Chapitre 39

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('༎ຶོρ༎ຶོ') Mouchoirs conseillés

Commencez vous à voir quelle sorte de monde nous créons? C'est exactement l'opposé des stupides utopies hédonistes qu'avaient imaginées les anciens réformateurs. Un monde de crainte, de trahison, de tourment. Un monde d'écraseurs et d'écrasés, un monde qui, au fur et à mesure qu'il s'affinera, deviendra plus impitoyable.



PDV Jungkook




Assis sur un sol froid et humide, protégés par un pont imposant et éclairés d'une simple flamme, nous nous fixions, les yeux dans les yeux, séparés par le feu de camp. Mon regard faisait des aller-retours entre ses faciès fermé et les sacs à ses côtés, sans comprendre la moindre chose.

En fait, si. Je comprenais très bien. Mais je m'efforçais de rejeter l'idée. Je ne voulais pas la comprendre. Car j'avais peur. J'avais peut-être vu l'horreur depuis mon plus jeune âge, j'étais peut-être habitué à voir ce monde s'effondrer, mais j'avais toujours la peur immense de perdre les personnes que j'aimais. Et je savais que son regard ne m'annonçait rien de bon. Alors, j'agissais comme un idiot. Je faisais en sorte de ne pas comprendre, pour repousser l'idée qui me hantait depuis quelques temps maintenant, et dont je n'avais dit mot jusqu'à présent.

« Jungkook » il commença, le regard déterminé, désolé, et presque trop détaché pour me permettre de jouer les idiots plus longtemps.

« Taehyung » je répétai, le regardant cette fois-ci avec autant de sérieux dont il faisait actuellement preuve. Le temps n'était plus à la rigolade, ni aux retrouvailles. Et nous avions ce besoin de parler à cœur ouvert du sujet sérieux qu'était cette société infâme.

Il hésita, restant un moment muet, ne détournant cependant pas ses yeux de moi, avant d'annoncer, lourdement, et fatalement, ce que je ne voulais pas entendre.

« Je veux partir, Jungkook. »

Mon corps s'effondra, mon cœur s'émietta, et mon esprit calcula une série de scénarios tous plus ensanglantés que les autres, à l'idée de ne plus jamais le revoir. Mais je ne laissai rien paraître, car je savais que, même s'il semblait avoir tout préparé pour partir, mon avis comptait énormément pour lui, et qu'il serait prêt à continuer à souffrir dans cette société si je lui demandais de rester à mes côtés.

Et j'aurais aimé qu'il reste près de moi, qu'on change les choses ensembles, qu'on se protège mutuellement, et qu'on ne se cache plus. Mais je ne pouvais pas être égoïste. Je ne pouvais pas le retenir et le faire souffrir. J'aimais Taehyung à un point inimaginable, et je ne pouvais me permettre de contrôler sa vie ou ses choix. On était ensemble, oui, mais ça ne me donnait aucun droit de contrôle, et je ne reproduirai certainement pas cette pression que la société nous donnait pour suivre nos faits et gestes.

« Où ça ? » je demandai alors, tout de même inquiet. »

« Chez Kimon, la colonie des onis rouges. C'est lui qui a recueilli Hoseok et Soojin pendant deux ans, et je dois élever leur bébé. » il me dit, sérieusement.

« Pourquoi ce serait à toi de l'élever ? » je tiquai alors, ne comprenant pas sa dernière phrase.

Il baissa le regard un instant, et tout de suite, je sus sans même qu'il n'ait besoin de me le dire ce qu'il s'était passé.

« C-Comment..? » je demandai, me retenant de pleurer, sous les yeux remplis de tristesse de mon petit ami.

« Ils... se sont donnés la mort. » il me dit, détournant les yeux lorsqu'il n'arrivait plus à supporter mon visage accablé par la tristesse.

Sunflower 🌻 TaekookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant