XXXV- Un combat fratricide (Partie 1)

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Nota Bene : La musique est à écouter en même temps que votre lecture. ^^

Gabriel


Le soleil est déjà haut dans le ciel lorsque la terre se remet à trembler, invitation peu engageante à ce défi au dénouement incertain. Je cesse ma méditation profonde pour rejoindre Angélique et Fenris, la première hésitant visiblement entre la panique la plus complète et le calme le plus serein, le second affichant un air concentré.

- Il est temps de nous montrer de quoi tu es capable, démon.

Il laisse échapper un fin sourire en coin.

- Je n'ai pas l'intention de mourir aujourd'hui. Et si jamais ça devait arriver, je compte sur vous pour finir le travail.

- Cela va de soi, affirme-je.

Un dernier sourire et nous nous dirigeons vers les abords de la barrière. Il a été décidé que le combat se déroulerait hors du Sanctuaire afin d'éviter toute triche, mais qu'Angélique et moi resterions hors de portée des témoins de Jormungand, bien à l'abri derrière un bouclier érigé par mes soins. Ce choix peut paraître lâche, mais c'est le seul moyen pour espérer garder Angi libre et en vie encore un peu.

Nous arrivons au sommet d'une montagne rocheuse où nous attendent déjà le démon pâle et ses deux sbires. Vêtu d'une armure rutilante faite d'émeraudes et de rubis polis, notre ennemi à fier allure. Fenris, pour sa part, est habillé de ses vêtements habituels : chemise noire, pantalon noir, chaussures confortables, ses bracelets larges emprisonnant toujours sa puissance et la chaîne portant sa pomme d'or autour du cou.

- Tu n'as pas lésiné sur la décoration, cher frère, lance Fenris sans plus de salutations.

- J'ai entendu beaucoup d'histoires à ton sujet, je préfère prévenir que guérir, réponds l'autre sans se démonter.

Le démon brun sourit.

- Je suis heureux de savoir que je t'effraye à ce point, petit frère.

- Tu ne devrais pas me sous-estimer, Fenris.

- Au contraire, Jormungand, je suis venu ici avec la meilleure armure qui soit.

L'assemblée au complet fronce les sourcils.

- Mon immortalité, bien sûr, lance joyeusement ce stupide démon brun. Oh je me doute que tes armes me seront fatales, mais, après tout, tu n'es pas le seul à posséder l'un de ces joujoux, continue-t-il en désignant de la main les deux épées longues accrochées aux flancs de son frère.

Il émane de ces armes une étrange aura, comme si leur simple proximité pouvait causer la mort. Nul doute qu'il s'agit d'une relique des Enfers.

- Et si nous commencions ? J'ai hâte de pouvoir revoir père et mère afin de leur expliquer ma façon de penser, reprend Fenris, un sourire goguenard aux lèvres.

Jormungand envoi valser sa cape, se laissant ainsi une plus grande liberté de mouvement tout en dégainant ses impressionnantes lames noires. Fenris, pour sa part, descend ses appuis et passe sa main gauche dans son dos. Il m'est impossible de voir ce qu'il trafique, mais j'espère qu'il sait ce qu'il fait.

- Il est encore temps de capituler, lance le démon-serpent.

- Fais comme bon te semble, le provoque le démon-loup, son éternel sourire plaqué sur les lèvres.

Le démon pâle se lance à l'assaut, toutes lames en avant, tentant sans détours d'embrocher son aîné. Fenris ne bouge pas d'un pouce, gardant sa main gauche dans son dos, attendant patiemment son adversaire. Alors qu'un seul petit mètre les sépare encore, le démon brun dégaine son arme jusqu'ici dissimulée et repliée dans son dos et bloque les dangereuses épées de son ennemi à quelques centimètres seulement de son visage.

Ex Nihilo -1- Homo homini lupus est [Wattys 2020 - Paranormal]Where stories live. Discover now