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25 - De la "Bonne année"

Il m'embrasse...

Mais c'est plus que les baisers d'hier. Bien plus. J'ignore ce qui me donne cette impression. Les mains de Dorian qui semblent se fondre en moi. La chaleur de son corps que je sens lové au mien. Ou la sensualité qu'il met dans cet échange. Je ne sais pas, mais en tout cas, c'est grisant. Excitant aussi.

Et très vite, tout s'intensifie entre nous. Dorian accélère la cadence. Il me lèche la lèvre pour me réclamer l'accès. Puis ses doigts me caressent les cuisses avec une lenteur insoutenable. Instinctivement, je m'accroche au gilet qu'il porte. Malgré le fait que je sois assis, j'ai l'impression que je peux tomber à tout moment.

Il rapproche de moi jusqu'à ce que nous nous touchions et j'ai un hoquet de surprise en sentant son excitation contre le début de la mienne. Alors que je m'attends à ce qu'il parte en courant comme à chaque fois que ce genre de situation arrive, il m'étonne en ralentissant seulement le baiser. Je remonte une de mes mains que j'enfouis dans sa chevelure que j'empoigne malgré moi.

Nous restons ainsi un long moment à profiter de l'autre. Je lui caresse doucement le crâne. J'aime ça et je veux en quelque sorte le rassurer, peut-être aussi le féliciter. Son bassin commence alors à bouger, mais Dorian ne fait rien pour le retenir et j'adore ça.

C'est la première fois que Dorian fait ça, se laisser aller ainsi dans mes bras, sans fuir dès qu'il peut sentir que je suis un homme. Je ne sais pas ce que Dorian ressent ou pense à cet instant. Il doit sûrement prendre sur lui et combattre ses peurs vaillamment alors que moi, dans mon esprit, je saute partout de bonheur comme un gosse de trois ans à la fête foraine.

Nous sommes coupés dans ce moment intime et plus qu'agréable par le bruit de la fenêtre qui s'ouvre. Nous mettons fin à notre baiser, mais contrairement à ce à quoi je m'attendais Dorian ne s'éloigne pas de moi, mais remonte tout de même ses mains sur mes genoux. Tel un seul homme, nous tournons la tête et apercevons Nicola dehors, affable.

— Oh, désolée pour le dérangement.

Mais à son sourire, je comprends que ce n'est pas le cas. Elle est très heureuse de nous avoir surpris dans cette situation et je ne peux pas lui en vouloir. Elle doit être rassurée de nous voir aussi proches.

— Ouais, c'est ça, murmure Dorian.

On dirait que je ne suis pas le seul à penser que Nicola n'est pas le moins du monde désolée.

— Je voulais vous prévenir que ça va être minuit.

— Merci, lui lance son frère en faisant à nouveau glisser sa main gauche sur ma cuisse.

— Juste au cas où vous souhaiteriez être avec nous à ce moment-là.

— Ouais. Merci, répète-t-il.

— Mais peut-être que vous préférez être que tous les deux, insiste-t-elle en faisant un clin d'œil.

Si je suis amusé par le comportement un peu puéril de Nicola, ce n'est pas le cas de Dorian qui prend une profonde inspiration.

— J'ai dit merci, Nicola !

— Très bien, très bien. Je vous laisse les amoureux.

Sur ces mots, elle nous fait un petit signe de la main et retourne à l'intérieur, mais ne referme pas derrière elle. Dorian pose alors son front sur mon épaule, semblant blasé. Il grogne et je me permets de lui caresser à nouveau les cheveux.

— Elle est relou quand elle s'y met ! Rappelle-moi son âge déjà ?

Je ris. Il ne se rend pas compte de ce que ressent Nicola. Pour lui, c'est seulement sa sœur qui se mêle de ses affaires, mais c'est bien plus que ça. C'est une grande sœur protectrice qui nous aime.

— Elle est juste contente, la défends-je.

— Mouais...

Il dépose un baiser dans mon cou avant de se redresser. Il me propose alors :

— On les rejoint ? Avant que ce soit Gareth qui débarque pour nous faire rentrer par la peau du cul !

Je lève les yeux au ciel même s'il a totalement raison. Je hoche la tête de haut en bas, peu enthousiaste de retourner à l'intérieur.

— On était bien ici quand même...

Ma voix est celle d'un gamin, mais je m'en fiche. J'étais tellement bien dans les bras de Dorian que j'aurais aimé que cela dure une éternité et encore cela aurait été peut-être trop court.

— Très bien, souffle-t-il avant de venir me donner un dernier baiser.

Je pousse un soupir de bien-être, un immense sourire aux lèvres. Dorian se recule pendant que je me lève et descends du banc. J'entends alors Dorian jurer tout bas.

— Qu'est-ce qui se passe ?

Je fixe son visage qu'il a baissé, attendant une réponse.

— Je crois... Je crois qu'on voit un peu trop bien l'effet que tu me fais...

Ce n'est qu'un murmure, mais je n'ai aucun doute sur ce qu'il a dit. Mon regard se pose sur son bas-ventre et il a raison. Je ricane.

— Ne ris pas, c'est la honte ! Y'a la petite sœur de Gareth et Charlie...

Je m'approche et lui conseille :

— Imagine Gareth et Hayden en train de s'envoyer en l'air dans la cuisine.

— Hein ? Quoi ? s'exclame-t-il, le visage pâle. C'est quoi ça ? Pour... pourquoi tu me sors ça ?

Un sourire en coin, je ne réponds rien et me dirige vers la maison.

— Ne me dis pas que tu les as surpris dans...

Mon rire s'intensifie. Cette idée lui fera oublier rapidement notre excitation. Je passe la fenêtre et me retrouve dans la salle à manger. Dans le salon, les gens se mettent à faire l'habituel compte à rebours. J'aime cette ambiance. Voir Gareth avec Charlie dans les bras et Hayden à leurs côtés, un peu intimidé, mais heureux d'être là. Kasie bras dessus-dessous avec Hope et Nicola. Et les couples, main dans la main.

Quand les cris de joie retentissent dans la maison, une main glisse dans ma nuque avant que les lèvres de Dorian se posent sur les miennes. Mon cerveau ne sait pas comment réagir à ce baiser et pourtant, je suis aux anges. Je ne pouvais pas démarrer la nouvelle année d'une meilleure façon. Il se recule, il a le souffle court et son regard vacille entre la peur et la joie. Je souris et en même temps, nous chuchotons le fameux « Bonne année ».