Chapitre 31

2.3K 227 0
                                    

Une semaine, ce fut le temps que dura ses menstrues. Une semaine qu'elle avait dû faire une croix sur son envie de faire l'amour avec Hakim. Mais à présent elle pouvait remettre ce projet sur le tapis. C'est pourquoi ce soir, elle allait tout faire pour que ça se réalise. Ça n'allait pas être bien compliqué puisque un rien pouvait faire naître l'étincelle du désir entre eux deux.


Bobbie avait commencé passer plus de temps dans les appartements du roi que dans les siens. En effet, elle le rejoignait chaque nuit et s'endormait dans ses bras. C'était son moment préféré après ses journées plus ou moins chargées.


Actuellement assise dans la roseraie royale, la jeune femme avait le regard baissé sur un cahier dans lequel elle gribouilla des choses connues d'elle seule. En effet elle était entrain de composer une mélodie pour violon. Il fallait bien tuer le temps lorsqu'elle n'avait pas cours d'Arabe. Car oui, Sania lui apprenait petit à petit la langue locale. Rien qu'en imaginant la tête de Hakim lorsqu'elle le mettrait devant le fait accompli, elle ricanait sournoisement. Oh pour le moment elle ne pouvait pas formuler des phrases correctement. Mais pour dire des mots d'amour, elle était prête. C'était Sania qui avait insisté pour lui faire connaître ces prémisses qui selon elle, allaient rendre le roi fou au lit. C'est avec le visage ponceau que Bobbie avait donc accepté de se plier à l'exercice.


Mais en attendant son prochain cours qui allait avoir lieu dans l'après-midi, elle renouait avec son bébé qu'elle avait un peu abandonné au cours de la semaine écoulée. Loin de tout bruit, elle se reposait et se divertissait à l'ombre du silence. L'endroit était fleuri, calme, naturellement parfumé et inspirant, tout ce dont elle avait besoin. Elle aimait bien ses demoiselles de compagnie -et surtout Chaima qui la faisait bien rire avec son immaturité- mais parfois Bobbie ressentait l'envie d'être seule, comme coupée du reste du monde. Elle ne voyait quasiment jamais Hakim durant la journée et passait la matinée dans sa chambre à se laisser bichonner, ce qui devenait fatiguant à la longue.


Elle avait découvert ce jardin de fleurs durant ses promenades avec les filles et elle en était tombée amoureuse. Le chant des oiseaux, le vol des papillons, on se serait cru dans un lieu enchanté et non en plein désert. Voilà pourquoi elle avait décidé d'y passer quelques heures de solitude afin de trouver l'inspiration. Ce n'était jamais facile de composer une musique mais Bobbie évoluait plutôt bien si on considérait qu'elle n'avait commencé l'écriture que la veille.


L'australienne dessina quelques notes sur un longue portée puis ratura vulgairement le tout après avoir vu que ça ne collait pas. Soupirant de frustration, elle en redessina une autre en corrigeant ses précédentes erreurs.


– J'aurai mieux fait d'être plus attentive durant les cours de musique au lycée, elle marmonna avant de reposer la feuille pour s'emparer de son violon posé à côté.


La tête droite, la mentonnière du violon coincée entre son épaule et son menton, la jeune mélomane tenait la tête de l'instrument dans sa main gauche en se servant du pouce et de l'index. Quant-à sa main droite dont le bras était plié, elle tenait l'archet.


À l'époque, chanter le "Do-Ré-Mi" ne l'intéressait pas et encore moins dessiner des clés sur des portées. Mais en commençant par apprendre à jouer au violon, elle avait été contrainte de s'y plier. Ça avait été un mal nécessaire.

L'amante secrète du Cheikh Where stories live. Discover now