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Le dîner se passe plutôt normalement, nous parlons d'un tas de chose mais surtout du football et de la place que cela prend dans sa vie. Il me parle aussi de sa famille, notamment de sa mère et du rôle positif qu'elle a eu sur lui lorsqu'il est monté en puissance dans le monde, parfois cruel, du football.

"Kylian: J'aurais vraiment pu déraper, on me proposait de nombreuses soirées tous les soirs mais ma mère me laissait sortir uniquement le week-end et j'avais un couvre-feu. Sur le coup je détestais ça mais finalement je resté davantage concentré sur le football et aujourd'hui je n'ai aucun regret.

Je l'écoute sans vraiment rien dire, j'admire sa famille, sa mère et surtout l'amour qu'on lui a donné. Pas besoin qu'il le dise on le ressent. J'aurais tellement aimé mais en l'occurrence je n'ai jamais eu cette chance et ne l'aurait jamais.

Kylian: Mon petit frère tu l'adorerais, sa passion c'est m'embêter. Un vrai petit diable !

Même ça je n'ai pas connu, j'ai eu une petite soeur mais bon elle venait de mon père, je n'ai jamais réussis.

Kylian: Tu pourrais me parler au lieu de m'admirer !

Il le dit sur un ton de plaisanterie mais mon sourire, quant à moi, disparaît.

Moi: Tu sais moi et ma famille c'était bien différent.

J'essaye de le dire le moins dramatiquement possible mais j'échoue, lamentablement. Il me regarde et semble regretter sa vanne.

Kylian: Je suis désolé, je n'ai pas réfléchis ! Je te parle de ma famille alors que toi...

Il ne finit pas sa phrase mais moi je le fais pour lui.

Moi: Alors que moi mes parents sont morts et que mon père était un violeur et ma mère une pauvre naïve ?

Je ne voulais pas paraître méchante en le disant mais je vois un air désolé sur son visage, je viens de gacher l'ambiance.

Kylian: Et ta soeur ?

Je suis presque contente qu'il en discute avec moi, rare sont les gens qui osent. Peut être bien parce que je finis toujours par hurler ou juste partir. Je n'aime pas cette partie de ma vie, j'ai presque honte d'être née dans de telles circonstances. Et ma soeur est née dans les mêmes que moi ce qui m'a toujours braquée pour créer un lien avec elle.

Moi: Je n'ai jamais réussi.

Kylian me regarde sans comprendre.

Moi: Ma mère n'était pas consentement, elle ne l'était jamais. Elle subissait.

Et voila, je la vois dans ses yeux, il a pitié de moi. Moi, la pauvre fille. Comme je le disais ce sujet me rend impulsive. Je prends directement mon sac et je quitte la pizzeria en courant.

Point de vue de Kylian.

J'écoutais désormais son histoire et j'en suis tout bouleversé. Cette fille n'a vraiment eu aucune chance, c'est une vision négative mais c'est réaliste. Elle considère avoir eu de la chance au décès de ses parents, c'est horrible. Je vois dans ses yeux toute la souffrance qu'elle éprouve, je m'en veux de lui avoir parlé de ma famille je savais pour la sienne mais j'ai quand même raconter mes petites histoires. Je suis vraiment un abruti. Je lui demande pour sa relation avec sa soeur mais elle me répond qu'elle n'a jamais réussi. Alors là je ne comprends pas, comment peut-on ne pas réussir ? Elle comprend soudainement que moi je ne comprends pas et elle m'explique. Je ne sais pas si en fait j'avais envie de savoir. Je suis un homme mais savoir une femme abusé me brise littéralement le cœur. J'imagine toujours que cela aurait pu être ma mère et rien que d'imaginer un tel drame je sens mes poings se serrer. Alors que je restais silencieux, Manon se lève d'un seul coup, prend son sac et elle fuit. Je dépose de toute vitesse un billet sur la table et lui court après.

Only journalist // MBAPPEWhere stories live. Discover now