Only journalist // MBAPPE

36.

Les joueurs s'échauffent, le public hurle et les applaudit en chantant également. Didier discute avec ses partenaires, les joueurs se prépare mentalement et j'installe mon appareil. Je suis stressée pour eux, j'ai peur et hâte que le match commence. Je veux les voir jouer et tout déchirer, mais j'ai peur de les voir se déchirer. Tout est contradictoire dans ma tête et j'ai bien l'impression que c'est le même sentiment chez tout les personnes présentent. Les australiens paraissent apaiser voire détendus. Je me demande comment arrivent-ils à rester ainsi.

Kylian s'échauffe également, il me jette quelques regards et me sourit avec ça. Je sais qu'il attend le début du match avec impatience. La passion du ballon le nourrit et la Coupe du Monde est le rêve de Kylian, mais de tous les joueurs aussi.

**

0-0 à la mi-temps.

Le retour dans les vestiaires est compliqué, les joueurs sont enervés et je sens une part d'inquiétude. Ils ne veulent pas perdre leur premier match mais faire match nul n'est pas non plus une bonne chance. Les spectateurs dans les gradins ne perdent pas espoir et continuent à encourager l'équipe de France.

Didier fait un long discours, encourage et engueule.

"Didier: On ne va pas la gagner si nous restons aussi passif ! Allez au contact, tapez, frappez et jouez ! Vous ne faites qu'admirer le ballon ! OH ! On se bouge et on va chercher la victoire ! Je vous ai choisi pour votre hargne, pour vos qualités sportives et pour votre détermination alors ne me faites pas mentir à votre propos !

Hugo: Allez les gars ! On peut le faire !'

Les joueurs crient un cri de guerre, ce qui me fait immédiatement rire, et ils se lèvent en direction du terrain. Antoine et Kylian parlent entre-eux, je pense qu'ils essayent de trouver une manière de réussir davantage les actions et de parvenir à marquer.

Penalty. La deuxième mi-temps vient de commencer et voila que la France récupère un penalty. Maintenant tout se joue dans le pied d'Antoine, à lui de le marquer. Le public stresse et fait un silence assourdissant. Antoine se lance, la boule au ventre, et marque. Un but incroyable, et apaisant. Mais pour autant, quelques minutes plus tard, l'Australie gagne un penalty.

Le match se finit tout de même de la bonne manière, 2-1 pour l'équipe de France, mais au vu de la tête de Didier, il n'est pas content, pas du tout content.

Je regarde les photos que j'ai pris et j'en suis plutôt satisfaite. Je pars dans les vestiaires et commence à transférer les photos sur mon ordinateur pour ensuite les envoyer aux joueurs.

"Kylian: Je ne peux pas lui dire. Elle va jamais me le pardonner

Antoine: Fais comme tu veux mec.

Kylian: Elle m'a dit qu'elle ne le garderai pas, alors pas besoin de faire des histoires pour rien.

Paul: L'honnêteté est parfois meilleure que le secret, mentir fait plus de problème sache-le.

Kylian: Je ne mens pas, je ne dis juste pas tout.

Didier: Les gars on se bouge et on va dans le bus !"

Mais de quoi parle-t-il ? Je sens qu'il me cache quelque chose et ça me soûle déjà. J'espère avoir mal compris ce qu'il cache, sinon je l'assassine de mes propres mains. J'essaye de passer outre et continue la synchronisation de mes photos. Antoine vient me dire que nous partons, je prends mon ordinateur et monte dans le bus. Je croise le regard de Kylian et il baisse directement les yeux. Merde. Pas une nouvelle fois. Pas encore. Je m'assois seule, je ne veux pas affronter Kylian, je ne suis pas prête à entendre quoi que ce soit.