Chapitre 10

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Il avait cessé de pleuvoir lorsque Hakim retourna à l'hôtel, le jour n'était même pas encore levé. Assis à l'arrière de sa voiture, il pensait à sa maîtresse qui devait très certainement être toujours entrain de dormir. Hakim ne cessait de se remémorer ce qu'avait été leurs ébats de la veille. Il avait aimé tenir son corps contre le sien, l'embrasser, la caresser jusqu'à la mener vers la jouissance sous toutes ses formes. C'est avec le cœur lourd qu'il était parti en utilisant la clé qu'elle lui avait offerte. Jamais il n'aurait pensé s'en servir un jour car il n'était jamais parti de la sorte. Et pourtant après leur discussion de la veille, il savait que le voir partir allait mettre Bobbie dans tout ses états. Il allait l'appeler une fois à Melbourne et s'excuser encore une fois car laisser un mot n'était pas suffisant. Elle méritait plus et mieux que ça.

Dès qu'il rentra dans sa suite, Hakim entreprit de se déshabiller. Il portait sa chemise souillée et avait donc besoin de la changer avant de répondre la route.

Sous la douche italienne, il se savonna de partout sans se presser car ses idées étaient ailleurs. Le front appuyé contre l'une des cloisons vitrée, il laissa l'eau glisser sur son corps forgé par des années de combat et sa peau cuivrée la soleil du désert aride.

Une fois propre, il se sécha et sortit. Un petit-déjeuner l'attendait déjà. Il enfila une thobe blanche avant de s'installer à table. Le jour faisait enfin son apparition. Après avoir ouvert son ordinateur, il se servit du café. Il en but une gorgée puis se plongea dans la lecture des rapports et des contrats qu'il allait faire signer à Melbourne dans quelques heures. Alors qu'il était concentré sur la lecture, la sonnerie de son téléphone raisonna. Il sourit en voyant de qui il s'agissait. Ce fut donc sans aucune hésitation qu'il décrocha.

– Salam Mohamed.

– Hakim, comment tu vas ?

– Bien mon ami. Quelles sont les nouvelles ?

– Je m'en veux de te déranger avec ça alors que tu croules sous les préoccupations que te causent Majid et ses terroristes mais je souhaite tout de même t'informer que je me marie bientôt avec Zakiya.

Zakiya était la promise de Mohamed depuis leur enfance. Ils avaient la chance de s'aimer sincèrement malgré la nature de leur liaison qui à la base n'était sensé être qu'une histoire de mariage de convenance. Hakim n'aurait pas aimé avoir une promise. Contrairement au père de Mohamed, le sien n'avait jamais été du genre à imposer ses volontés à son héritier malgré l'éducation stricte qu'il lui avait certes donné. Hakim s'était justement lui-même forgé en faisant ses propres erreurs et en en tirant ensuite ses propres leçons. Et même dans le cas où on lui aurait choisi une épouse, il ne l'aurait pas aimé comme il aimait Bobbie, il en était persuadé à cent pourcent.

– Ne t'en veux pas pour ça mon frère. Une bonne nouvelle parmi toute ce flot de soucis et de tensions ne peut que me faire plaisir. Toutes mes félicitations pour cette union qui se concrétise enfin.

– Merci. Je dois dire qu'il était temps. Mais Zakiya m'a bien fait baver en me forçant à attendre qu'elle finisse ses études en médecine.

– À ce propos, comment se porte la future épouse ?

– Elle est excitée comme jamais, tu la connais. Actuellement elle est en pleins préparatifs avec les femmes de sa famille.

– J'ai justement entendu dire que les filles de cette famille sont réputées pour privilégier les mariages en pompe.

– Ne m'en parle même pas. Mon compte bancaire se fait déjà saigner à blanc. Ceci dit, je t'attends à Dubaï pour les célébrations.

L'amante secrète du Cheikh Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon