Accept us - BLT 2

28 - Du respect

J'ai à peine touché le ventre de Dorian qu'il sursaute. Il se redresse de manière à s'asseoir sur mon lit. Il en profite pour allumer la lampe de chevet, faisant tomber des objets au passage. Quand la lumière se fait et l'éclaire, il semble apeuré et perdu aussi. Sa respiration est saccadée, son torse bouge à un rythme irrégulier. Je me relève sur mon coude et lui souris.

— Qu'est-ce que tu fais là ? me lance-t-il aussitôt.

— Sympa l'accueil !

Il secoue la tête et se rapproche de moi pour m'embrasser, une main sur ma joue ce qui agrandit mon rictus.

— Je suis désolé, j'ai eu peur !

— Je comprends.

Dorian reprend sa place sur le matelas, remonte la couette sur nous et lève le bras pour je me colle à son flanc. Je ne me fais pas prier et l'enlace, une main sur son torse. La sienne vient se caler dans le creux de mes reins. Il commence à me caresser et pendant un long moment, nous restons en silence ainsi et je suis bien, comme sur un nuage.

— Je suis content que tu sois là, m'avoue-t-il dans un murmure.

— Moi aussi.

Il doit bien s'en douter, mais je me suis senti obligé de lui dire. Peut-être pour le rassurer.

— Et que me vaut ta venue à...

Il bouge un peu sous moi, sûrement pour regarder l'heure à mon réveil. Il reprend sa place et termine sa phrase :

— À presque deux heures du mat' ?

Je hausse les épaules même si cela n'est pas très pratique vu ma position.

— J'étais au pub avec les gars...

— Ouais, je sais, grogne-t-il.

Dorian est peu enthousiaste à l'idée que Zain et moi soyons amis à présent, mais il ne me fait aucune remarque. Il essaie de jongler avec la jalousie et je trouve qu'il s'en sort à merveille. Je lui embrasse le torse, à travers son T-shirt et continue :

— Une fois dans la voiture de Zain, j'ai pas voulu aller chez Gareth, j'ai eu envie de rentrer à la maison. Alors il m'a emmené ici.

Il me serre dans ses bras, heureux par ce que je viens de lui dire. Il dépose un baiser sur mon crâne et d'un mouvement habile, il remonte légèrement mon haut pour pouvoir poursuivre ses caresses dans mon dos, à même la peau.

Et le silence revient. Je ferme les yeux pour profiter de ce moment paisible. Mes doigts se mettent d'eux-mêmes à faire quelques formes abstraites sur le torse de Dorian et je soupire d'aise. Je passe une jambe sur celles de Dorian et me rapproche un peu plus de son corps chaud et robuste. Sans raison, je l'embrasse à nouveau. Juste parce que je suis bien là, contre lui, sous sa tendresse.

— J'ai pensé qu'on pourrait faire quelque chose ce weekend, brise-t-il notre silence.

Je me redresse et pose mon menton sur mon avant-bras qui se trouve sur le torse de Dorian, de manière à pouvoir le regarder.

— Je... Les gars ont un billet en trop pour un match de rugby samedi.

— Ah ! marmonne-t-il tandis que sa main s'arrête dans mon dos.

— C'est à Londres. On dormira sur place et... Ils me l'ont proposé ce soir.

— OK, cool...

Dans sa voix, je comprends bien que ça ne l'est pas pour lui.

— Mais je peux rester, hein ? m'exclamé-je en me redressant.

Je m'assieds en tailleur et baisse les yeux sur mes doigts qui jouent avec le bord du T-shirt de Dorian.

— Non, tu dois y aller.

Il attrape mes mains et les porte à sa bouche. Il les embrasse, un petit sourire aux lèvres.

— Tu adores le rugby alors tu vas t'amuser comme un fou. Ça va être génial.

— Mais tu...

— Moi, rien, me coupe-t-il en étreignant mes doigts. Tu avais raison, tu dois exister en dehors de moi. Avoir tes propres amis même si je ne suis pas totalement fan de certains.

Son sourire s'agrandit comme si cette information était drôle alors que ça me fait de la peine qu'il n'apprécie pas mes potes. Enfin Zain. Mais je comprends son point de vue.

— Puis j'irai chez Gareth et on regardera le match aussi.

— Vous n'aimez pas le rugby, lui fais-je remarquer.

— En effet, je m'en fous du jeu, mais on ne sait jamais, tu pourrais passer à la télé !

Je ris avant de m'allonger à côté de Dorian, toujours main dans la main.

— Tu es sûr ? Je veux dire...

— Certain ! De toute façon...

Il se relève et se tourne vers moi. Il est à quatre pattes sur le lit. Il place ses mains de chaque côté de ma tête et plie ses bras pour se mettre plus près de moi.

— Je n'ai pas mon mot à dire, Blaise. Je respecte tes décisions et tes envies.

Je me mords la lèvre. Il fixe ma bouche et je ne respire plus. Je crois que je panique. Depuis le Nouvel An, il ne s'est pas passé grand-chose entre nous. Physiquement parlant. Nous nous sommes beaucoup embrassés comme sur la terrasse de Gareth ou ce soir. Cependant, nous n'avons jamais dépassé ce stade et ça me convient. Je veux dire, j'ai le temps et le laisse aller à son rythme, mais quand il me regarde avec autant de désir que maintenant, je me perds. Complètement.

Dorian efface la distance entre nous. Il attrape la lèvre que j'étais en train de malmener et l'aspire. Instinctivement, je ferme les paupières et bascule la tête en arrière, l'enfonçant un peu plus dans l'oreiller. Puis il commence à m'embrasser. Ce baiser est sensuel, excitant. Il est parfait...