Épilogue _ Pour longtemps, encore

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Huit ans plus tard

La nuit nous surplombe tandis que l'avion survole la terre. Nous avons quitté la ville de Chester il y a quelques heures. Nous nous y rendons une fois par an alors, cela est devenu une habitude. L'intérieur du véhicule est plongé dans le noir, seuls quelques voyageurs ont leur lumière allumée.

Ma main dans celle d'Eliott, j'observe le paysage par le hublot. Son pouce caresse mes phalanges, sans un mot. Le silence paraît total dans le véhicule aérien. Doucement, je me penche vers lui, posant ma tête sur épaule. Immédiatement, son bras entoure mes épaules. Il dépose un baiser sur le haut de mon crâne.

Je jette un œil sur la rangée de siège qui se trouve derrière nous. La fillette brune de trois ans ainsi que le garçon de cinq ans dorment paisiblement. A leurs côtés, l'adolescente blonde âgée de treize ans écoute de la musique, les yeux clos.

Lorsque je relève le regard, je croise des prunelles bicolores, bienveillantes.

— Aller, dis-le, murmure-t-il.

Je l'observe, ne devinant pas où il souhaite en venir. Amusé, il resserre son emprise sur moi.

— Au départ, tu souhaitais juste sortir avec un anglais pour notre côté "british".

— Je ne le savais même pas, je te rappelle, souris-je.

Il s'esclaffe, accélérant les battements de mon cœur. Dès que nous retournons sur ses terres natales, il retrouve l'accent du pays. Cette intonation persiste quelques jours encore, pour mon plus grand bonheur. Il appuie sur l'interrupteur au-dessus de nous pour nous plonger dans le noir. Pelotonnée ainsi contre lui, je m'endors rapidement.

* * *

Le soleil dort encore tandis que le pick-up atteint la cabane dans les arbres. Cette dernière n'a pas bougé d'emplacement. Elle a simplement gagné de l'espace afin de créer des pièces supplémentaires. La cheminée conserve sa place dans le salon. L'étage est consacré à notre couple alors que le rez-de-chaussée réuni trois chambres ainsi qu'une seconde salle de bain. Je descends du véhicule, accompagnée d'Eliott.

Lexie vit toujours chez nous. Aujourd'hui, se montre toujours aussi proche de son oncle, qu'elle considère complètement comme son père. Ce dernier a du mal à la voir prendre peu à peu son indépendance. Malgré tout, ils continuent de passer du temps ensemble. Cette dernière a d'ailleurs remarqué une ressemblance dans leurs prénoms, comme elle l'avait fait pour nous deux. Ainsi, selon elle, le seul qui pouvait être son père était Eliott puisque leurs noms commencent par les deux mêmes lettres. Elle continue de chercher des repères un peu partout dans le but de se rassurer. Je crois, qu'au fond d'elle, elle a toujours peur qu'Esteban revienne la chercher.

Xie récupère une valise dans le coffre puis s'avance vers la maison. Quant à nous, nous prenons notre fille et notre fils, endormis, dans nos bras. Par la suite, nous atteignons notre demeure. Chacun se dirige vers une chambre. J'allonge notre garçon dans son lit, après l'avoir mis en pyjama. Il a hérité de mes taches de rousseur : elles parsèment son nez et ses joues. Ses yeux bleus s'accordent à ceux de Post-It. Il se montre effronté, un peu comme moi. La petite dernière possède mes yeux marrons et la timidité de son père.

Je remonte les draps sur mon enfant, l'embrasse sur le front puis sors sur la pointe des pieds. Au même moment, mon homme me fait face.

— Je termine de vider la voiture, me prévient-il avant de sortir.

En rejoignant le salon, j'aperçois Lexie assise par terre, auprès de Chester. Nous sommes rapidement passés le chercher chez Amaury en rentrant de l'aéroport. Ce dernier vieillit, ce qui représente une angoisse particulière pour son maître. Il sait que d'un jour à l'autre, il peut le perdre. Alors, il se montre particulièrement attentif.

MiroirWhere stories live. Discover now