Chapitre 5

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Un sourire fleurit instantanément sur les lèvres pleines de Bobbie et elle se tourna à nouveau vers un Hakim angoissé. C'était un sentiment dont le roi n'avait pourtant pas l'habitude.


- On dirait que Molly s'est enfin réveillée. Je parie qu'elle a ressenti ta présence.


Hakim ne répondit rien. Une étrange peur l'avait soudain enveloppé. Il n'avait jamais été en contact avec un de ces êtres fragiles alors ça le rendait perplexe. Ça tenait tant à cœur de sa maîtresse qu'il n'osa pas refuser par peur de la froisser.


- Tu veux la voir ? Ça va être la première fois. J'ai hâte que tu fasses enfin sa connaissance. Elle a tes yeux en plus.


Sans plus attendre son accord, elle le força à se lever et le tira vers le couloir.


- Je l'ai installée dans la pièce où je dors à cause du bruit que faisaient les autres dans le salon, elle continua à piailler sans tenir compte de son silence.


Au cours de leurs innombrables appels téléphoniques, Bobbie n'avait cessé de lui parler de ce bébé qu'elle gardait fréquemment depuis quelques semaines déjà et dont la mère -un ancienne toxicomane- avait décidé d'arrêter la drogue pour se reprendre en main et assurer l'avenir de son bébé avant que la justice ne lui arrache la petite. Tout ça, c'était grâce à Bobbie qui avait su conscientiser son amie.


La chambre à coucher de Bobbie et la salle de bain lui faisant face était les deux seuls pièces qu'il y avait dans ce couloir trop restreint pour le gabarit du souverain. Le reste de l'espace régnant dans l'appartement servait de salon et de cuisine. La chambre contenait un lit deux place qui donnait l'impression d'occuper tout l'espace. Les papiers peints étaient certes neufs mais auraient besoin d'être changés en quelque chose de plus sophistiqué. Une lampe à lave de couleur blanche était allumée sur une des tables de chevet et c'était l'unique éclairage qui régnait dans cette minuscule pièce. Au beau milieu du lit, un petit bébé geignait en gesticulant des membres. De façon espacée et pour qu'elle ne roule pas sur le côté, Bobbie avait entourée Molly de coussins prévus à cet effet. Ses pleurs diminuèrent de tonalité dès que Bobbie se mit à lui parler. À présent elle gazouillait. Quel étrange son, se dit le cheikh en ayant la tête penchée sur le côté. Il s'appuya contre la porte et regarda sa maîtresse bercer le bébé. Elle était sans aucun doute faite pour ça. L'image d'une Bobbie portant leur enfant contre elle lui traversa l'esprit sans qu'il ne puisse l'effacer. Troublé, il trouva un sujet de conversation pour occuper ses pensées. Ce n'était en effet pas le moment de faire des projets d'avenir. Pour l'instant sa vie de dirigeant était trop négativement mouvementée pour se le permettre.


- Toujours pas de nouvelle de son père ?


- Non.


- Je pourrais vous aider à lui mettre la main dessus si seulement tu m'autorisais à le faire.


- Tu sais, Magdalena s'est faite à l'idée qu'il soit parti pour de bon dès qu'il a appris la grossesse. Il y a des hommes qui sont nés lâches et c'est mieux qu'il soit parti. C'est de sa faute si mon amie a sombré dans la drogue dès ses quinze ans. Moi j'ai eu de la chance et pas elle. Aujourd'hui elle se reconstruit et c'est l'essentiel. Tant mieux si Will Connors n'est plus dans leur vie... Tu veux la porter ?

L'amante secrète du Cheikh Where stories live. Discover now