Miroir

26 _ Passé scellé

Média : Dimanche soir de Grand Corps Malade. Je trouve que cette chanson ressemble beaucoup aux sentiments d'Eliott, même s'il ne les exprime pas encore entièrement...

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— Tu es certain que ça va aller? Je peux me débrouiller pour rester encore un jour, affirmé-je, les bras entourant la taille d'Eliott.

Sa main est posée dans le creux de mes reins. L'autre, caresse mes cheveux. Il acquiesce simplement. Son œil est toujours entouré d'une couleur violette peu habituelle. Ses côtes le font toujours souffrir, même s'il tente de ne rien montrer.

Debout en plein milieu du salon, j'attends que Lexie sorte de la douche pour m'en aller, jusqu'à vendredi soir.

— Ça ne me plaît pas de partir, confié-je, posant ma joue sur son torse.

— Et moi, que tu t'en ailles.

Je soupire longuement, fermement accrochée à lui. Mon objectif, pour cette semaine, reste de faire fonctionner mon plan. Ainsi, Eliott obtiendra une avocate pour Lexie et moi, ma liberté. Même s'il risque de m'en vouloir...

— Bientôt, murmuré-je, nous serons tous les quatre. Je te le promets.

— Ne fais de choses stupides. S'il te plaît.

La pulpe de mes doigts frôlent son coquard prononcé tandis que je fronce les sourcils.

— Es-tu en danger, Eliott? questionné-je sérieusement.

Il baisse le regard, semblant réfléchir intensément à la réponse qu'il va me donner. En réalité, j'ai peur de le laisser ici en me remémorant l'état dans lequel j'ai pu le trouver il y a peu.

— Non, souffle-t-il finalement. Mon frère a toujours été ainsi. S'il avait voulu aller plus loin, cela ferait longtemps qu'il aurait agi.

— C'est pour cela que tu as un chien?

Il hoche la tête, jetant un regard attendri sur sa bête. Ce dernier est allongé par terre, à quelques mètres seulement de nous.

— Il s'agit d'un cadeau de... des parents de ma famille d'accueil, m'explique-t-il douloureusement. Ils me l'ont offert il y a six ans, nous avons conservé le contact. En réalité, mise à part mes frères et eux, je n'ai de lien avec personne d'autre.

Il laisse passer un silence tandis que j'engrange les informations qu'il consent à me donner. Ses yeux bicolores se verrouillent aux miens.

— De toute façon, tu en apprendras beaucoup sur nous si tu t'occupes de notre dossier.

— Je veux que ça vienne de toi, Eliott, déclaré-je en resserrant mon emprise sur lui. Tu me confies de plus en plus de choses sur toi et j'en suis très contente.

Souriante, j'observe la rougeur monter à ses joues alors qu'il détourne le regard quelques secondes. Comme il a l'habitude de le faire.

— Je sais que c'est dur pour toi. Toutefois, je sens aussi que tu arrives au bout de tes limites, affirmé-je.

— Ça viendra, répond-il simplement.

Caressant son dos de haut en bas, je me blottis à nouveau contre lui. Ses bras se resserrent sur ma taille, il dépose un baiser sur mes cheveux bruns. Il paraît une fois extrêmement torturé et l'autre, totalement content. Comme s'il cherchait en vain un bon équilibre.

— Xa! s'écrie une voix enfantine. Tu peux venir?

— J'arrive, m'exclamé-je en m'éloignant de son oncle.