secret de Dainn' ? L'avez vous deviné ?

En vous remerciant d'avoir lu et en espérant que ça vous ai plu,
Dredre.

14 Mai 2018

ApocalypseWhere stories live. Discover now