Chapitre 3

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Elle ne l'avait même pas entendu entrer. À présent il se tenait aux côtés des deux jeunes gens entièrement vêtu de noir. Ça faisait minimum cinq jours qu'ils ne s'étaient pas vus. Mais force était de constater qu'il avait toujours le même pouvoir et effet dévastateur sur elle. Ses yeux céladon tranchant avec sa peau tannée par le soleil arabique lui rappelaient la couleur d'un jade blanchâtre.

Hakim aurait dû partir loin de l'Australie depuis fort longtemps mais tel un prédateur guettant sa proie, il avait attendu le moment idéal pour se rapprocher de Bobbie. Et il avait fallut qu'il tombe sur ce minable freluquet cherchant lui aussi à lui mettre la main dessus.

– Monsieur al-

Bobbie ne put terminer car elle avait oublié le nom compliqué de l'homme et ne voulait pas le froisser en le faussant. Elle avait même failli redire son fameux "al-machin-truc".

Le souverain lança un regard neutre mais terrifiant à Dustin. Ce dernier comprit aussitôt le message qu'on voulait lui transmettre. Au fond, l'androgyne savait déjà qu'il n'avait aucune chance face à cet homme. Pas parce qu'il semblait plus costaud et riche mais parce que Bobbie l'observait avec une adoration dont elle n'avait sûrement pas conscience. Dustin n'avait jamais eu droit à un tel regard venant d'elle. Et puis il ne fallait pas être devin pour deviner qu'elle le connaissait.

– On se parlera un autre jour Bobbie. Passe nous voir de temps en temps.

Suite à cette phrase marmonnée avec déception, il battit en retraite et monta l'escalier afin de reprendre ce qu'il faisait avant que son grand-père ne l'appelle. Trop concentré sur Hakim, la jeune femme ne lui avait même pas répondu. Le souverain suivi l'androgyne des yeux jusqu'à ce qu'il ne disparaisse de son champ de vision. Lorsque ce fut fait, il reporta son attention sur la jeune demoiselle. Elle sera un peu plus fortement son violon contre elle comme un bouclier. La fois dernière c'était un seau, aujourd'hui un violon. Décidément elle avait peur de lui, se dit Hakim avec un amusement teinté d'irritation. Il ne voulait pas qu'elle ait peur de lui, loin de là.

– Que faîtes-vous dans les parages monsieur ? Ou vous allez me dire que vous passiez par hasard ? Parce que je ne vous croirez pas.

Il était vrai qu'il l'avait sauvée d'un moment extrêmement gênant. En effet Dustin l'avait hautement embarrassée avec sa demande soudaine. Mais voir cet homme ici était encore plus contrariant dans le sens où elle ne s'yattendait pas du tout. C'était le dernier endroit où il aurait pu être.

– En effet je ne vais pas vous servir cette excuse clichée. Je ne suis pas entré dans cette boutique dans le but d'acheter un objet pour le plaisir et ne suis pas non plus plus tombé sur vous à cause d'un quelconque caprice du destin.

– Vous m'avez suivie ?

Il avouait clairement avoir provoqué la rencontre. Le roi avait été déçu lorsqu'on lui avait appris qu'elle avait démissionné dès le lendemain de leur rencontre. Elle allait certes continuer de travailler à l'hôtel mais pas pour longtemps et il n'aurait pas pu la forcer à revenir dans sa chambre sans passer pour un pervers.

Il avait aussi appris grâce à son informateur que miss Wiggins adorait le violon. Son regard se posa sur celui qu'elle avait dans les bras. L'étui transparent lui permi d'apprécier la beauté de l'instrument. Il fit deux pas lent vers elle. Bobbie sentit son corps s'alourdir. En ayant conscience que sa proximité troublait la jeune australienne et au lieu de répondre à sa question, il lança d'un voix basse, rauque et sexy comme une caresse :

L'amante secrète du Cheikh Où les histoires vivent. Découvrez maintenant