II. Apocalypse : Les multiples apparences de l'apocalypse.

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La foudre frappe trois fois au sol avant que je n'apparaisse au milieu de la ruelle, alongée, dans un nuage de fumée épaisse. Soudain, de puissants cris déchirent l'air : les annonciatrices - ou ce que les humains appellent Banshee - ont sentit la mort que j'apporte avec moi... Je me redresse sur mes avant bras avant de me relever, faisant craquer ma colonne vertébrale. Je lève la tête vers le ciel où les astres sont à présent alignés avant de me tourner vers la vitre salle d'une boutique à vieilles breloques. Je souris face à mon mince reflet. Ma peau est de porcelaine et mes cheveux flottant habituellement dans l'air tel un nuage noir sont à présent rouge comme le sang, tombent gracieusement sur mes épaules et m'arrivent bien en dessous des hanches. Je possède un début de forme prometeur et deux yeux argentés sont plantés au milieu de mon visage ovale.

Je suis passée par un grand nombre de formes depuis ma création. En réalité je suis apparue il y a longtemps, à la création de l'Univers. Je suis en quelque sorte, sa fille. Puisque tout n'était que chaos, j'étais là simplement, comme une idée. Ma soeur est née peu après moi et notre course a commencé. J'ai détruits mille mondes quand elle regnait sur d'autres. Puis nous sommes arrivées sur Terre. À cette époque je régnais sans partage sans aucune apparence physique. De toute façon, c'était le chaos, rien n'avais de forme réelle. Puis le monde s'est organisé, Avènement a pris le contrôle et je me suis retrouvée bannie au coeur de la terre, au milieu des laves. Des formes de vie sont apparues, j'ai du prendre une apparence. Au début une simple ombre difforme, puis une créature et ensuite une autre. Peu à peu, au fil du temps, je prenais une fome physique de plus en plus précise, et ce, à chaque libération. Mais depuis le début de mes séries de retour je n'ai réussi qu'une fois à créer une apocalypse digne de ce nom -sans compter les ridicules ères glacières. Les quatre cavaliers étaient alors sous la forme d'éléments : la terre, l'air, l'eau et le feu. Mais enfin la perte de ces gros lézards qu'ils nomment à présent dinosaure n'était que négligeable. J'ai pu de nouveau regner pour quelque temps jusqu'à que le monde s'organise à nouveau et depuis... Plus rien.

Retour à ma prison de ténèbre. À mon palais d'ombre. À mes grottes sombres... Tant de mots pour décrire ce petit coin d'enfer... Mais après tout, en plusieurs milliard d'années on a tout le temps pour trouver toutes sortes d'appellations...

Ainsi donc j'ai pu voir le monde progresser, prendre cette apparence de plus en plus humanoïde. Elle n'était certe pas totalement voulue puisque je me suis retrouvée dans ce corps de fillette, mais malgré cette apparence je reste une adulte. Adulte qui a d'ailleurs déjà enjandré. Pas de la même manière que les humains et tous ces... mamifères. Pas besoins d'un partenaire, je pense même être stérile puisque depuis tous ce temps ou Arcadias et moi nous nous fréquentons - dés l'apparition de l'homme- il n'y jamais eut aucune conséquence... Mais à travers ces millions de milliards d'années, de mon apparition suite à la création de l'Univers à l'instant présent, sur Terre, il a bien fallu créer des choses vivantes à mon image. Les créer à partir de moi. Croyez le ou non, mais c'est moi qui suis à l'origine de mes quatres cavaliers... je ne suis pas réellement leur mère, ou du moins je n'en ai jamais eut le comportement. M'occuper d'enfants ? Très peu pour moi ! Je suis plutôt leur créatrice. J'ai en revanche réellement été la mère des ombres et également celle de la magie. J'ai même donné vie à une créature dont les ailes lui permettait de s'élever au dessus des simples mortels, dont les pattes giffues lui permettait d'oter la vie et dont le feu chaotique qui l'habitait lui permettait de tout détruire sur son passage. Mais voilà mon pauvre petit bébé enfermé dans un sommeil éternel, perdu quelque part dans les ténèbres.

Mort, Maladie, Misère et Guerre apparaissent alors. Je me retourne vers eux tandis qu'ils s'inclinent, leurs yeux levés sur moi me détaillant. Je lève la tête fièrement et m'exclame avec entrain :

<<Alors mes mignons, par quoi commençons nous ?

-Et bien, nous nous en tenons au plan prevu. C'est à dire que débutons par la destruction de l'humanité. Et pour cela il faut nous infiltrer...

-Bien, bien ! Mais il nous faut des appellations, je nous vois mal déambuler dans les rues en portant des noms si... charmant. Et puis, pour tout dire, cette idée d'infiltration est plus pour mon amusement personnel que pour mon apocalypse. Je suis enfermé depuis tellement lentement que causer quelque malheur en parallèle à mon travail me ferait un réel plaisir.

-Quels noms comptes-tu utiliser cette fois ci ? La dernière fois que tu es venue c'était à la création de l'homme...

Me demande Guerre en ignorant tout le reste de mon discours. Je ferme les yeux un instant. En temps qu'entité surnaturelle je connais tout et je sais tout. Il me suffit de puiser dans mes connaissance pour trouver quatres noms mytiques. Et pour cette fois ci, mon choix se porte vers la langue gélique.

-Bhàs pour mort, Tinneas pour maladie, Bochdainn pour misère et Cogadh pour guerre. Cela vous convient-il ?

Les quatre cavaliers se tournent au même moment vers moi et m'adresse un bref signe de la tête comme pour reconnaitre leur appellation. Satisfaite, j'annonce :

-Bien, nous nous retrouverons ce soir.

-Et toi, ne changes-tu pas de nom ?

-Moi ? J'aurai voulu opter pour un nom moins... Ou plus... pour un nom bien humain. Mais puisqu'on en parle à présent appelez moi tous Apo' jusqu'à nouvel ordre. Compris ?

Jusque là, seul Arcadias utilisait ce surnom. Je pense qu'il en a bien le droit puisqu'il est mon tendre amant... Mais aujourd'hui... Aujourd'hui est le début d'une nouvelle apocalypse plus puissante que mes précedentes tentatives. Alors mes quatres cavaliers ont bien le droit à cette petite récompense avec tout le travail qu'ils vont devoir fournir...

-À tes ordres.

Je rejette mes cheveux en arrière avant de rire. Un bruit se fait entendre dans la ruelle. Je souris en apercevant une ombre au sol et souffle, un sourire vicieux aux lèvres :

-Allez vous en maintenant.

Cogadh, s'incline en premier avant de vaquer à ses occupations. Puis Tinneas l'imite bientôt suivit de Bochdainn. Alors que Bhàs allait s'en aller à son tour je le retiens et lui lance en souriant malicieusement :

-Bhàs ? J'aurai bientôt besoins de toi.

-Je suis là pour te servir... Apo'.>>

Lance t'il avec un sourire mortel sur le visage que je distingue au travers la pénombre de sa lourde cape. On ne peux distinguer son physique puisqu'il est toujours drappé dedans. Pour les expressions faciales c'est comme si nous le savions par instinct. Je suis la seule ayant déjà vu son visage - et pas que son visage par ailleur - en entier. Mon cavalier de la mort disparait. Je me tourne de nouveau face à mon reflet sur la vitre. Je crois avoir oublié de préciser quelque chose. Je suis nue.

Bonjour !
Alors, qu'avez vous pensez de ce chapitre haut en explication ?
Parvenez vous à cerner un peu les personnages ? Si non, ça viendra avec la suite :)
Les quatre prénoms des cavaliers proviennent de la langue gaéliqueecossaise mais ce n'est peut etre pas totalement juste.


En vous remerciant d'avoir lu !

Dredre.

25 avril 2018

ApocalypseWhere stories live. Discover now