Miroir

30 _ Ma famille avait besoin de moi

 NDA : une référence à un vieux film va être faite dans le chapitre. Si vous ne le connaissez pas, ne vous faites pas de soucis, j'ai essayé d'être la plus claire possible!

Bonne lecture!

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Lorsque nous entrons à nouveau dans la maison, Eliott conserve sa position prostrée. La tête rentrée dans les épaules, les mains enfoncées dans ses poches, il s'avance jusqu'à la cuisine. Il soupire et jette un œil anxieux  à l'extérieur. Inquiète, je décide quand même de lui laisser un peu d'espace. Reposant la couverture qui me réchauffait à sa place, j'observe Chester qui rejoint son maître. Ce dernier, assis sur une chaise, semble cherche mon regard. Alors, en quelques pas, je me retrouve à ses côtés.

— As-tu besoin de quelque chose? m'enquiers-je précautionneusement.

Il secoue négativement la tête, l'air complètement perdu. Mes doigts se perdent dans ses cheveux alors que je m'accroupis devant lui.

— Eh, je suis encore là, murmuré-je en le regardant dans les yeux.

Il esquisse un début de sourire, redevenant timide au possible. Je dépose un baiser sur sa joue rugueuse avant de le laisser dans ses réflexions. Rejoignant le salon, je sens mon rythme cardiaque qui se calme au fur et à mesure. Ses révélations m'ont soulevé le cœur tant le voir souffrir m'horripile.

Je sens quelqu'un qui tire sur la manche de mon pull, me faisait sortir de mes pensées. Baissant les yeux, je découvre une Lexie craintive, feuille à la main.

— J'ai fait un dessin mais je ne suis pas sûre qu'il te plaise, annonce-t-elle.

Elle n'ose pas me regarder, cachant même son papier derrière son dos. Je tente de faire la part des choses afin de me concentrer sur elle. Par conséquent, je m'agenouille afin de me situer à sa hauteur puis lui tends la main.

— Tu me le montres? questionné-je en penchant la tête.

Timidement, elle me le donne, face cachée. Lentement, je le retourne. J'y découvre le lac, la maison sur pilotis en bois où nous nous trouvons ainsi que Chester. Puis, un homme qui paraît être Eliott au vu de la couleur de ses yeux. A sa gauche, Lexie. Enfin, mon visage tacheté et mes cheveux bruns. Jusque là, rien d'alarmant. Par la suite, mon regard se pose sur la légende que sa main enfantine à inscrite dessous :

Papa       Moi       Maman

Mon cœur se met à battre la chamade face à cette enfant qui cherche désespérément une stabilité familiale. Finalement, je m'assois à même le sol en appelant son oncle qui nous rejoint rapidement, les sourcils froncés. Il paraît toujours aussi désorienté. Sans un mot, je lui tends le dessin de sa nièce. Cette dernière nous observe tour à tour, soucieuse.

—  Post-it, nous avons déjà discuté de cela, murmure Eliott.

—  Mais, c'est toi mon papa, affirme-t-elle, sûre d'elle. Pas Esteban.

Mon compagnon soupire, cherchant visiblement une solution. Il me l'a dit lui-même : il la considère comme sa propre fille. Pour autant, je pense qu'il devrait mettre les choses à plat avec elle. Lui expliquer ses démarches.

—  Alors, intervins-je, tu devrais lui expliquer ce que tu souhaites faire.

Il comprend de suite ce à quoi je fais allusion : sa demande de garde. Il hoche la tête et attrape les petites mains de Lexie. Les grands yeux bleus de cette dernière sont remplis d'attente.

—  Écoute, je vais demander à pouvoir m'occuper de toi toute ta vie. Comme ça, Esteban ne pourra jamais nous éloigner l'un de l'autre. Xa va nous aider. Tu en penses quoi?