Chapitre 35

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Les plus grands triomphes, en matière de propagande, ont été accomplis, non pas en faisant quelque chose, mais en s'abstenant de faire.



PDV Jungkook


Je déambulais dans le long couloir blanc du laboratoire, un carnet en main, et saluais brièvement de la tête les scientifiques lorsque je passais devant eux.

Bien vite, je me retrouvai devant la grande porte blanche au fond du couloir, et c'est presque sans avoir le besoin de signaler ma présence que la porte s'ouvrit sur Madame Yoo, accompagnée de Kim Sejin, le plus haut dirigeant, celui qui était à la tête de cette société infame.

"Jungkook, tu tombes à pic." Me dit l'homme avec joie, m'invitant à entrer et à m'installer sur la petite chaise en bois face à la table où le thé était déjà servi.

Madame Yoo se mit à mes côtés tandis que l'homme se plaça en face de moi, le sourire aux lèvres.

"Comment vas-tu ?" Il me demanda, et je voyais dans ses yeux de l'inquiétude, comme celle d'un père qui se souciait de l'état de son fils.

"Pas mieux qu'hier." Je répondis, comme toujours, ne changeant pas mes mots peu importe le nombre de fois où il me posait la question. Même si depuis mon arrivée ici il avait toujours été si gentil avec moi, je n'en restais pas moins malheureux d'avoir été forcé de quitter ma famille et mon petit-ami sans avoir la possibilité de les revoir, et ce depuis deux ans.

D'ailleurs, c'était la première fois depuis tout ce temps écoulé que Madame Yoo me rendait visite, elle qui m'avait laissé partir sans aucun scrupule, alors qu'elle me répétait sans cesse qu'elle voulait une relation de confiance avec moi.

"Demain tu vas avoir vingt ans." Il commença, fier. "Durant ces deux dernières années tu n'as cessé de faire preuve de courage, de bon sens, et tu as su restreindre tes émotions et accomplir ce que l'on te confiait avec brio." Il enchaîna. "Jungkook, bien que ta présence ici ne soit pas un choix qu'on t'ait laissé, sache que je suis fier de t'avoir pris sous mon aile, et que pour moi, tu es comme le fils que j'aurais tant aimé avoir." Il dit, avec tant de bienveillance et d'amour dans sa voix que mon ventre s'en retournait.

Ces scientifiques... Ils tuaient, ils faisaient des expériences sur les humains, ils détruisaient nos vies pour le pouvoir, ils défiaient les dieux en créant des monstres, et pourtant... Ils savaient aimer, et ce qui me retournait vraiment était que son attachement dont il me faisait part actuellement était bien réel. Il me voyait comme son fils, et ça me tuait de me dire que, moi aussi je m'étais attaché à cet homme après tout le mal qu'il continuait à faire.

Mais c'est aussi pendant ces deux années que j'ai compris que le problème n'était pas les humains, mais bien la société elle-même qui les poussait dans de tels actes impardonnables, et que si je voulais vraiment changer les choses, je devrais m'attaquer à ça, et non à ces personnes. Les adultes établissaient un tel culte envers la société qu'ils en seraient prêts à mourir pour elle. Et je m'en étais bien rendu compte en voyant le terrain de l'autre côté, passant mon temps à développer mes pouvoirs, lire des livres sur l'ancienne civilisation, et étudier les Onis, qui, aussi horrible que ça puisse paraître, ont fait office de sacrifices à la science.

"Demain" Il reprit, me sortant de mes pensées. "Tu retourneras au village, auprès de Madame Yoo et tu apprendras à gérer la société, et à donner des ordres aux Nekomatas. Tu pourras faire quelques reformes si cela te chante." Il dit, me surprenant un instant. "Je sais bien que tu trouves encore, après tout ce que j'ai pu t'enseigner, cette société imparfaite et malade, alors essaye, si le cœur t'en donne envie. Mais ne détruis pas tout. Car nous serons obligés de t'arrêter avant si nous voyons que tes idées sont une menace pour nous." Il fit.

Sunflower 🌻 TaekookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant