Un duo héroïque - Fanfiction [Aizawa] x reader

Chapitre 12

Bakugo est resté avec moi pendant près de 15 minutes avant de me laisser seule avec le proviseur Nezu. La petite souris a débarqué dans la chambre un café dans la main et s'est assise près de moi.

Nezu : Tiens, il vient de l'Antique. C'est le café que t'aime bien, non ?

(t/p) : Oui, merci.

Je bois une gorgée du liquide chaud avant de continuer.

(t/p) : Akio s'est vraiment évadé ?

Nezu : Il semblerai que oui. Je suis tout aussi surpris que toi ! Je ne pensais pas qu'il y arriverai aussi rapidement.

(t/p) : Qu'est-ce qu'on va faire ?

Nezu : Rien du tout, pourquoi ? Tu as déjà beaucoup à faire avec le lycée, tu ne vas pas en plus te mettre à sa poursuite.

Comme si le lycée importait... 

(t/p) : J'ai parlé à Tomura. Il m'a dit qu'Akio avait trouvé un moyen de mettre au point son arme ultime. Si c'est bien le cas, je ne peux pas me contenter d'aller en cours et de le laisser faire. Il faut le retrouver avant.

Le visage de Nezu s'obscurcit, signe qu'il est en train de réfléchir.

Nezu : Apparemment, Tomura a aussi dit qu'Akio avait besoin de toi pour mettre au point son arme. Il est donc hors de question que tu partes à sa recherche. Cela reviendrai à te jeter dans la gueule du loup. Akio te capturerai et t'utiliserai pour créer son arme. C'est la pire chose qui pourrait arriver. Pour l'instant, le plus sage pour toi est de rester au lycée où la sécurité sera grandement renforcée. Tant qu'Akio ne met pas la main sur toi, tout va bien.

L'arme ultime d'Akio... Aussi loin que je me rappelle, il n'a toujours pensé qu'à ça.

On peut dire qu'Akio était mon père chez Les Roses. Un père qui m'inspirait terreur et dégoût. Il n'a jamais éprouvé d'affection pour moi, mais me gardait sous son aile. Il tuait quiconque qui représentait une menace pour moi ou qui se comportait mal avec moi. 

Il dit m'avoir recueilli à mes trois ans, alors que mon alter ne s'était pas encore manifesté. Il aurait choisi de m'élever parce qu'il savait que mon alter serai puissant, et qu'il voulait m'aider à le développer. Je ne sais pas comment il a réussi à le voir avant tout le monde, mais il avait raison. 

Akio est un sans-alter. C'est vrai que c'est étonnant pour le chef d'un groupe de criminels, mais il est loin d'être sans défense. S'il recueilli des "jeunes talents" comme moi, ce n'est pas par bonté, mais pour se créer une armée. Avec de belles paroles et de belles promesses, il parvient à garder ses "enfants" (c'est comme ça qu'il les appelle) auprès de lui et à les convaincre de lui être fidèle en toute circonstances. Dans la plupart des cas, ça marche, mais il y a des exceptions.

Certains se rebellent, remettent en question ses décisions et refusent de se soumettre. Dans ces cas-là, Akio a un autre atout dans sa manche : la violence. C'est un monstre sanguinaire qui n'a ni limites, ni principes. Il est capable d'infliger la pire des tortures sans jamais avoir de remords.

J'ai rapidement compris qu'il était dans mes intérêts de me plier à Akio. Je voyais rarement revenir les personnes qui lui avaient désobéi, et quand c'était le cas, elles n'étaient plus les mêmes. Leur esprit était profondément mutilé, incapable de faire du sens ou encore de vivre une vie heureuse. Torturées et transformées à jamais, elles n'étaient plus que des enveloppes charnelles dont l'âme semblaient avoir quitté le corps... des pantins qui ne réagissaient plus qu'à la voix d'Akio.

C'est comme ça que pendant de longues années, Akio m'a gardé près de lui. Il me répétait que j'étais la plus précieuse de ses filles, et que j'avais un grand avenir auprès de lui. Je savais qu'il n'en pensait pas un mot, qu'il ne faisait qu'exploiter mon pouvoir. Mais petit à petit, il m'a parlé de son arme ultime. D'après lui, c'était un projet qui lui permettrait de dominer le monde : un moyen de voyager dans le temps.

(t/p) : Si Akio parvient à trouver un moyen de voyager dans le temps, il commencera par vendre ses services à des familles qui souhaitent revoir leurs défunts. Mais une fois qu'il aura les fonds nécessaires, il modifiera profondément le passé pour créer le monde qu'il souhaite. Et à ce moment là, nous serons impuissants. Nous n'aurons même pas conscience que notre passé est réécrit et que la naissance de certaines personnes est effacée. À ce moment-là, il sera trop tard. Et moi je dois rester au lycée pour suivre des cours de maths et de géographie ?

Nezu : Exact. Dans l'état actuel des choses, tu ne sera d'aucune aide à la police et aux héros professionnels qui sont sur le coup. Tu ne ferai que les gêner et ils seraient obligés de te protéger d'un potentiel kidnapping d'Akio. Alors soit raisonnable et suit mes conseils.

Je bougonne même si je sais qu'il a raison. Le mieux que je puisse faire, c'est éviter de tomber entre les griffes d'Akio. Si je suis vraiment nécessaire à la création de son arme ultime, ça devrai le ralentir. 

Nezu : Au fait, ta vision du métier de héros a-t-elle changé ? 

À chaque fois que j'ai une conversation avec la souris j'ai droit à cette question. Et souvent, la réponse reste la même : Non je me moques complètement du sort des autres, tout ce qui m'importe, c'est sauver ma peau en cas de danger. Pourtant, aujourd'hui c'est un peu différent. Pour la première fois, je me suis battue non pas contre des héros, comme je le faisais avec Les Roses, mais contre des vilains. 

(t/p) : Oui, ça a un peu changé.

La souris me fait un grand sourire et saute en l'air.

Nezu : Youhou !! Enfin un bonne nouvelle ! Qu'est-ce qui a changé ?

(t/p) : J'ai pu pour la première fois être du côté des victimes lors d'une attaque.

Nezu : C'est vrai qu'avec Les Roses, tu faisais toujours partie de ceux qui attaquaient...

(t/p) : J'ai réalisé quelque chose... Me battre pour quelque chose qui me semble juste, ça m'a vraiment...

Nezu : Galvanisée ? 

(t/p) : On pourrai dire, oui... Jusqu'à présent, quand je me battais, c'était parce que Akio m'y obligeait. Je ne croyais jamais aux combats que je menais, je les trouvaient toujours futiles... Mais le combat d'aujourd'hui me semblait juste. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai senti que ces élèves méritaient que je me batte pour eux, que je prenne des risques pour eux. C'est ridicule, non ? Je ne les connais même pas... 

Nezu : Non, pas du tout ! Ton instinct t'as juste dicté de les protéger et tu l'as fait. Les sentiments ne s'expliquent pas et parfois ils nous font faire des choses insensées. C'est comme ça que la plupart des grands héros débutent leur carrière. Tu ne le réalise peut être pas, mais tu es faite pour être héroïne ! Bien sûr, tu es la seule à décider de ton destin, mais n'oublies pas que cette voie t'es ouverte.

(t/p) : Je ne l'oublierai pas.

Nezu : En plus, après l'événement d'aujourd'hui, les médias t'aiment déjà ! Je t'ai planifié quelques interviews cette semaine pour que tu te fasse connaître du public.

(t/p) : QUOI ?!

Nezu : Ahaha, allons, je rigole ! Tu vas être beaucoup trop occupée dans les temps à venir pour perdre ton temps avec des journalistes.

(t/p) : Comment ça ?

Nezu : On va oublier les cours théoriques pendant quelques semaines. À la place, ton entraînement au combat va être plus rude. Ectoplasm va t'apprendre le combat au corps à corps, Midnight va t'expliquer comment anticiper les mouvements d'un adversaire et tu vas t'entraîner à manier tes grappins avec M. Aizawa. Tôt ou tard, Akio viendra te chercher. Il faut que tu sois prête.

Il a raison. Je vais redoubler d'efforts et m'améliorer. L'entraînement va être pénible, mais c'est le seul moyen pour moi d'avoir une chance contre "mon père".