XXXVII. Jo' : Sirène de malheur

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Regardant autour de moi, je ne peux m'empêcher de craindre qu'une nouvelle catastrophe n'arrive. Mon appartement s'est retrouvé balayé par les ras de marée et les campagnes sont complètement dévastés. J'ai galéré à trouver ce bout de forêt encore intacte. Si l'un des continents a connu un phénomène zombie, le mien à été ravagé par les séisme, les tsunami et etc...
Je ne fais que fuir depuis quelque jour, comme en atteste ma barbe de quelques jours. Et je peux confirmer que fuir quand on a que vingt ans et qu'on a vécu toute sa vie dans une grande ville relève de l'exploit. Même si je suis croyant jusqu'au bout des ongles, je ne sais pas ce qu'il lui prend à Dieu. Pour nous envoyer tous ces cataclysmes... Il a surement trop forcé sur le vin... Après tout n'est ce pas lui qui transforme l'eau en vin ?
Mais que faire en temps d'apocalypse ?
J'ai d'abord pensé rejoindre ma famille en campagne le temps que les catastrophes se calment - entre les guerres et les tempêtes, y en avait marre. Je m'étais informé seul sur les endroits encore habitable.
Mais je me suis rendue compte que le chemin pour arriver dans mon ancienne ferme était impraticable et j'ai du faire le tour du monde. Puis je me suis rendu à l'évidence : je devais rejoindre Rio, en Amérique du Sud. Des survivants s'y réunissent. Et croyez moi, voyager de l'Arizona jusqu'au Brésil, ça n'est pas une partie de plaisir. Ça relève quasiment de l'impossible mais je ne crois pas avoir le choix.

Soudain les feuilles d'un bosquet frémissent. Quelque chose se cache derrière. Je sors alors mon couteau de boucher, seule arme que j'ai pu trouver en chemin quand je me suis rendu compte que la Terre grouillait de créatures contaminées par les étranges virus qui y courrent.

Pourtant ce n'est qu'un lapin qui en sort. Je pousse un soupire de soulagement et reprend ma route, gravissant une petite bute. Pourtant sentant le regard de la bestiole sur moi je me retourne pour l'observer.
Et au moment où je pose mes yeux sur le lapin une sorte d'énorme chien monstrueux, recouvert de plaque saignante, blessé et à la chaire degageant une odeur nauséabonde, bondit et emporte la petite créature avec lui. Je sursaute et me planque derrière un arbre. D'accord, à ça je ne m'y attendais pas. Je me mets à prier pour ma vie ce qui est stupide en soit, parce que si Dieu a déclenché tout ça je ne vois pas pourquoi il me sauverait. Mais je ne dois pas perdre foi. Nous survivrons.
Lorsque les bruits de crocs se refermant sur le petit corps de l'animal ont cessé, j'ose jeter un regard à la scène du crime. Plus rien. Prenant mon courage à deux mains je reprends ma route pour m'éloigner le plus possible de cette étrange créature qui aurait pu ne faire qu'une bouchée de moi.

Je marche un kilomètre avant de faire une pause et d'allumer ma p'tite radio. Une bombe nucléaire à été lancée en Afrique. Je me mords les lèvres avant de maudire les chefs d'État. La bombe nucléaire réellement ? N'ont ils aucune pitié ? Quelques minutes plus tard j'entends que le Canada est completement figé dans la glace et qu'il est impossible d'y survivre. Mon coeur se serre à l'idée que Marina, ma petite amie s'y est rendue pour rejoindre son frère. Est-elle toujours en vie ?

Brusquement un craquement se fait entendre. Je sursaute et éteint ma radio avant de me cacher dans un épais buisson. Je n'aurai jamais le temps de fuir, quelque soit la chose.
Et là je tombe des nues. Un être humain avance alors.

Une fille.

Qui ne doit pas avoir plus de dix huits ans.
Incroyablement belle. Son visage est aussi doux que celui d'un ange et ses cheveux écarlate sont tressés et relevés sur sa tête en une coiffure à la fois simple et splendide. Et son regard... Lorsque son regard argenté balaie la clairière et que je l'intercepte, mon coeur s'enflamme. Sa beauté est digne de celle des sirènes des histoires que me contait ma mère quand j'étais petit garçon.

Pourtant quelque chose en elle me rend méfiant. Peut être son expression impassible comme si elle ne faisait que de se promener. Où bien le fait qu'elle soit si propre alors que ces temps-ci, il est compliqué de conserver la moindre hygiène, surtout dans une forêt comme celle ci.
Mais je crois que ce sont ses vêtements qui me mettent la puce à l'oreille. Elle porte un long menteau. Un imposant et trés long menteau noir ! Et bien qu'elle soit émitoufflée dedans, j'aperçois sans peine les bottes noires qui remontent jusqu'à ses genoux. Et puis le reflet métallique de poignard accrochés un peu partout sur ses vêtements. Quelle gamine de son âge se promène ainsi vêtue et ainsi armée ? Même en ces conditions, ça n'est pas normale.
Un aigle surgit soudain d'un fourré et vole jusqu'à elle. Elle tend son bras et il s'y perche sans le moindre soucis. Quelque chose cloche et j'en prends réellement conscience quand je vois les serres du rapace s'enfoncer dans le bras nu de la jeune fille sans qu'elle n'est la moindre blessure. Et vu la manière dont les griffes sont profondément figées dans la chaire de la mystérieuse personne, elle devrait même saigner. Elle caresse le plumage de l'aigle avant de plonger ses yeux d'argent dans ceux de l'oiseau.
L'impensable se produit alors.

Je ne devrais pas être étonné. Pas après les zombis et les virus mais... Là, s'en est trop.

La fille l'attrape de son autre main, sans la moindre délicatesse, et le jette brusquement dans les airs.
Et soudain une immense créature ressemblant à un dragon bondit et saisit l'oiseau, le gpbant tout sec, d'un coup. Je retiens un cris d'effroi.

Bon sang, mais qu'est ce que c'est que ce délire ?

C'est alors qu'elle tourne la tête vers moi. Un sourire étire ses fines lèvres et soudain le vent me porte sa voix mélodieuse :

<<Fuis !>>

Ni une, ni deux, je me retourne et, prenant mes jambes à mon cou, je tente d'échapper à cette mystérieuse créature du malheur.


J'espère que cette partie vous a plu ! ^^

Merci pour votre lecture,
Dredre

24 Aout 2018

ApocalypseWhere stories live. Discover now