Chapitre 34

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Plus tôt dans cette matinée là et après son léger différend avec Hakim au sujet de son nouveau voyage, Bobbie retourna dans sa chambre en tirant une tronche débordante de contrariété. Sania se trouvait dans les appartements de la concubine avec une de ses filles. Au départ, Bobbie crut que c'était Chaima mais en notant l'attitude calme de la jeune fille, elle comprit qu'il s'agissait de l'autre jumelle.


– Que faîtes-vous là ? s'enquit-elle en posant ses précieux fardeaux.


– Le roi t'a fait livrer des robes.


– Et des chaussures, ajouta Yara en brandissant une paire d'escarpins en velours parsemées de pierreries.


– Encore ?! elle maugréa toujours rancunière à cause de son récent refus.


Il refusait de l'emmener avec lui mais l'étouffait avec des cadeaux faramineux et coûteux alors que ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle désirait juste être à ses côtés où qu'il aille, pas rester coincée dans ce palais en son absence. Ce n'était pas ces vêtements -dont elle n'allait sûrement jamais porter la majeure partie- qu'elle voulait épouser.


– Ne me regarde pas comme ça, je n'y suis pour rien, rit la nourrice.


– Il exagère !


– Il veut juste te gâter.


– Il pourrait au moins me demander mon avis, elle souffla en roulant des yeux.


– Les hommes sont maladroits quand il s'agit de bien faire les choses. Agir chronologiquement et avec patience pour conquérir une femme ou la choyer n'est pas leur fort. J'aurais aimé dire le contraire mais quand il s'agit de toi, Hakim n'est malheureusement pas l'exception qui confirme cette règle. Tu lui fais perdre ses moyens.


– Et c'est mal ? grimaça la jeune femme.


– Non. Tu le fais dans le sens positif, tu le rends meilleur. Je ne l'ai jamais aussi heureux. Depuis que tu es là, il sourit beaucoup plus malgré ses tracas. Je pense qu'il ne sait pas comment te remercier pour ce bonheur que tu lui apportes dans ce moment chaotique alors il te couvre de cadeaux. Attends-toi à en recevoir d'autres d'ici la fin de la semaine même si tu n'aimes pas ça. Mais je vais essayer de réfréner ses ardeurs.


Sortie de nulle part, Chaima entra dans la pièce avec un panier rempli de linges propres. Ses cheveux étaient emprisonnés dans une longue tresse épi de blé ramené sur le côté. Tel un soleil, elle resplendissait avec sa djellaba jaune à capuche.


– Moi je n'aurai rien contre le fait que Furkan me couvre de bijoux. Je n'attends que ça d'ailleurs.


– Personne ne t'a sonnée ! la réprimanda mère tandis que Yara pouffait.

L'amante secrète du Cheikh Where stories live. Discover now