Partie 4

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PDV Kimon, deux ans plus tard.


Le plan dans mes mains, je regardai avec joie la confection de cette nouvelle arme autrefois utilisée dans l'ancienne civilisation. Un fusil. Cette longue arme à feu traquant les animaux, et causant de nombreux torts chez les humains. Nous l'avions modifiée avec le temps et les nouvelles technologies, pour nous permettre d'attaquer ces dieux que nous vénérions encore autrefois. Elle était parfaite. Parfaite pour ses monstres qui osaient nous traiter comme des moins que rien.

Nous n'étions pas des bêtes infâmes. Nous n'étions pas une espèce inférieure.

Nous sommes des êtres dotés de conscience, de savoir, de morale. Nous réfléchissons, nous imaginons, nous créons, nous parlons et nous formons. Alors pourquoi devions nous être traités comme des monstres ? Pourquoi méritions-nous la mort au moindre faux pas ? Pourquoi n'avions nous pas le droit à la liberté ?

Ce n'était pas nous les monstres. C'était eux. Les humains. Ce sont eux, les bêtes infâmes. Ils tuent leur enfant par peur des représailles. Ils conditionnent la population. Ils l'obligent à la soumission et au respect des règles tout en leur promettant une fausse vie idyllique.

Et après, ils mettent la faute sur nous, les onis. Car les enfants ont peur de nous, de notre apparence, et c'est plus facile d'avoir peur d'une bête hideuse mais inoffensive, que d'un parent prônant l'amour mais qui n'hésite pas à tuer son enfant s'il le faut.

Ce sont eux qui nous ont menés à ça. C'est à cause d'eux, que nous sommes obligés de nous rebeller.

Qui sont vraiment les méchants dans ces cas-là ? Ceux qui continuent les massacres ? Ou ceux qui tentent une révolte pour trouver leur indépendance et paix tant désirées ?

Je veux bien admettre que nos méthodes n'étaient pas des plus fiables. Nous tuons des enfants sous la demande des Hommes pour ne pas connaître le même sort à notre tour, et nous mentions à ces quelques Hommes aimables dans la peur qu'ils ne se retournent contre nous.

Mais nous avions besoin de changer les choses. Nous ne pouvions plus vivre sous la merci de ces monstrueuses personnes. Nous ne voulions plus tuer ces enfants. Mais pour arriver à nos fins, je savais d'ores et déjà que la parole ne serait plus d'actualité, et que seul un bain de sang nous amènerait à notre résultat tant désiré.




"K-Kimon" Je détournai mon regard pour fixer cet adulte tout tremblant, le regard perdu dans la pièce dans laquelle je me trouvais.

"Qui a-t-il ?" Je lui dis, légèrement irrité d'être interrompu.

Il sursauta, encore plus stressé qu'avant, et son pied tapa nerveusement sur le sol, essayant de trouver le moyen de se détendre avant de parler.

Ce garçon m'étonnait vraiment. Cela faisait deux ans qu'il habitait chez nous. Deux ans qu'il se cachait de sa société désastreuse. Deux ans qu'il vivait au quotidien avec nous, les onis rouges, et pourtant, il n'avait jamais réussi à aligner deux mots sans bégayer ou stresser. Il était fatalement vraiment faible pour cette société, et je comprenais pourquoi les adultes voulaient s'en débarrasser. Mais il n'était pas méchant, et ne méritait aucunement le sort qui lui était réservé. On était un peu similaires, vivant tous deux avec une flèche pointée droit au cœur, et qui n'hésiterait pas à nous tuer au moindre faux pas.

"Je.. l-le travail a c-commencé" Il dit, ne me regardant pas dans les yeux une seule fois.

"Parfait. Allons voir ça." Je lui répondis, soudainement heureux de cette nouvelle.

Sunflower 🌻 TaekookWhere stories live. Discover now